Pendant les sept ou huit premières minutes du match, Sidney Crosby et sa bande ressemblaient bien plus à un club plongeant en piquée au classement général pour mousser ses chances de gagner la loterie Dahlin qu’à une équipe en quête d’une troisième coupe Stanley consécutive.

 

Plus rapide, plus réveillé, plus impliqué, le Canadien menait alors 2-0 à la grande surprise de tous ceux – vous pouvez ajouter mon nom à la liste – qui croyaient qu’il en mangerait toute une.

 

Soudainement... les vrais Penguins sont débarqués au Centre Bell. Et malgré leur retard, les vrais Penguins ont démontré que leur début de match n’était qu’un accident de parcours. Ils ont pris le contrôle de la partie et ne l’ont jamais échappé ensuite.

 

ContentId(3.1267059):LNH : Penguins 5 - Canadiens 3 (hockey)
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« On a joué un match à l’opposé de celui d’hier (mercredi) à New York. On a dominé les deux premières périodes avant de se faire déclasser par les Rangers en troisième période », a indiqué l’entraîneur associé Jacques Martin croisé après la rencontre.

 

Au lendemain d’un revers de 4-3 en prolongation, les Penguins ont marqué trois buts sans riposte pour prendre les devants 3-2 aux dépens du Canadien. Et malgré le but égalisateur de Nicolas Deslauriers, on sentait que Pittsburgh finirait par se démarquer. C’est exactement ce qui s’est produit en troisième période et les Penguins ont signé un gain de 5-3.

 

« On est dans une lutte très serrée avec les Capitals pour la première ronde des séries. On a échappé un gros point hier soir (mercredi) et on savait que Washington était en train de battre les Islanders – les Caps l’ont finalement emporté 7-3 – alors on se devait de reprendre le contrôle du match », a convenu le défenseur Kristopher Letang après la victoire.

 

Comment expliquer un aussi lent départ de Letang et son groupe? Le voyage difficile entre New York et Montréal où ils sont arrivés en milieu de nuit ne peut expliquer une si difficile entrée en scène.

 

« Ce n’est pas juste la mauvaise nuit. Le Canadien comme tous les clubs éliminés donnent toujours un coup en début de partie. Il y a plein de jeunes qui tiennent à profiter de leur chance. Ça patinait de l’autre bord en début de match. On n’était pas là, c’est vrai, mais il faut aussi leur donner du crédit », a insisté Letang.

 

Le défenseur québécois a raison. Car dans un duel aussi inégal que celui auquel ils faisaient face, les jeunes du Canadien ont bien réagi. À commencer par Jonathan Drouin et Jacob de la Rose qui avaient comme mission première de contenir – ou de tenter de le faire – Evgeni Malkin et Sidney Crosby.

 

« Ils ont fait le mieux qu’ils pouvaient et ils se sont très bien tirés d’affaire. Je n’ai pas la chance d’avoir un Patrice Bergeron pour remplir ce genre de mission. On s’est tourné vers deux jeunes qui ont bien fait. Ils vont tirer de la confiance et de l’expérience de duels comme celui qu’ils ont relevé ce soir », a plusieurs fois répété Claude Julien dans ses commentaires d’après partie.

 

Malgré le bon travail de Drouin, de de la Rose, de Lehkonen, de Galchenyuk, de Gallagher et du quatrième trio, la meilleure équipe s’est imposée. Surtout que des erreurs de Jeff Petry et une redirection de tir de Paul Byron qui a marqué dans son propre filet ont aidé la cause des Penguins qui n’en avaient pas besoin.

 

« Ils ne sont pas les champions en titre de la coupe Stanley pour rien », a ajouté l’entraîneur-chef du Canadien.

 

Contrairement aux Stars de Dallas qui n’ont qu’un trio sur lequel compter, comme on l’a vu mardi dans la défaite qu’ils ont encaissée aux mains du Canadien, les Penguins peuvent frapper de partout. Ils l’ont prouvé en signant une huitième victoire (8-2-2) à ses 12 dernières visites au Centre Bell.

 

Et vous savez quoi? Ce ne sera pas plus facile pour le Canadien qui croisera les Penguins encore deux fois, mais à Pittsburgh, dans le cadre de ses 11 derniers matchs de la saison.

 

Mes observations :

  1. Quand Drouin et Deslauriers inversent les rôles
  2. De la Rose sous surveillance
  3. Malkin confirme sa domination
  4. Galchenyuk multiplie les bons matchs

 

Chiffre du match : 4 – bien qu’il soit très difficile de le blâmer pour l’un ou l’autre des buts qu’il a accordés, c’était hier la première fois depuis qu’il défend la cage du Canadien qu’Antti Niemi était victime de quatre buts – le 5e a été marqué dans un filet désert – au cours d’un même match. Un jeu parfait, une déviation dans l’enclave, un tir parfait ont battu le gardien finlandais qui a malgré tout effectué 34 arrêts.

 

Quand Drouin et Deslauriers inversent les rôles

 

Jonathan Drouin a disputé un autre bon match au centre de Brendan Gallagher et Paul Byron. Je sais : son différentiel de moins-2 et les différentiels de moins-3 associés à ses deux compagnons de jeu laissent croire totalement le contraire. Mais il faut voir la nature de l’opposition que les Penguins offraient.

 

Contre Malkin, dont la plus grande lacune est sa tenue aux cercles des mises en jeu – le gars a bien le droit d’avoir un petit défaut – Jonathan Drouin a connu la meilleure soirée de sa saison avec 11 mises en jeu gagnées sur les 14 qu’il a disputées.

 

ContentId(3.1267058):Claude Julien : « On gagne en maturité » (Canadiens)
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Seulement deux de ses tirs ont touché la cible, mais il en a quand même décoché 11 au total. Comme quoi il a eu la rondelle en zone des Penguins quand même pas mal. En fin de match, alors que le Tricolore avait rappelé Niemi au banc à la faveur d’un sixième attaquant, Drouin a obtenu son deuxième tir cadré du match. Un tir que Tristan Jarry a facilement bloqué, car Drouin est demeuré derrière le cercle des mises en jeu pour le décocher au lieu de profiter de la grande ouverture qui s’offrait devant lui pour s’approcher du filet.

 

Mais bon, cette décision ne peut à elle seule entacher la qualité d’ensemble de son match.

 

C’est sur le but de Nicolas Deslauriers, un but qui permettait au Canadien de niveler les chances 3-3, que Drouin s’est le plus illustré à mes yeux.

 

Drouin n’a pas effectué une feinte du tonnerre ou réalisé une passe soulevée magique sur le jeu. Que non! Il s’est démené dans le coin de la patinoire dans le cadre d’une bagarre à un contre un le long de la bande. Une bagarre qu’il a gagnée. Drouin a remis à Carr qui a ensuite rejoint Deslauriers dans l’enclave dans l’enclave d’où il a décoché un bon tir pour marquer son huitième de la saison.

 

On se serait attendu au contraire. À ce que le travail de tranchée de Deslauriers offre à Drouin de marquer de l’enclave. Mais le fait que les deux joueurs aient inversé les rôles confirme que Deslauriers est capable de marquer sa part de buts dans une saison et surtout que Drouin est capable de gagner des batailles de tranchée quand il s’y rend avec l’intention de les gagner.

 

De la Rose sous surveillance

 

Parce que Tomas Plekanec porte maintenant l’uniforme des Maple Leafs de Toronto, c’est Jacob de la Rose qui a escorté Sidney Crosby aux quatre coins de la patinoire du Centre Bell jeudi.

 

Comme Drouin aux dépens de Malkin, de la Rose a bien fait contre Crosby. Cette bonne soirée de travail lui vaudra une étoile dans le cahier d’évaluation de ses patrons chez le Canadien. « Il nous offre du bon hockey depuis quelques semaines. Il a connu une soirée difficile à Columbus lundi, mais il a très bien rebondi mardi contre Dallas et encore ce soir. Il affiche plus de confiance », a d’ailleurs insisté Claude Julien.

 

En plus de faire bonne impression auprès de ses patrons du Canadien, De La Rose a fait bonne impression auprès de l’entraîneur-chef de son équipe nationale. Du haut de la galerie de presse du Centre Bell, Rikard Grönborg avait le jeune centre du Canadien à l’œil. Il épiait aussi ses compatriotes des Penguins Carl Hagelin et Patric Hornqvist qui a marqué deux des cinq buts de son équipe en plus d’ajouter une passe.

 

Mais bon! Parce que les Penguins devraient prolonger leur saison au-delà la première ronde des séries, Grönborg pourrait devoir se «contenter» de de La Rose dans le cadre du Championnat du monde qui se tiendra au Danemark du 4 au 20 mai.

 

« Il fait du bon travail ce soir pour contenir Crosby. Je l’ai dirigé dans les rangs juniors et il m’a toujours impressionné par la qualité de son jeu. Il est gros, il patine, il est intelligent sur la patinoire. On aura certainement un rôle à lui offrir selon la disponibilité des joueurs que nous avons à l’œil. Nous attendrons jusqu’à la fin de la première ronde pour compléter notre sélection, mais de la Rose pourrait pivoter notre quatrième trio», a indiqué Grönborg qui a rencontré ses trois joueurs potentiels après le duel Canadien-Penguins.

 

Parce que Sidney Crosby est bien meilleur qu’Evgeni Malkin aux cercles des mises en jeu, de la Rose ne l’a pas eu facile contre le Kid jeudi alors qu’il a terminé sa partie avec une efficacité de 35 % (9 en 24). Mais son différentiel de plus-1 a confirmé la qualité de son travail défensif.

 

Galchenyuk multiplie les bons matchs

 

Parce que de la Rose est bien meilleur sans la rondelle que lorsqu’il l’a en sa possession, c’est Alex Galchenyuk qui a pris son aile la production de ce trio complété par Artturi Lehkonen.

 

Et une fois encore, Galchenyuk s’est signalé offensivement. Ses deux passes à 28 sa récolte de mentions d’aide jusqu’ici cette saison. Il s’agit d’un sommet personnel pour Galchenyuk qui a récolté 27 passes l’an dernier et 26 les deux saisons précédentes. Avec 44 points, Galchenyuk a égalé sa production de la saison dernière. Il aura besoin de 12 points dans les 11 derniers matchs pour égaler son record personnel de 56 points établi en 2015-2016.

 

En plus de ses deux passes qui moussent sa production et attisent l’affection des partisans qui trouvent que leur favori ne reçoit pas assez de compliments pour l’ensemble de son jeu, Galchenyuk s’est aussi distingué avec une agressivité et une implication en échec avant qu’il affiche depuis quelques semaines déjà.

 

Des signes encourageants en vue de la saison prochaine. Du moins on ne peut que l’espérer…

 

Malkin confirme sa domination

 

Les noms de Nathan MacKinnon et de Tyler Hall devancent toujours celui d’Evgeni Malkin dans ma liste actuelle des candidats au trophée Hart. Une liste qui fluctue tous les jours cela dit tant la compétition est serrée et qu’elle implique bien plus que ces trois joueurs.

 

Mais peu importe qu’il soulève ou non le trophée Hart pour la deuxième fois de sa carrière (2012), Malkin connaît une saison du tonnerre. Une demi-saison en fait puisque comme le reste de son équipe, c’est autour de la période des Fêtes que Malkin s’est mis en marche… pour vrai.

 

Le but qu’il a marqué sur un tir sur réception qui n’a donné aucune chance à Antti Niemi – la rondelle a ricoché sur le poteau à la droite du gardien du Canadien avant de dévier dans le filet – était son 40e de la saison.

 

Il est devenu le cinquième Russe a atteindre le plateau des 40 buts dans la LNH à au moins trois reprises derrière Alexander Ovechkin (9), Ilya Kovalchuk (6), Pavel Bure (5) et Alexander Mogilny (3). Il est aussi le cinquième joueur des Penguins à atteindre ce plateau à au moins trois reprises derrière Mario Lemieux (10), Jaromir Jagr (5), Kevin Stevens et Jean Pronovost (4).

 

Depuis le premier janvier, Malkin domine la LNH autant au chapitre des buts marqués (26) et des points (53).

 

« Je ne sais pas si tout ça est attribuable aux célébrations de la nouvelle année que j’ai eues avec mes amis, mais disons que les choses vont très bien pour moi depuis cette période. Mes compagnons de jeu m’offrent de très bonnes occasions à tous les matchs et je tente d’en tirer le maximum. Les victoires sont plus importantes que les points personnels, mais je suis bien heureux de contribuer », a indiqué Malkin dans le vestiaire des Penguins.

 

Lorsque ma collègue Chantal Machabée a fait remarquer à Malkin qu’il avait marqué 50 buts il y a « quelques années » avant de lui demander s’il espérait égaler cette marque encore cette année, Malkin s’est permis une petite mise au point. «J’ai marqué 50 buts il y a cinq ans. Ça fait très longtemps», a-t-il répondu en souriant. « Pour me rendre à 50 buts, il faudrait que je marque un but à chacun de nos dix derniers matchs. Ce n’est pas impossible, mais je ne dois me mettre à penser à ça. Ça pourrait m’empêcher de dormir. Je veux juste continuer à jouer du bon hockey et si je me rends à 45 disons, ce sera très bien », a commenté le premier marqueur des Penguins avec ses 40 buts et 89 points en 68 parties.

 

Depuis le premier janvier dernier, Malkin a récolté au moins un point dans 25 des 32 matchs des Penguins. Il en a récolté deux dans 17 des 32 parties et trois ou plus à neuf reprises…

 

À l’image de Malkin qui s’est mis à produire dès les premiers jours de 2018, les Penguins affichent un dossier de 22-8-2 depuis la nouvelle année. Ils s’étaient contentés d’un dossier de 19-18-3 lors de leurs 40 premières parties.

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