AVANT MATCH NO 1 BLUES C. BRUINS

 

BOSTON - La grande finale de la coupe Stanley opposera dès ce soir deux équipes bâties dans le même moule. Deux équipes qui jouent de la même façon. Deux clubs dont chaque joueur respecte un seul mot d’ordre lorsqu’il pose les patins sur la patinoire : à fond la caisse pour le bien de l’équipe.

 

En Patrice Bergeron et Ryan O’Reilly, on retrouve deux des centres les plus complets de la LNH. Des centres redoutables aux cercles des mises en jeu, des centres intelligents lorsqu’ils ont la rondelle, plus intelligents encore lorsqu’ils tentent de la récupérer, des centres qui sont à la fois de grands leaders et des gars humbles et ma foi presque discrets.

 

Des joueurs de hockey comme je les aime.

 

Autour de Bergeron et O’Reilly, on retrouve des joueurs capables de marquer.

 

Brad Marchand (7 buts), David Pasternak (7 buts) et le bon vieux David Krejci qui s’impose à l’attaque depuis le début des séries encore cette année comme en témoignent ses 14 points (10 passes) auront le mandat de compléter le travail du chef d’orchestre qu’est Patrice Bergeron.

 

Et que dire des 12 points (six buts) offerts par Charlie Coyle que le directeur général Don Sweeney a acquis du Wild du Minnesota à la date limite des transactions? De prime abord, cette transaction a favorisé le Wild. Ryan Donato a récolté 16 points (4 buts) en 22 matchs au Minnesota alors que Coyle s’est contenté de six points (deux buts) en 21 parties à Boston.

 

Mais depuis le début des séries, l’expérience de Coyle, et c’est exactement ce que les Bruins cherchaient lorsqu’ils ont complété cette transaction, a donné raison à Sweeney.

 

Attaque plus diversifiée à St.Louis

 

O’Reilly est peut-être moins bien entouré que Bergeron en matière de force de frappe offensive, mais David Perron et Samuel Blais ont démontré qu’ils peuvent marquer lorsque c’est nécessaire. Mais ils ont surtout démontré qu’ils sont également très à même de compléter le travail d’O’Reilly avec du jeu solide en défensive et surtout des mises en échec et de l’échec avant efficace.

 

Parce que Jaden Schwartz, Brayden Schenn – il ne produit pas au rythme espéré, mais la qualité de son travail est indéniable sur la patinoire – et Vladimir Tarasenko sont en mesure d’exploser n’importe quand, O’Reilly et ses compagnons de trio peuvent s’assurer de penser d’abord à l’efficacité défensive avant de se lancer à l’attaque.

 

J’aimerais voir le trio de Bergeron croiser celui d’O’Reilly le plus souvent possible ne serait-ce que pour voir comment ces deux monstres arriveront à composer avec leur efficacité respective.

 

Mais j’ai l’impression que Craig Berube profitera du travail sensationnel de son quatrième trio en finale de l’Ouest pour envoyer Ivan Barbashev flanqué d’Oscar Sundqvist et Alexander Steen dans les pattes de Bergeron, Marchand et Pastrnak selon qu’il sera utlisé au sein du premier trio ou en compagnie de David Krejci. Un luxe qui pourrait bien servir la cause des Bruce et de leur entraîneur-chef Bruce Cassidy.

 

Ce qui nous amène à parler de la pépinière de joueurs de soutien des deux clubs. Une pépinière généreuse pour les deux clubs qui comptent sur des gars de soutien qui sont bien plus que simplement des gars de soutien. Les troisièmes et quatrièmes trios des Bruins et des Blues sont composés de vrais bons joueurs de hockey.

 

J’en parlais avec l’analyste Pierre McGuire croisé la semaine dernière à St.Louis après la victoire des Blues en finale de l’Ouest. Nous imagions la force des Blues et des Bruins en matière de joueurs de soutien en soulignant que cela se traduirait par la présence de Brendan Gallagher au sein d’un troisième ou quatrième trio chez le Canadien.

 

Ça vous donne une petite idée!

 

Les Bruins sont un brin plus jeunes en matière de joueurs de soutien. Mais après avoir vu les Blues malmener les Sharks en finale de l’Ouest, jamais je n’oserais prétendre que les Bruins sont plus dynamiques au sein de leurs troisième et quatrième trios.

 

On verra s’ils me donneront raison.

 

Solides gardiens, solides défensives

 

Si l’expérience acquise lors des deux dernières présences des Bruins en grande finale en 2011 et 2013 avantage Boston, on peut avancer sans risque de se tromper que la taille des défenseurs des Blues leur donne un ascendant sur celle des arrières des Bruins.

 

«Nous sommes certainement plus gros collectivement à la ligne bleue, mais les Bruins comptent sur le plus gros défenseur de tous en Zdeno Chara», a nuancé, avec à-propos, le directeur général des Blues Doug Armstrong.

 

C’est là que tout se jouera selon moi.

 

Parce que Tuukka Rask a été fumant depuis le début des séries – 12 victoires, dont 2 par jeu blanc, 5 revers, moyenne de 1,84 but accordé par match, efficacité de 94,2 % – et que Jordan Binnington a été très solide malgré des statistiques moins éloquentes – 12 victoires, une par jeu blanc, moyenne de 2,37 buts accordés par match et efficacité de 91,4 % -- les Bruins et les Blues tenteront de prendre leur filet d’assaut pour compliquer leur travail.

 

Ce n’est un secret pour personne.

 

Il est donc acquis que le groupe de défenseurs qui saura le mieux protéger son gardien moussera les chances de voir son équipe soulever la coupe Stanley.

 

En bref

  • Les Bruins amorcent la grande finale sur une lancée de sept gains consécutifs. Ils ont marqué 28 buts et en ont accordé neuf seulement au cours de cette séquence…
     
  • Depuis le début des séries, Boston a joué avec une avance 49,2 % du temps. Lors des deux dernières rondes, les Bruins ont tiré de l’arrière seulement 9,9 du temps, soit seulement 62 minutes 4 secondes sur les 628 minutes 52 de jeu contre Columbus et la Caroline. Les Bruins ont tiré de l’arrière pendant 13 :08 seulement contre les Hurricanes…
     
  • Bien que la grande finale ne commence que ce soir, le capitaine des Blues Alex Pietrangelo a déjà établi un record d’équipe avec les 13 points (deux buts) récoltés en séries jusqu’à maintenant. Il a surpassé les 12 points récoltés par Al MacInnis (4 buts, 8 passes) en 1999, Jeff Brown (2 buts, 10 passes) en 1990 et Joe Micheletti (1 but, 11 passes) en 1981...
     
  • Les Bruins ont maintenu une fiche de six gains et trois revers dans les neuf matchs présentés au TD Garden. Ils ont marqué 31 buts lors de ces neuf rencontres, et en ont accordé que 20...
     
  • Bonne nouvelle pour les Blues, ils présentent la meilleure efficacité sur la route depuis le début des séries avec sept victoires et deux revers seulement encaissés sur les patinoires extérieures. Lors de ces neuf parties, ils ont marqué 31 buts et en ont accordé 22...
     
  • Si l’expérience favorise les Bruins, il en va de même pour l’efficacité de leur attaque massive. Boston trône au sommet de la LNH avec 17 buts marqués en 50 occasions. Un taux de réussite de 34 %. Mieux encore pour les Bruins, plusieurs de ces 17 buts ont été enfilés dès les premières secondes de leurs avantages numériques lançant ainsi un message sérieux à leurs adversaires. Un message que les Blues ont compris puisque le mot discipline était sur les lèvres de tous les joueurs lors de la journée médiatique de dimanche...
     
  • Les Bruins ne sont pas seulement redoutables en attaque massive, ils n’ont accordé que sept buts en 51 désavantages numériques depuis le début des séries (86,3 %)...
     
  • Avec 12 buts en 62 attaques à cinq (19,4 %) et neuf buts accordés à court d’un homme en 41 occasions (78 %), les Blues offrent un avantage certain aux Bruins en matière d’efficacité des unités spéciales. Et ce n’est pas tant que les Blues sont faibles puisque leur efficacité – attaque massive et désavantage numérique – combinée est de 97,4. Ce qui est ma foi fort bon. Mais celle des Bruins est rien de moins que sensationnelle à 120,3...
     
  • Les Bruins et les Blues ont séparé les honneurs des deux duels livrés la saison dernière. Le 17 janvier, à Boston, David Backes a marqué contre son ancienne équipe et les Bruins ont marqué quatre buts sans riposte pour signer un gain de 5-2. Le 23 janvier, à St.Louis, Jordan Binnington a réalisé 31 arrêts dans une victoire de 2-1 arrachée en tirs de barrage. C’est le Québécois Samuel Blais, qui disputait alors son premier match de la saison avec les Blues, qui a inscrit le but décisif…
     
  • Ça commence ce soir. Enfin! Bonne finale. Je serai présent comme toujours sur Twitter (@GagnonFrancois) et je vous invite à venir échanger lors des parties de cette finale qui s’annonce plus qu’intéressante...