MONTRÉAL – Stéphane Robidas n’avait que deux ans quand le Canadien et les Maple Leafs de Toronto ont croisé le fer pour la dernière fois en séries. Depuis, il a eu le temps d’être repêché par l’organisation montréalaise et de conclure sa carrière de plus de 900 matchs dans la LNH avec le rival torontois. 

Le 1er juillet, Robidas cédera son poste de directeur du développement des joueurs des Leafs à Danielle Goyette dans le but de se consacrer à son nouveau rôle d’entraîneur-chef des Cantonniers de Magog au niveau Midget AAA. 

Ce détachement progressif l’aidera sans doute dans la manière dont il veut suivre cette série. 

« Vraiment comme un fan de hockey, je ne peux pas influencer le résultat désormais. J'apprécie grandement les séries donc je regarde mon fils jouer et je suis les affrontements dans la LNH, ce sera intéressant », a décrit Robidas en parlant de Justin qui essaie d’aider les Foreurs de Val-d’Or à vaincre les Saguenéens de Chicoutimi en demi-finale de la LHJMQ. 

En attendant, il doit respecter son devoir de réserve qui l’empêche de commenter l’édition actuelle des Maple Leafs. 

« C'est sûr que mon coeur est avec les Maple Leafs, ça fait quand même cinq ans que je travaille avec eux et c’est avec eux que j'ai fini ma carrière. En tant que Québécois, les Canadiens auront toujours une place spéciale, ils m'ont donné ma première chance », a commenté Robidas dont le père recommençait à encourager le Canadien dès que l’équipe de son fils était éliminée. 

Stéphane RobidasL’ancien défenseur a disputé deux saisons complètes avec le CH. Au terme de la deuxième, au printemps 2002, il a vécu ses deux seules parties éliminatoires avec le Tricolore. 

« Quand j’étais jeune, la grande rivalité, c'était contre Boston et il y a eu celle avec les Nordiques. À mon arrivée à Montréal en 2000, la rivalité avec Toronto n’était pas autant présente qu’elle peut l'être aujourd'hui. Cette année, avec la nouvelle formule et les nombreux matchs entre les deux équipes, je pense qu'une rivalité va se créer, ça va la mousser encore plus », a convenu Robidas. 

C’est avec les Stars de Dallas qu’il a véritablement découvert l’univers bien différent des séries. Robidas a participé à 42 matchs éliminatoires avec les Stars incluant une présence en finale d’association en 2008 contre Detroit. Il avait d’ailleurs amassé trois buts et huit aides durant ce parcours éliminatoire de 18 parties. 

Au fil des ans, il a compris que ce n’était pas bénéfique de vouloir trop changer son approche pour la « vraie saison ». 

« Parfois, l’erreur qu'on fait, c’est qu’on essaie de trop changer de choses. C’est sûr que le niveau d'intensité grimpe et que le résultat n’a pas la même importance que durant la saison. Mais, dans ta préparation, si tu as une recette gagnante, tu es mieux de la garder. C’est le conseil que je donnerais à un jeune », a précisé Robidas qui était devenu un pilier pour les Stars. 

Puisqu’il connaît bien la réalité des séries et qu’il est un expert du développement, on a tenté notre chance avec une question à propos de l’approche avec Jesperi Kotkaniemi et Cole Caufield. Mais Robidas a habilement repoussé notre tir comme il le faisait si bien durant sa carrière. 

« Chaque entraîneur a sa façon de faire ou, parfois, c'est même à l'intérieur de l'organisation. La vraie réponse, personne ne la connaît. Chaque personne pense différemment et c'est vraiment difficile de dire s’il s’agit d’une bonne ou une mauvaise décision. On juge souvent la décision par rapport au résultat. Mais ça arrive qu’on prend une bonne décision et que le résultat n’est pas au rendez-vous sans oublier que l’inverse se produit aussi », a répondu Robidas, un choix de septième ronde en 1995.  

Dans son cas, le Québécois de 44 ans s’était très bien adapté aux séries. Il était un complément de grande qualité pour les Mike Ribeiro, Brenden Morrow, Mike Modano, Brad Richards et compagnie lors des éliminatoires de 2008. D’ailleurs, il avait conclu ces séries tout juste derrière ces quatre joueurs talentueux avec onze points. 

Un rapide aperçu aux statistiques rappelle à quel point il était prêt à se sacrifier pour sa troupe. En moyenne, il jouait plus de 24 minutes par rencontre et son utilisation avait explosé à 50 :34 lors du match remporté en quatrième prolongation face aux Sharks de San Jose.