Pression. Le mot est faible pour décrire ce qui pèse sur les épaules de Penguins de Pittsburgh.

Jarome Iginla, Brenden Morrow, Douglas Murray… En faisant l’acquisition de ces trois joueurs d’expérience et de caractère, le directeur général des Penguins Ray Shero a joué le tout pour le tout. Si bien qu’à peu près tous les observateurs les voient déjà en finale.

Pour ce faire, les Penguins devront dans un premier temps éviter les embûches liées aux blessures et espérer que Sidney Crosby, Evgeni Malkin et James Neal seront au sommet de leur forme tout long des séries.

Écarter les Islanders de New York se veut l'étape suivante.

Je n’étonnerai personne en disant que les Islanders n’ont absolument rien à perdre. Alors qu’absolument personne ne leur accorde la moindre chance d’éliminer les Penguins, voire même de leur soutirer une victoire, les hommes de Jack Capuano tâcheront de surprendre la planète hockey.

À sa première participation aux séries en six saisons, cette jeune équipe aura non seulement l’occasion de gagner en expérience, elle devra aussi tout donner et mettre tous les jetons sur la table. Face aux Penguins, disons que les Islanders n’ont pas le choix.

Leur situation n’est pas sans me rappeler celle que j’ai vécue avec les Flames de Calgary en 2004. J’en étais alors à ma première présence en séries en sept saisons et nous avions coup sur coup vaincu les trois premières équipes au classement dans l’Ouest. Un but de plus en finale et nous aurions soulevé la coupe Stanley.

Nous n’avions peut-être pas croisé le chemin d’une équipe aussi dominante que celle des Penguins, mais il reste que tout peut arriver en séries. Nous en avons la preuve chaque année.

L’important pour les Islanders sera d’abord de se responsabiliser défensivement et attendre leurs opportunités sur le jeu de puissance. Avec une unité aussi dominante, ils se devront de garder les matchs le plus serrés possible dans l’espoir d’obtenir un bond chanceux ou encore un avantage numérique en toute fin de rencontre lorsque ça comptera.

Il sera par ailleurs plus qu’intéressant de voir John Tavares à l’œuvre à ses premières séries en carrière. On connaît tous son talent, mais il n’a pas encore tout le crédit qui lui revient. On va enfin voir ce qu’il a dans le corps.

Ne comptez toutefois pas sur lui pour battre les Penguins à lui tout seul.

S’armer de patience

Voilà ce qui attend le Canadien face aux Sénateurs d’Ottawa à compter de jeudi au Centre Bell.

 Avec de précieuses munitions en moins pendant presque toute la saison, les Sens ont prouvé match après match qu’un système de jeu très défensif et responsable a de quoi être très redoutable.

Les hommes de Michel Therrien ne risquent donc pas de déjouer Craig Anderson à répétition. Il sera donc primordial pour le Canadien de ne pas s’impatienter et de se laisser gagner par la frustration.

N’eût été sa blessure, Anderson aurait à mon avis été le candidat numéro un pour l’obtention du trophée Vézina. Ce sera donc à Carey Price de surpasser son vis-à-vis. Après un récent passage à vide, le gardien du CH, à l’image de son équipe, a l’occasion de repartir à neuf et bâtir sur sa plus récente victoire.

Le Canadien n’affiche peut-être pas présentement le lustre de ses 40 premiers matchs de la saison, reste que c’est beaucoup plus positif dans l’environnement du Tricolore que la semaine dernière.

Cette série sera longue et risque de s’intensifier petit à petit. Avec trois matchs en quatre soirs pour amorcer ce duel éliminatoire, nous assisterons peut-être aux premiers balbutiements d’une rivalité naissante.

La robustesse à l’honneur

Pas de doute, la série entre les Bruins de Boston et les Maple Leafs de Toronto s’annonce comme la plus physique dans l’Est.

Après avoir malmené les Leafs au fil des dernières campagnes, les Bruins ne risquent pas de faire face à un adversaire qui s’en laissera imposer.

Cette année, les Torontois n’ont rien à envier aux Bruins. Randy Carlyle en tête, les Leafs ne se laisseront pas intimider.

Cette série risque à mon avis d’aller d’un côté comme de l’autre. Ce duel devrait donc s’étirer. La clé pour Toronto demeure James Reimer. À sa première expérience en séries, peut-il tenir le coup et s’imposer comme le gardien numéro un que les Leafs pensent avoir trouvé? On verra.

Si Reimer est en mesure de voler un ou deux matchs, Toronto pourrait causer la surprise. Or, même si les Bruins ont connu une fin de saison en queue de poisson, ils devraient néanmoins survivre au premier tour.

Tous derrière Ovi

Au début février, les Capitals de Washington étaient selon plusieurs morts et enterrés. C’était avant le réveil d’Alex Ovechkin…

Oui, les joueurs des Caps et leur nouvel entraîneur Adam Oates ont eu besoin de passablement de temps pour s’entendre et s’adapter les uns aux autres. Une fois qu’Ovechkin a démontré clairement qu’il faisait pleinement confiance au nouveau patron, c’est devenu soudainement très facile pour ses coéquipiers de le suivre et d’embarquer dans l’aventure.

Qui sait, peut-être que l’on voit enfin Alex Ovechkin le leader, ce que plusieurs ne croyaient pas possible, à commencer par moi. Peut-être a-t-il enfin réalisé qu’il est plus important pour cette équipe qu’il le pensait. Il a donné le ton au reste de l’équipe.

Capitals et Rangers ont donc rendez-vous en séries pour la quatrième fois en cinq saisons. Pas besoin de vous dire que ces deux équipes ne s’aiment pas. Avec acharnement, Ovechkin et sa bande devraient avancer au tour suivant.

Ils ne sont cependant pas à l’abri d’une élimination. Les Rangers misent peut-être sur Rick Nash, Brad Richards et une excellente défensive, Henrik Lundqvist demeure la clé du succès pour les Blue Shirts.

S’il réalise quelques miracles, ce dont il est parfaitement capable, Lundqvist pourrait gagner la série à lui seul et réaliser la surprise la plus plausible de ce premier tour éliminatoire dans l’Est.

Voici par ailleurs mes prédictions pour le premier tour éliminatoire :

Association de l’Est

NYI – PIT : Penguins en 5
OTT – MTL : Canadien en 7
NYR – WAS : Capitals en 7
TOR – BOS : Bruins en 6

Association de l’Ouest

MIN – CHI : Blackhawks en 4
DET – ANA : Ducks en 6
SJS – VAN : Sharks en 7
LA – STL : Kings en 6

*Propos recueillis par Mikaël Filion