MONTRÉAL – Samuel Girard fait le décompte. Encore trois jours et sa quarantaine de deux semaines sera teminée.

 

D’ici là, le flamboyant défenseur de l’Avalanche du Colorado fait ce qu’il peut avec ce qu’il a dans le sous-sol du domicile familial de Roberval, où il se terre depuis son retour au pays le 16 mars dernier. 

 

« Je m’entraîne une heure chaque jour. Après ça, je vais m’entraîner avec mon chien, je joue aux cartes... J’ai un petit équipement [pour m’entraîner], mais c’est pas un gros gym, disons. J’ai de quoi faire l’essentiel », confie à RDS celui qui dit n’éprouver aucun symptôme de la COVID-19, qui a touché l’un de ses coéquipiers.

 

Jeudi, l’Avalanche a annoncé avoir été informée que l’un de ses joueurs a contracté le virus, mais que ce dernier était dorénavant rétabli. Il s’agit d’un troisième cas répertorié dans la LNH.

 

« La nouvelle qu’on a eue hier a quand même été frappante, mais je suis content de savoir que le joueur qui l’a attrapé est maintenant rétabli et correct. C’est une mauvaise et une bonne nouvelle à la fois qu’on a eue », se réjouit Girard.

 

Pour l’instant, Girard dit n’avoir reçu aucune nouvelle de la LNH laissant présager une reprise des activités prochaine.

 

« Il y a de plus en plus de cas [de gens infectés], alors on ne sait pas ce que ça va donner. »

 

La saison régulière sera-t-elle annulée, ou pire encore, le joueur de 21 ans devra-t-il faire une croix sur les séries éliminatoires? Une chose est certaine, si ce scénario devenait réalité, Girard et ses coéquipiers se verraient privés d’une excellente chance de flirter avec les grands honneurs.

 

Lorsque la LNH a emboîté le pas de la NBA et interrompu sa campagne 12 mars dernier, l’Avalanche luttait avec les Blues de St Louis pour le premier rang de l’Association de l’Ouest et se profilaient comme l’un des clubs à battre en séries.

 

« C’est sûr que c’est frustrant, on avait une bonne saison et on était deuxième », se désole Girard. « Ça allait bien. Plus la saison avançait et plus on avait une bonne équipe qui se trouvait bien sur la glace. Mais ce sont des choses que nous ne contrôlons pas. La ligue a pris la bonne décision de mettre la saison en pause, ç’aurait pu être encore pire. »

 

Prendre du galon

 

À l’instar de son équipe, Girard connaissait d’excellents moments lorsque la COVID-19 s’est mise à menacer sa saison. Avec 4 buts et 30 passes à sa fiche en 70 rencontres, le choix de deuxième tour des Predators de Nashville en 2017 avait déjà surpassé sa récolte de points de ses deux premières campagnes dans le circuit Bettman (23 et 27 points).

 

« Plus les années avancent, mieux ça va. Plus ils me font confiance et plus je me fais confiance », observe celui qui avait récemment dû mettre les bouchées doubles en l’absence du prodige Cale Makar.

 

« Cale, il a mon âge, 21 ans, mais il est comme un vétéran dans cette ligue-là. Il est très bon offensivement et défensivement. Il réunit tous les critères d’un bon défenseur dans la Ligue nationale.

 

« Quand un joueur comme ça se blesse, c’est important pour les autres défenseurs de se lever et de prouver qu’ils sont capables eux aussi. Ma job, c’était juste de prendre son poste, aider la première unité du jeu de puissance à bien performer et aider mon équipe », observe Girard, qui comme bon nombre de ses coéquipiers appelés à la rescousse pour combler le vide laissé par le séjour à l’infirmerie des Rantanen, Landeskog, Kadri et MacKinnon, a su tenir le fort.

 

« On a quand même trouvé un moyen de gagner malgré la perte de ces gros noms-là. Je pense que c’est comme ça qu’on décrit une équipe capable de gagner. »

 

Tout ce que Girard et ses confrères espèrent maintenant, c’est une ultime chance de le prouver cet été.