Le parcours d'Alex Chiasson dans la LNH est loin d'être le plus rectiligne.

Le Montréalais de 28 ans a toujours dû prouver sa valeur depuis son arrivée dans le circuit Bettman. Jamais il n'a joué plus de deux saisons pour une même équipe et aucune formation ne lui a accordé un contrat de plus d'un an depuis son contrat d'entrée.

Chiasson s'attendait à un scénario différent cet été après avoir aidé les Capitals de Washington à remporter la Coupe Stanley. Il a toutefois dû se résoudre à se présenter au camp des Oilers d'Edmonton avec un essai professionnel.

« On se le cachera pas, cet été a été un peu bizarre, a reconnu Chiasson en entrevue à On jase. Avec [la conquête de la Coupe Stanley] avec Washington, j'espérais avoir quelque chose de plus concret cet été, mais ça ne s'est pas passé de la façon que je voulais.

« J'étais en discussion avec quelques équipes. C'était plus une question d'opportunités pour moi. Je croyais en mes chances ici avec Edmonton. Le fait qu'il manquait un peu de profondeur du côté droit à l'aile, je voyais mes chances meilleures ici qu'ailleurs. »

Même après avoir obtenu son poste avec les Oilers, Chiasson a encore une fois dû se prouver, ayant été laissé de côté lors des cinq premiers matchs de la saison. Depuis, Chiasson compte six buts en 11 matchs. Il a su sécuriser sa place au sein de la formation avec une séquence de six buts en sept matchs entre le 23 octobre et le 3 novembre.

« Les équipes ne sont peut-être pas prêtes à me donner une sécurité avec un contrat à plus long terme. Peut-être que les équipes ont plus tendance à donner la chance aux joueurs qu'ils ont repêchés dans le passé », suppose Chiasson.

Même s'il a parfois de la difficulté à s'expliquer pourquoi il joue ce rôle de mal aimé, il ajoute que rien n'arrive pour rien. Un parcours moins sinueux ne l'aurait probablement pas mené à Washington l'an dernier, et il n'aurait probablement pas de bague de la Coupe Stanley.

« C'est sûr que c'est frustrant en tant que joueur, reconnaît Chiasson. Il y a des places où j'ai joué où j'aurais aimé rester, mais ça ne s'est pas passé comme je le voulais. En même temps, si ce n'était pas de ces changements, je n'aurais probablement pas eu la chance de gagner la Coupe Stanley l'an passé à Washington. Avec toute l'expérience que j'ai, j'espère maintenant qu'Edmonton c'est la bonne place. C'est quelque chose qui est dur à comprendre pour moi aussi, donc j'essaie de laisser ça de côté et me concentrer sur l'avenir. »

Malgré un début de saison prometteur, l'expérience de Chiasson lui rappelle de ne rien tenir pour acquis.

« C'est un privilège de jouer dans la Ligue nationale. C'est quelque chose de jouer son premier match, mais c'est aussi difficile d'y rester. Les équipes se rajeunissent le plus possible. J'essaie de faire le mieux que je peux avec ce que j'ai. Présentement, les choses se passent bien, dont j'essaie de continuer là-dedans et j'apprécie le moment. »

Soulever la Coupe : au-delà des attentes

Chiasson n'est pas prêt d'oublier la dernière saison. Il affirme même que le sentiment de remporter la Coupe Stanley a surpassé ses attentes.

« C'était vraiment spécial. Au fil des années, tu vois les joueurs gagner. Tu te fais un scénario de ce que ça serait de soulever la Coupe et de vivre la journée avec la Coupe avec ta famille et tes proches. Ce que j'ai vécu l'année passée, c'était 10 fois meilleur que le scénario que j'avais prévu.

« C'est une expérience qui m'a beaucoup aidé et qui va encore m'aider dans le futur. J'ai appris beaucoup l'année passée. J'ai eu la chance de rester à Washington seulement une année, mais c'est une année dont je vais me souvenir toute ma vie. »