Si les Sénateurs d’Ottawa ont surpris les Rangers de New York au tour précédent, je ne pense pas qu’ils pourront répéter le scénario contre les Penguins de Pittsburgh lors de la finale de l’Est.

L’expérience va faire pencher la balance du côté des Penguins dans cette série alors que je leur ai prédit une victoire en six matchs. C’est une équipe qui est en mission et on le sent. Je pensais que la perte de Kristopher Letang à la défense allait les affecter davantage, mais ils ont trouvé encore une fois un moyen de s’en sortir, tout d’abord contre les Blue Jackets de Columbus et ensuite devant les Capitals de Washington.

Les joueurs se sont regroupés et ils ont faim. On sent qu’ils veulent répéter leur exploit de l’an dernier. Le leadership chez les Penguins explique une bonne part de leur succès présentement. Les vétérans de l’équipe comme Sidney Crosby désirent à nouveau mettre la main sur la Coupe et ils prennent les grands moyens pour y parvenir.

Si tu as besoin de tes gros canons en séries, il ne faut pas négliger l’apport de certains joueurs dont tu n’attendais pas la contribution. Il y a toujours des joueurs qui sortent de l’ombre lorsque les séries arrivent pour contribuer au succès de l’équipe. Cette année, on découvre Jake Guentzel. L’attaquant a déjà inscrit neuf buts et amassé un total de 14 points en seulement 12 matchs éliminatoires.

Je dois dire que je suis également bien heureux de la tournure des événements pour Marc-André Fleury. Tu ne sais jamais lorsqu’une occasion va se présenter et il faut alors être prêt à la saisir. C’est exactement ce qu’a fait Fleury lorsque Matt Murray a subi sa blessure. Même si ça n’a pas toujours été facile pour lui cette année avec les nombreuses rumeurs de transaction en vue du repêchage d’expansion, il est toujours demeuré positif et il a su relever le défi. Je lui lève mon chapeau. Il ne déçoit certainement pas son entraîneur Mike Sullivan présentement.

C’est difficile de voir au travers de ces facteurs et de l’attitude des Penguins comment les Sénateurs pourront les arrêter. Malgré tout, les Sénateurs ne devront pas être intimidés par les Penguins s’ils veulent avoir une chance de l’emporter.

Derniers ajustements avant la finale de l'est

C’est une équipe qui doit miser sur sa vitesse et Guy Boucher devra trouver une nouvelle façon de sortir le meilleur de ses joueurs. Ils doivent avoir la même approche que lors de la série contre les Rangers de New York alors qu’ils ont joué la carte des négligés. Boucher devrait faire la même chose lors de la finale de l’Est. Il a toujours su regrouper ses joueurs et bien les préparer pour les mener à la bataille. C’est au groupe d’entraîneurs des Sénateurs de tenter d’implanter ce sentiment d’invincibilité chez les joueurs comme ils l’ont fait contre New York.

Les meneurs des Penguins sont cependant trop expérimentés pour tomber dans le piège de la complaisance et de se penser supérieur à leurs adversaires. Le groupe de leaders a vécu des années difficiles avant de gagner la Coupe et ils ont appris de cette déception. Crosby et ses coéquipiers parviendront à garder le bateau sur le bon cap et de le mener à bon port, en finale de la Coupe Stanley.

Un top 4 dominant pour les Predators

Il est à prévoir que la finale de l’Association de l’Ouest sera très serrée et pourrait aller de mon avis d’un côté comme de l’autre.

Si les Penguins peuvent compter sur un bon groupe de vétérans, c’est aussi les cas chez les Ducks d’Anaheim avec notamment le capitaine, Ryan Getzlaf. Il a emmené son équipe à un autre niveau contre les Oilers d’Edmonton. Le capitaine des Ducks s’est levé lors de cette série et ses coéquipiers l’ont suivi. C’est une grosse équipe et je crois que leur robustesse va donner certaines difficultés aux Predators.

Sauf que ce qui va faire la différence dans cette série, c’est le top 4 à la défense de Nashville. C’est un top 4 trop impressionnant avec Roman Josi, Ryan Ellis, P.K. Subban et Mattias Ekholm. Ces quatre joueurs vont menotter l’offensive des Ducks et c’est pour ça que j’ai donné l’avantage aux Predators en sept parties.

Il ne faut pas oublier d’ajouter à ce groupe de défenseur la présence de Pekka Rinne devant le filet. Le gardien connaît de très bons moments et fait quelque peu oublier une saison qui a été plus difficile pour lui que par les années passées. En 10 matchs ce printemps, il n’a encaissé que deux défaites et présente un impressionnant taux d’efficacité de .951.

Le repos peut être une arme au hockey et je pense que les Predators vont s’en servir contre les Ducks. Ces derniers ont connu une série éprouvante sur le plan physique et émotif contre Edmonton. Ils ont dû revenir de l’arrière et ils ont aussi été forcés de disputer un septième match. La fatigue pourrait se faire sentir chez les hommes de Randy Carlyle plus la série va avancer, ce qui risque de favoriser la troupe de Peter Laviolette.

Les Predators ont eu plus de temps pour se préparer alors que leur dernier match remonte au 7 mai. Je présume que le groupe d’entraîneurs avait préparé deux scénarios selon leur éventuel adversaire. Ils ont ainsi été en mesure d’élaborer un plan de match pour tenter de contrer les gros canons des Ducks et il faudra voir s’ils pourront l’appliquer afin d’accéder à la grande finale.

Propos recueillis par Maxime Tousignant