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Un autre scandale éclabousse Hockey Canada

Hockey Canada - Hockey Canada
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Mise à jour

Avertissement relatif au contenu : l'article suivant contient des références à des agressions sexuelles

Deux éditions d'Équipe Canada junior font l'objet d'une enquête policière pour des viols collectifs allégués qui se seraient produits en 2003 et 2018.

La police régionale d'Halifax a confirmé qu'une enquête a été ouverte au sujet de l'agression qui aurait été commise en 2003 après avoir été prévenue par Hockey Canada jeudi soir.

La fédération nationale a dit avoir pris connaissance de ce crime allégué jeudi, après que le reporter Rick Westhead de la chaîne TSN eut contacté l'organisme pour obtenir ses commentaires. C'est la deuxième affaire d'agression sexuelle présumée à éclabousser Équipe Canada junior en deux mois.

Hockey Canada dit avoir immédiatement contacté la police régionale d'Halifax au sujet de ces allégations. Halifax était l'une des deux villes hôtesses du Championnat du monde de hockey junior 2003. L'organisme a également informé Sport Canada des allégations.

Déjà un ancien joueur de la LNH et membre de l'édition canadienne de 2003, Carlo Colaiacovo, s'est dissocié des évènements allégués sur les médias sociaux. Il travaille actuellement pour notre station-soeur TSN.

« En tant que membre de cette équipe, il est important que tout le monde sache que je n'ai eu aucune implication ni connaissance de quelque incident que ce soit », peut-on lire dans une partie du tweet de Colaiacovo. « Je vais collaborer pleinement à toute enquête. »

En soirée, Pierre-Alexandre Parenteau, un attaquant de l'équipe, a déclaré à La Presse Canadienne qu'il n'a appris l'agression sexuelle présumée que vendredi. Il a dit qu'il n'était «absolument pas impliqué» et que les allégations sont « un choc ».

L'édition 2018 était déjà sous les feux de la rampe pour une controverse entourant la getion faite par Hockey Canada d'allégations de viol collectif entourant des membres de l'équipe.

La police de London, en Ontario, a d'ailleurs indiqué qu'elle révisera la façon dont l'enquête originale a été menée et qu'elle allait rouvrir l'affaire.

Les sources ont demandé l'anonymat, car elles ont dit craindre des récriminations. Chacune des trois sources a déclaré à TSN qu'elle était disposée à témoigner de la prétendue vidéo en privé devant le comité. Les trois sources ont décrit indépendamment la vidéo de six ou sept minutes.

La source qui a contacté Nater travaille dans l'industrie du hockey et a déclaré que la vidéo commençait avec un joueur d'Équipe Canada debout à l'extérieur d'une pièce, répondant aux questions comme s'il faisait une entrevue d'avant-match avec la personne qui tient la caméra, qui n'est pas identifiée.

Le joueur a déclaré au caméraman que les téléspectateurs étaient sur le point de voir « un putain de rôti d'agneau » (a f---ing lamb roast,” ), ont déclaré les trois sources. Après l'interview dans le couloir, la caméra a ensuite été transportée dans une pièce avec une table de billard, a déclaré la source.

La vidéo montre environ une demi-douzaine de joueurs à tour de rôle ayant des relations sexuelles avec une femme qui ne répondait pas et allongée face visible sur la table de billard, a déclaré la source.

Deux sources ont déclaré avoir regardé la vidéo sur une cassette VHS dans un appartement au printemps 2003.

Aucune des trois sources n'a signalé la vidéo à la police ou à Hockey Canada. « Je ne voulais pas avoir d'ennuis, a déclaré le propriétaire de la caméra vidéo lors d'un entretien téléphonique. Je savais que cela pouvait leur causer des ennuis. »

La Ligue nationale de hockey a publié vendredi une déclaration disant qu'elle avait été mise au courant des allégations de 2003.

« Nous avons été mis au courant plus tôt aujourd'hui des horribles allégations contre les membres de l'équipe nationale junior du Canada 2002-2003, indique le communiqué de la ligue. La Ligue nationale de hockey examinera les allégations et répondra de manière appropriée. »

La révélation de la vidéo présumée survient avant que le comité ne tienne deux jours d'audiences les 26 et 27 juillet pour examiner une agression sexuelle présumée en 2018 impliquant huit anciens joueurs de la Ligue canadienne de hockey, dont au moins certains étaient membres de l'équipe canadienne médaillée d'or en 2018. L'équipe mondiale junior. Une femme qui n'est pas nommée dans les documents judiciaires a intenté une poursuite en avril contre Hockey Canada, la LCH et huit joueurs appelés John Does 1-8.

Bien que la poursuite ait été réglée et qu'aucune accusation criminelle n'ait été portée dans cette affaire, le comité du gouvernement fédéral enquête sur la réponse de Hockey Canada aux agressions présumées et à la poursuite subséquente.

« Hockey Canada est résolue à mettre fin à la culture du silence qui sévit au hockey. C'est pourquoi nous implorons publiquement toute personne ayant des informations à propos de cette affaire de communiquer avec les autorités policières. Nous voulons faire preuve de transparence quant à la façon dont nous avons appris ces allégations d'agression et aux mesures que nous prenons pour y répondre », a écrit l'organisation dans un communiqué.

Le Service de police régional d'Halifax et Sport Canada n'ont pas immédiatement répondu aux requêtes pour des commentaires de La Presse Canadienne. Selon Hockey Canada, le député conservateur John Nater était au courant de ces allégations. Il n'était pas disponible pour livrer ses commentaires.

Nater, qui représente la circonscription de Perth-Wellington, dans le sud-ouest de l'Ontario, a déclaré avoir parlé à une source qui a déclaré avoir visionné une vidéo de l'incident présumé au printemps 2003, plusieurs mois après la tenue du tournoi mondial junior à Halifax. « Nous parlons de l'équipe nationale d'élite du Canada et entendre de telles allégations est tout simplement dégoûtant », a déclaré Nater.

« Nous croyons que les autorités policières doivent enquêter sur ce qui s'est produit en 2003 et les prions d'ouvrir une enquête sur cette situation troublante. Hockey Canada collaborera avec les autorités de toutes les manières possibles. Nous demandons encore une fois à toute personne ayant des renseignements crédibles sur ces allégations de communiquer immédiatement avec les autorités policières de Halifax », a ajouté  Hockey Canada.

L'organisme a indiqué par communiqué que de ses employés avaient appris il y a deux semaines que « quelque chose de très mauvais » s'était produit au Mondial 2003, mais n'avait pas pu obtenir de détails avant d'être interrogé par TSN jeudi.

Le Canada s'était incliné 3-2 en finale contre la Russie cette année-là. Pas moins de 21 membres de cette édition ont joué dans la LNH par la suite.

La fédération nationale a perdu son financement du gouvernement fédéral en plus de plusieurs commanditaires nationaux en raison d'un viol collectif allégué impliquant l'équipe nationale junior de 2018. Ces allégations ont été soulevées après qu'un média eut révélé que Hockey Canada avait versé 3,55 millions $ à une victime qui avait déposé une poursuite contre l'organisation, la Ligue canadienne de hockey, et huit joueurs non identifiés.

La Presse Canadienne a rapporté lundi que Hockey Canada avait développé un fonds, financé par les frais versés au hockey mineur, pour couvrir les responsabilités non assurées, y compris les réclamations pour abus sexuels. Hockey Canada a confirmé l'existence de ce fonds mardi et ajouté qu'il ne servirait plus à couvrir les réclamations pour abus sexuels.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré jeudi qu'Hockey Canada devra procéder à un examen de conscience sincère, alors que la fédération sportive continue de faire face aux retombées liées à sa gestion de cette agression sexuelle présumée — et à un règlement à l'amiable.

Le Comité permanent de Patrimoine Canada doit reprendre ses audiences mardi et mercredi prochains.