Le temps presse pour les Jets de Winnipeg. Une victoire relancera la série qui les oppose aux Golden Knights de Las Vegas alors que les deux clubs afficheront deux gains. Une défaite les acculerait au pied du mur.

Comment Paul Maurice entend-il motiver ses joueurs pour qu’ils amorcent le match avec force et mettent toutes les chances d’égaler la série de leur côté tout en évitant de les étouffer avec la pression associée au fait que s’ils perdent, ils seront à toutes fins utiles éliminés?

« Je ne commencerai certainement pas mon discours d’avant-match avec une telle phrase », a lancé l’entraîneur-chef des Jets en esquissant un sourire.

Bien que son équipe tire de l’arrière pour la première fois depuis le début des séries, Paul Maurice que son message sera semblable à tous les autres qu’il a livrés depuis le début des séries. « Il est clair que les résultats des matchs sont de plus en plus importants parce que l’enjeu est de plus en plus grand. Les joueurs le savent. Mais le ton que j’utiliserai ne changera pas. Je fais confiance à l’expérience que nous avons au sein de notre vestiaire, malgré le fait que nous ayons une jeune équipe en matière d’expérience en séries », a ajouté l’entraîneur-chef des Jets.

Paul Maurice peut compter sur l’expérience des Dustin Byfuglien qui a gagné la coupe Stanley avec les Blackhawks de Chicago (2010) et Paul Stastny qui a disputé 70 matchs de séries en carrière, mais il peut aussi compter sur le leadership de son capitaine Blake Wheeler. Un leadership de premier plan assure Maurice.

« Blake est en mesure de parler à des coéquipiers avec beaucoup d’efficacité. Il est solide dans ses discussions personnelles. Il est aussi capable de regrouper l’équipe. Mais c’est son attitude qui est plus importante encore. Un leader calme son équipe avec sa façon de marcher quand il arrive au vestiaire. Il donne de la confiance dans la manière qu’il se prépare, dans la façon dont il joue. Quand un leader comme Blake envoie ce genre de messages au reste de l’équipe, les gars se disent : notre leader est là. Il est dans un bon état d’esprit. Il est en forme. Il sera notre roc », a ajouté Maurice.

Au lendemain du congé accordé à ses joueurs, Paul Maurice n’a pas envoyé son équipe sur la patinoire vendredi matin. Le match étant à 17 h (heure de Las Vegas) l’exercice aurait été futile. Et Maurice tient d’abord et avant tout à respecter la routine de ses hommes. «Le repos est important, mais c’est surtout le respect des habitudes de nos gars que je tenais à respecter en donnant le congé d’hier. Qu’ils soient à la maison ou sur la route, je veux que les gars gardent la même préparation. Je veux qu’ils soient calmes et bien disposés. Pas au point d’aller sur le bord de la piscine parce que le soleil est un peu trop fort et que ce ne serait pas idéal, mais je veux qu’ils soient prêts.»

Le match à 17 h est-il de nature à contrevenir au respect de la routine de ses joueurs ?

« Je n’ai pas de problème avec les matchs en après-midi ou en fin d’après-midi comme c’est le cas aujourd’hui. Nous avons d’ailleurs vécu différents changements depuis le début des séries et les gars se sont bien ajustés. J’en ai contre les matchs à 20 h 30, car je trouve ridicule qu’on commence aussi tard. D’ailleurs, tous les matchs qui ont débuté à cette heure tardive ont été de moins bons matchs de hockey parce que la vitesse n’était pas au rendez-vous. Je crois aussi que toutes les équipes locales ont perdu les matchs tardifs. Mais bon, je n’ai pas d’ennuis avec l’heure du match d’aujourd’hui », a précisé Paul Maurice.

Dans le vestiaire des Jets, Mathieu Perreault et ses coéquipiers insistaient sur l’importance de mieux amorcer le match d’aujourd’hui qu’ils ne l’ont fait mercredi. Ce serait difficile d’être pire considérant que Jonathan Marchessault a donné les devants 2-1 aux Golden Knights 35 secondes seulement après la mise en jeu initiale.

Bien qu’ils aient disputé une bonne deuxième portion de partie et une très bonne troisième période, les Jets se sont inclinés 4-2 après s’être butés à un Marc-André Fleury qui a multiplié les arrêts importants et certains arrêts chanceux.

Perreault s’est d’ailleurs pris la tête à deux mains en revivant une séquence au cours de laquelle il a raté un filet désert. Est-ce que les prouesses répétées de Fleury sont de nature à miner la confiance du Québécois et de ses coéquipiers?

« Non! On doit tout oublier. Et c’est ce que j’ai fait. C’est évident que c’est frustrant de manquer un filet désert comme je l’ai fait. Mais nous sommes confiants que les buts vont venir si on continue à travailler comme on l’a fait en troisième période. Le «mood» est bon dans le vestiaire. Il y a une grosse victoire à aller chercher. On doit croire qu’on est la meilleure équipe et on le croit », a souligné Mathieu Perreault qui revendique un but seulement en sept parties, mais qui a raté plusieurs occasions en or.

À quelques pas de Perreault, Mark Scheifele assurait qu’il est essentiel pour lui et ses coéquipiers de ne pas paniquer. «On se prépare à disputer un très gros match, mais on doit le préparer comme on a préparé tous les autres. La victoire est cruciale oui, mais il ne faut pas se concentrer sur le résultat qu’on désire, mais sur les façons à prendre pour y arriver», a indiqué le meilleur franc-tireur de la LNH depuis le début des séries avec ses 14 buts.

Comment Scheifele explique-t-il le fait qu’il soit à quatre buts du record établi par Reggie Leach en 1976 et égalé par Jari Kurri en 1985 et qu’il ait déjà établi un nouveau record avec ses 11 buts enfilés sur les patinoires adverses?

« Parce que je joue avec Blake Wheeler et Kyle Connor », a rapidement tranché le fer-de-lance des Jets en attaque.

Nikolaj Ehlers, qui a raté la dernière partie en raison d’un malaise et non d’une blessure, pourrait revenir au jeu ce soir.

Les Golden Knights ont indiqué qu’il en allait de même avec David Perron qui a raté les deux dernières parties. « Il est possible qu’il joue ce soir », a souligné Gerard Gallant ce matin.