Pour la première fois depuis qu’il s’est joint aux Coyotes de Phoenix, en 2011-2012, Antoine Vermette peut enfin jouer au hockey la tête en paix. Ou presque.

Le joueur de centre québécois et ses coéquipiers ne savent pas encore quelle place ils occuperont au classement à la fin de la saison. Mais peu importe qu’ils accèdent ou non aux séries, les joueurs des Coyotes savent qu’ils sont à Glendale pour y rester. Ils savent que contrairement aux dernières années, les Coyotes feront parler d’eux pour leurs exploits et/ou ennuis sur la patinoire et non pour leurs chances de survie à Glendale et les chances qu’ils s’exilent à Québec, Seattle ou dans une autre des villes où ils ont été envoyés par mille et une rumeurs au cours des dernières années.

« Ça fait changement et ça fait l’affaire de tout le monde dans le vestiaire », a convenu Vermette lorsque je l’ai joint en fin de semaine à Phoenix où il complétait son deuxième camp d’entraînement avec les Coyotes.

Remarquez que si les amateurs de hockey de l’Arizona se laissent désirer et que les Coyotes jouent devant des gradins vides, la précarité de cette franchise sera certainement à nouveau mise en évidence. Une éventualité que Vermette refuse d’envisager pour le moment.

« Quand je suis arrivé à Phoenix en 2012 – Vermette a été acquis des Coyotes, qui eux ont cédé aux Blue Jackets de Columbus le gardien Curtis McElhinney et des choix au repêchage (le gardien Anthony Stolarz et l’ailier droit Justin Auger qui évoluent à London et Guelph dans la OHL) –, je savais dans quoi je m’embarquais. La concession était déjà fragile. Les rumeurs de déménagement m’importunaient peu. Contrairement à plusieurs de mes coéquipiers, je n’avais pas d’enfants, pas de liens avec la ville, pas de réseau d’amis. Je ne suis pas prêt à dire que l’incertitude des dernières années a eu des répercussions négatives sur la patinoire, mais l’ambiance est vraiment plus positive cet automne. On sent que l’organisation est solide. Le fait d’avoir confirmé notre place ici, d’avoir prolongé les contrats du directeur général (Don Maloney) et de l’entraîneur-chef (Dave Tippett) démontre le sérieux et l’implication des nouveaux propriétaires qui tiennent à notre réussite sur la glace et dans la communauté. Je crois vraiment que nous partons sur de nouvelles bases et qu’elles sont solides », défilait Vermette lors de notre conversation.

Au sein du troisième trio

S’il est très heureux d’enfin profiter d’une stabilité certaine hors de la patinoire, Antoine Vermette est victime d’un peu de turbulence sur la patinoire. L’embauche de Mike Ribeiro à titre de joueur autonome l’été dernier a chassé Vermette des deux premiers trios des Coyotes.

« L’arrivée de Mike a des répercussions sur mon statut, mais il fait de nous une bien meilleure équipe », a réagi Vermette qui pourrait perdre son compagnon de trio et capitaine Shane Doan.

Bien que les performances et les blessures entraîneront des permutations au sein des trios des Coyotes, il semble acquis que Dave Tippett fera appel à Mike Ribeiro et Martin Hanzal pour piloter ses deux premières unités en attaque. Hanzal devrait être flanqué de Lauri Korpikoski à gauche et de Radim Vrbata à droite. Ribeiro, qui a récolté 49 points (13 buts) en 46 matchs la saison dernière avec les Capitals de Washington, devrait hériter de Mikkel Boedker et Doan, laissant Vermette avec Rob Klinkhammer et David Moss au sein d’un trio qui aura à relever des missions plus défensives.

« J’ai déjà rempli ce rôle plus tôt dans ma carrière et je vais prendre les moyens pour aider l’équipe, peu importe la façon dont on me demande de le faire. Surtout qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver en cours de saison. Je suis prêt à relever tous les défis que Dave (Tippett) décidera de me proposer », a ajouté Vermette.

Depuis son entrée dans la LNH en 2003-2004 avec les Sénateurs d’Ottawa, Antoine Vermette a maintenu une récolte oscillant autour d’un demi-point par rencontre (157 buts, 350 points en 670 rencontres). Il a connu trois saisons de 20 buts et plus (21 et 24 avec les Sénateurs et 27 avec les Blue Jackets) et revendique 16 buts et 31 points avec les Coyotes depuis son arrivée à Phoenix.

Nouveau papa

Si la mutation de Vermette au sein d’un trio plus défensif pourrait faire fluctuer à la baisse sa production offensive, le joueur de centre québécois ne subira pas de conséquences négatives sur le plan des affaires. Du moins à court terme. Âgé de 31 ans, il écoulera cette année la quatrième saison du contrat de cinq ans qui l’assure d’un revenu annuel de 3,75 millions $.

Outre ses performances sur la glace, Vermette sera bien plus préoccupé par son nouveau rôle de papa que par les négociations de contrat qui viendront dans deux ans.

Née il y a trois mois à peine, la petite Leonna comble le nouveau papa et sa compagne même si elle lui cause déjà des petits maux de tête.

« Depuis toujours, je me consacre au hockey et au hockey seulement, de l’ouverture du camp jusqu’à la fin de la saison. Quand je regardais le calendrier, j’identifiais les voyages comme de bonnes occasions pour tisser des liens plus serrés avec les joueurs de l’équipe. Ce sera encore vrai cette année, mais quand j’ai regardé le calendrier, j’ai eu un petit pincement au cœur », a admis Vermette.

Et pour cause. S’ils amorceront la saison 2013-2014 au Jobing.com Arena face aux Rangers de New York et leur nouvel entraîneur-chef Alain Vigneault, les Coyotes prendront ensuite la route en direction de San Jose, Uniondale, Detroit, Philadelphie et la Caroline. Un périple de 11 jours.

« C’est le plus long de l’année et je dois admettre que j’appréhende pas mal à quel point ce sera difficile d’être loin de la maison comme ça. Au moins, ce sera fait pour l’année », philosophait Vermette qui fera escale au Centre Bell avec ses coéquipiers le 17 décembre prochain.