PALM BEACH – Rob Blake le reconnaît sans aucune gêne, Phillip Danault surpasse la production offensive qui avait été envisagée par les Kings de Los Angeles en lui consentant un pacte de six ans pour 33 millions. 

Blake n’était pas pressé de quitter la réunion des directeurs généraux à Palm Beach. Même si les rencontres étaient terminées, il restait pour piquer un brin de jasette avec Colin Campbell et David Poile, deux vieux routiers de la LNH. 

Lorsqu’on a demandé à un relationniste de lui souffler à l’oreille qu’on voulait lui parler de Danault, il s’est empressé d’acquiescer. 

« Il est merveilleusement bon pour nous. Toutes les équipes comprenaient à quel point il est bon défensivement, on l’avait tous vu en séries, mais il se démarque offensivement avec Viktor Arvidsson et Trevor Moore. Il évolue sur ce trio depuis Noël environ. C’est notre trio le plus constant », a vanté Blake. 

Les Kings avaient un plan facile à comprendre quand ils ont accepté de consentir à Danault ce que son clan exigeait. Le Québécois devenait le bras droit d’Anze Kopitar à la position de centre. 

« Les minutes sont bien partagées entre eux. On le voyait cadrer à la perfection derrière Kopitar, c’est si important d’avoir deux bons centres pour l’entraîneur », a d’abord noté Blake.  

« Mais je ne crois pas qu’on s’attendait à une telle production », a-t-il ensuite confirmé aussi clairement que son lancer se rendait jusqu’au filet à son époque de joueur. 

Cette production se chiffre à 21 buts et 19 aides (40 points) en 67 parties. Sa saison la plus productive avait été de 53 points en 2018-2019 et il a aisément dépassé son sommet pour les buts (deux fois 13 buts).

Les Kings ont même procédé à une tentative qui rapporte.   

« Dernièrement, il évolue sur la première unité du jeu de puissance. Il est posté devant le filet et c’est d’ailleurs de cet endroit qu’il a marqué presque tous ses buts cette saison », a enchaîné Blake. 

Avec le bagage acquis dans l’environnement montréalais, Danault avait été préparé pour assumer un certain leadership. Sans être le grand meneur des Kings, il assume déjà ce rôle. 

« Il a hérité d’un ‘A’ sur son chandail depuis que Dustin Brown et Drew Doughty ont été blessés. Ce n’est pas évident quand un joueur s’intègre à un nouveau milieu, mais il s’est très bien ajusté », a constaté Blake. 

Quand on lui fait remarquer que sa personnalité joviale et amusante doit aider à tisser des liens, il valide le tout en poursuivant avec cette remarque.  

« D’un autre côté, il est très sérieux sur la glace dans sa manière d’effectuer les détails. Il est si bon pour récupérer des rondelles libres, c’est fascinant. »

On se doute bien que Blake a taquiné Marc Bergevin, qui travaille désormais comme son conseiller senior avec les Kings, de ne pas avoir cédé aux demandes financières de Danault. 

On n’oserait pas dire que le rendement de Danault explique la surprise causée par les Kings au classement, mais c’est une évidence qu’il a favorisé cette relance accélérée. 

« Son ajout est plus que bienvenu, il nous aide à détenir cette position au classement », a mentionné Blake. 

La combinaison de deux centres aussi efficaces que Kopitar et Danault vient démontrer à quel point ça menotte les équipes, même les puissances offensives. 

« Ça devient difficile pour bien des clubs de se débrouiller offensivement. Ça nous aide aussi à avoir un jeune centre comme Quinton Byfield, on parvient à ne pas trop le faire jouer », a cerné Blake en pensant au développement du deuxième choix au repêchage de 2020. 

Comme si les choses n’allaient pas déjà assez bien, la femme de Danault a accouché, il y a deux semaines, du deuxième bébé (une fille cette fois) du couple. Si Danault ne savait pas à quoi s’attendre en quittant le Canadien où il a propulsé sa carrière à un autre niveau, il est déjà rassuré par cette saison mémorable.