L’embauche de Karl Alzner ne règle pas tous les problèmes du Canadien. C’est clair. Mais en Alzner, le Tricolore met la main sur un défenseur autour duquel Marc Bergevin pourra rebâtir le flanc gauche de sa brigade défensive.

Âgé de 28 ans, sous contrat pour cinq ans à un salaire moyen de 4,625 millions $, Alzner est-il le candidat tout désigné pour évoluer à la gauche de Shea Weber?

Il pourrait hériter de ce job – après tout Alexei Emelin l’a fait en première moitié de saison l’an dernier –, mais son meilleur rôle serait à la gauche de Jeff Petry, il me semble.

Si Andrei Markov revient avec le Canadien en octobre, le vétéran russe pourra garder sa place avec Weber.

Si Markov ne revient pas? Ça deviendra plus compliqué.

Mais quand on regarde les embauches effectuées par le Canadien au fil des dernières semaines/mois, il est clair que Marc Bergevin s’est préparé autant que faire se peut à cette rénovation qui était déjà en cours après la transaction qui a envoyé Nathan Beaulieu à Buffalo et la perte d’Alexei Emelin au repêchage d’expansion orchestré par les Golden Knights de Las Vegas.

En plus d’Alzner, le Canadien a fait l’acquisition de Joe Morrow hier. Morrow ne sera jamais candidat au trophée Norris. Mais comme il a déjà joué sous les ordres de Claude Julien à Boston, il est permis de croire que cette embauche a été suggérée par le coach qui a mentionné à son boss quelque chose comme : au lieu de prendre un ou l’autre des défenseurs de soutien disponibles autour de la LNH et qui nous donneront on ne sait trop quoi, donne-moi Morrow. Je le connais. Je sais ce qu’il peut me donner.

On ne verra pas Morrow au sein d’un premier duo à moins d’une catastrophe. On ne le verra pas au sein du deuxième non plus. Mais avec David Schlemko acquis lors du dernier repêchage, avec Brandon Davidson, acquis à la date limite des transactions le printemps dernier et avec Jordie Benn – qui a surtout joué à droite cela dit – le Canadien a de quoi jongler avec des candidats pour remplir les rôles de soutien.

Cela dit, on a tous – ajoutez mon nom à la liste – tendance à oublier la mise sous contrat au printemps du défenseur tchèque Jakub Jerabek. Parce que nous sommes très nombreux à ne jamais l’avoir vu jouer, il est difficile de déterminer quelle chaise il occupera la saison prochaine.

Loin de moi l’intention de le qualifier d’as dans la manche du Canadien. Mais jusqu’à ce qu’on ait la chance de le voir évoluer sur une base régulière, il est clair qu’il représente une carte cachée. À lui de déterminer s’il sera plus près du deux que du roi!

Le Canadien n’a donc pas frappé de grand chelem à la ligne bleue. Mais bon! Exception faite de Kevin Shattenkirk – qui a quand même des lacunes dans son jeu et qui a dû se contenter d’un contrat de quatre ans pour avoir l’occasion de joindre les rangs des Rangers de New York – il n’y avait pas vraiment de grand chelem à frapper à la ligne bleue.

Et bien que le Canadien ait consenti le contrat le plus long de la première journée du marché des joueurs autonomes – 5 ans – le salaire moyen annuel calculé sous le plafond s’élève à 4,625 millions $. Ce qui est raisonnable considérant que les Maple Leafs ont accepté de verser 3 millions $ – par année pour deux ans – à Ron Hainsey. Je veux bien croire que Hainsey a soulevé la coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh, mais j’espère qu’il versera une généreuse prime à Jacques Martin pour l’avoir si bien dirigé et aidé à bien paraître.

Radulov et Markov

Quelles sont les chances qu’Andrei Markov revienne avec le Canadien l’an prochain?

Elles ne me semblent pas élevées. Markov réclame un pacte de deux ans à quelque chose comme 6 millions $ par saison. C’est un brin cher, mais pas exagéré considérant le peu de candidats de son calibre disponibles. Même à son âge? Oui, même à son âge.

Mais le fait que le Canadien se soit renfloué sur le flanc gauche – on va s’entendre que les nouveaux venus n’ont pas le talent et l’expérience de Markov – me laisse croire que Marc Bergevin jouera la ligne dure avec Markov. Et que si le vétéran défenseur vient terminer sa carrière à Montréal – comme il se devrait – il signera un contrat d’un an. Ou le salaire moyen sera quatre millions $ et non de six comme il le désire.

J’ai l’impression – et ça demeure une impression – que le Canadien se montrera plus ouvert à l’endroit d’Alexander Radulov.

En chiffres: Andrei Markov parmi les grands

Premièrement, Radulov est plus difficile à remplacer que Markov.

Deuxièmement, le fait que tous les clubs semblent avoir boudé les demandes initiales et trop gourmandes de Radulov – on aurait autrement annoncé son embauche quelque part dès samedi – nous indique qu’il devra peut-être se contenter d’un contrat de quatre ans et non de cinq, de six ou de sept comme il en rêvait.

Si le Canadien refusait d’aller plus loin que trois ans et qu’il avait même fait une croix sur Radulov croyant qu’il serait trop payé en années et en millions, peut-être que maintenant Bergevin pourrait se rendre à quatre ans lui aussi.

Et si – ça demeure un gros si – Radulov n’obtient pas le gros lot recherché ailleurs qu’à Montréal, peut-être optera-t-il pour rester là où il sait d’ores et déjà qu’il sera adulé et qu’il pourra compter sur un club en mesure de lui offrir Price, Weber, Pacioretty et Drouin, pour ne nommer que ceux-là, comme coéquipier.

Avec Radulov, le Canadien serait bien nanti pour amorcer la prochaine saison.

Sans Radulov, surtout si le Canadien n’arrive pas à le remplacer par un autre, le Tricolore aura un manque à gagner sur l’aspect offensif et un autre, plus grand encore, sur le plan des relations publiques alors que ses partisans digéreront mal la perte de leur Radu. Une perte qui passerait moins mal si le Russe s’entendait sur les paramètres d’un contrat ridicule de six ans et 40 millions disons. Une perte qui passera beaucoup plus mal s’il s’entend pour quatre ans et 24 millions $,  admettons...

Le Canadien n’a pas terminé ses emplettes.

C’est donc dire qu’il a des dossiers en marche. Ça permet de garder espoir dans le dossier Radulov et de se dire qu’il est peut-être aussi possible – à défaut d’être probable – que Markov sera aussi de retour.

Ailleurs dans la LNH

La première journée du marché des joueurs autonomes a été moins folle que par le passé.

Des offres sont sur la table pour Markov et Radulov

Le fait qu’il n’y avait pas de candidats vedettes capables de mousser artificiellement leurs valeurs a certainement contribué à faire régner un calme relatif samedi. Surtout sur le plan des années. Une indication claire que les directeurs généraux ont compris qu’à défaut de payer des joueurs à leur juste valeur en argent, on peut s’assurer de minimiser les conséquences négatives en limitant la durée des contrats.

Plusieurs joueurs ont quand même gagné gros. Des fois trop...

Je pense à Martin Hanzal – 4,75 M $ par année pour trois ans à Dallas – Nick Bonino – 4,1 M $ par année pour quatre ans à Nashville – Justin Williams – 4,5 M $ par année pour deux ans en Caroline – Dmitry Kulikov et le gardien Steve Mason – 4,3 M $ par année pour trois ans et 4,1 M $ par année pour deux ans à Winnipeg – sans oublier Sam Gagner – 3,15 M $ par année pour trois ans à Vancouver.

Mais je relève deux contrats fort intéressants dans le lot.

Celui d’un an pour 2 millions $ que le Lightning a fait signer à Chris Kunitz, un vétéran qui devrait offrir une belle production secondaire à un club qui devrait revenir au sommet dans l’Est avec Stamkos en santé, et celui du défenseur Trevor Daley, à qui les Red Wings ont offert un peu plus de 9,5 M $ pour trois ans.

Cela dit, les grands coups ne sont pas venus du marché des joueurs autonomes. Ils sont venus des mises sous contrat à long terme que les Sharks de San Jose ont consenties à Marc-Édouard Vlasic – huit ans et 56 millions $ – et au gardien Martin Jones – six ans 34,5 millions $. Deux joueurs qui assureront une stabilité défensive dans le nord de la Californie pour longtemps.

Emelin : direction Denver?

En terminant, il faudra garder un œil sur Nashville au cours des prochaines heures. David Poile a acquis en début de soirée samedi Alexei Emelin, que les Golden Knights de Las Vegas ont réclamé du Canadien dans le cadre du repêchage d’expansion.

Les Knights croyaient peut-être faire banco avec Emelin. Ce n’est pas arrivé alors que le DG des Preds l’a acquis pour un choix de troisième ronde.

Alexei Emelin passe aux Predators

J’ai l’impression qu’Emelin ne demeurera pas longtemps à Nashville.

David Poile a donné un brin de punch à son attaque avec l’embauche de Nick Bonino. Il aimerait sans doute en ajouter deux brins de plus avec un gars comme Matt Duchene que l’Avalanche veut échanger en retour d’un défenseur.

Pas question de prétendre qu’Emelin un contre un pour Duchene soit une transaction réaliste. Mais si en plus d’Emelin, les Preds bonifiaient leur offre peut-être que Joe Sakic pourrait se laisser tenter.

On verra.

À moins que David Poile ne refile Emelin au Canadien à un moment donné.

On verra.