Parce qu’ils ne pouvaient se permettre d’encaisser un troisième revers de suite, parce qu’ils ont signé 28 victoires en 41 matchs à domicile cette saison (28-11-2), dont 18 gains (18-4-1) à leurs 23 dernières parties au Pepsi Center, il était clair que Nathan MacKinnon et ses coéquipiers de l’Avalanche allaient amorcer le match en force à leur retour devant leurs partisans.

Ils l’ont fait.

Parce qu’ils avaient ouvert la marque lors des deux premières rencontres de cette série, à Nashville, personne n’est tombé à la renverse lorsque Blake Comeau, bien campé dans l’enclave, a fait dévier une passe de Carl Soderberg derrière Pekka Rinne pour donner les devants 1-0 au Colorado.

Une question s’est alors retrouvée sur toutes les lèvres : est-ce que l’Avalanche sera en mesure de résister aux poussées des Predators qui ont comblé des reculs de 1-0 et 2-1 dans le premier match pour finalement l’emporter 5-2 et qui ont collé trois buts après le premier de l’Avalanche lors du deuxième match pour se sauver avec un gain de 5-4?

La réponse est tombée avec la même intensité que le mélange de verglas et de pluie qui s’est abattu sur le Québec de dimanche à lundi. Et à l’image du verglas, l’Avalanche a paralysé les Predators avec la vitesse de ses joueurs, l’intensité et la fougue de l’échec avant et l’implication physique des défenseurs qui ont effectué du travail solide devant leur gardien Jonathan Bernier.

Hargne de Landeskog, vitesse de MacKinnon

Au lieu de voir son avance de 1-0 fondre rapidement, l’Avalanche a ajouté 3 autres buts. Les 4 buts sans riposte enfilés sur 15 tirs seulement n’ont pas seulement soulevé la foule qui célébrait avec fracas et enthousiasme le retour du hockey des séries à Denver. Ils ont aussi chassé Pekka Rinne de la rencontre.

« Nous savions que nous pouvons rivaliser avec eux, car nous l’avons fait à Nashville. De fait, à cinq contre cinq nous avons été meilleurs qu’eux lors des deux premiers matchs. Il nous fallait simplement maintenir la cadence au lieu de lever le pied comme nous l’avons fait lors des deux premières parties. Nous avons excellé au cours des 40 premières minutes. En troisième, nous avons été bons pour fermer le jeu et protéger notre avance », a indiqué Nathan MacKinnon qui, au rythme des MVP, MVP, MVP scandés par ses partisans militant pour sa candidature au trophée Hart remis au joueur le plus utile à son équipe a connu un match de deux buts qui portent à  trois buts et cinq points sa récolte après trois matchs éliminatoires.

Ce n’est pas rien.

MacKinnon a marqué son premier en déjouant Pekka Rinne en fin de première avec un excellent tir décoché au terme d’une longue échappée. Il a marqué son deuxième tôt en période médiane sur un tir décoché de l’enclave.

Loin de moi l’intention d’enlever quelque mérite qui soi à MacKinnon, mais ses deux buts ont aussi été le résultat du travail acharné de ses compagnons de trio Gabriel Landeskog et Mikko Rantanen.

Le capitaine Landeskog a réalisé le jeu de la partie lorsque, en zone neutre, après une chute, il a malgré tout été en mesure de s’emparer de la rondelle et d’effectuer une passe parfaite en se relevant et en se retournant en direction de MacKinnon qui s’est ensuite moqué de l’excellent défenseur Ryan Ellis.

De fait, Ellis et son partenaire de jeu Roman Josi ont été pris en défaut sur trois des quatre premiers buts de l’Avalanche.

« Le match de ce soir exigeait que nous affichions l’énergie du désespoir. C’est ce que j’ai fait sur ce jeu tout en jouant un peu de chance pour repérer et alimenter Nathan qui a marqué tout un but. Nous devions gagner ce soir pour éviter de tomber en arrière 3-0 et nous devrons encore gagner pour éviter de tomber en arrière 3-1. C’était un bon début pour nous ce soir, mais on n’est loin d’être rendu », a convenu Gabriel Landeskog.

« Il n’est pas notre capitaine pour rien », a lancé le défenseur québécois Mark Barberio en regardant sur sa gauche où Landeskog répondait aux questions des journalistes qui l’entouraient. « Gabriel travaille d’une manière acharnée à chacune de ses présences. Lui, Nate (Nathan MacKinnon) et Rantanen forment un trio sensationnel. Certainement l’un des meilleurs de la Ligue nationale », a ajouté Barberio qui a passé près de 23 minutes (22:56) sur la patinoire hier, disputant un très fort match en plus d’obtenir une passe en prime sur le but de Landeskog dans un filet désert.

« La vitesse de Nathan a fait la différence ce soir sur son trio. Il est tellement explosif. Surtout ici. Bon! Nathan excelle partout où il joue, mais on dirait qu’il trouve un moyen d’être un peu plus explosif lorsqu’il joue devant ses partisans. Il faut dire que leur enthousiasme nous a donné des ailes en début de rencontre », a souligné l’entraîneur-chef de l’Avalanche Jared Bednar.

Le fait que MacKinnon soit habitué de jouer avec intensité en altitude alors que ses adversaires ont le souffle plus court pourrait expliquer en partie le surcroît d’explosivité du coup de patin de la vedette de l’Avalanche lors des matchs disputés au Pepsi Center.

Mais peu importe la ou les raisons, MacKinnon a été sensationnel lundi soir. Pas seulement sur les séquences qui ont mené à ses buts, mais à chacune de ses présences.

Bernier meilleur que Rinne

Si la hargne de Landeskog (un but, deux passes, quatre tirs cadrés, cinq mises en échec), la vitesse et les mains de MacKinnon qui a décoché 12 tirs, dont sept, ont touché la cible et l’implication collective des joueurs de l’Avalanche (32 mises en échec et 25 bloqués) ont grandement contribué à la victoire, il est impératif de reconnaître la contribution de Jonathan Bernier.

Fort des 30 arrêts réalisés sur les 33 tirs des Preds, Bernier a de son propre aveu disputé son meilleur match de la série jusqu’ici. « J’ai été bon lors des deux premiers matchs, mais être bon en séries ce n’est pas assez. Tu dois donner à ton équipe des gros arrêts que je n’ai pas réalisés lors des deux premiers matchs, mais que j’ai effectués ce soir », expliquait le gardien québécois.

Son entraîneur-chef a d’ailleurs tenu des propos similaires dans son point de presse. « Les deux équipes ont été équivalentes à Nashville. Leur gardien leur a donné de gros arrêts alors que "Bernie" n’en a pas fait autant. Ce soir, Bernie nous a donné des gros arrêts que Rinne n’a pas effectués », a souligné Bednar.

Le fait d’accorder quatre buts sur 15 tirs ne laisse rien entrevoir de bon, mais Rinne n’est pas vraiment à blâmer sur les filets dont il a été victime. Son adjoint Juuse Saros a été très solide – 18 arrêts dont quelques-uns vraiment pas commodes sur les 18 tirs qu’il a affrontés – mais il semble hors de question que l’état-major des Predators annonce un changement de gardien pour le match numéro quatre qui sera disputé mercredi.

Entraîneur-chef des Predators, Peter Laviolette était d’ailleurs loin de blâmer son gardien partant dans la défaite. «Nous ne l’avons vraiment pas aidé ce soir. Nous avons été moins intenses et avons encore moins bien amorcé le match que nos adversaires.»

Robustesse et indiscipline

Les buts en mitraille marqués par l’Avalanche n’ont pas seulement propulsé le Colorado vers la victoire. Ils ont aussi soulevé de la frustration dans le camp des Preds qui se sont mis à frapper leurs adversaires parfois sournoisement, souvent illégalement et très souvent après les coups de sifflet. Résultat : au lieu de s’offrir des chances de revenir dans le match, les Preds ont collectionné les pénalités.

P.K. Subban a asséné un coup de poing au visage de Nathan MacKinnon qui le retenait en sortie de zone; Nick Bonino a asséné un coup de coude au visage de Sven Andrighetto; Kyle Turris a été chassé pour une obstruction flagrante – certains diraient qu’il avait des airs de Kamikaze prêt à être chassé pour déstabiliser l’ennemi et ainsi aider la cause de son équipe – aux dépens du gardien Jonathan Bernier.

« Je crois que les deux équipes commencent à développer pas mal d’animosité l’une à l’égard de l’autre. C’est normal dans le cadre d’une série de sept matchs. J’ai aimé la façon affichée par nos joueurs pour tenir tête aux Preds et aussi le fait qu’ils n’aient jamais reculé. En même temps, je tiens à ce que nous restions disciplinés. Nous avons écopé deux pénalités sur la même séquence et cela a ouvert la porte à leur deuxième but. J’étais préoccupé par ces deux pénalités. Heureusement, nous avons pu écouler la deuxième », a admis Jared Bednar.

Comment rater la cible et marquer?

Bien qu’il ait raté la cible, Gabriel Landeskog a été crédité d’un but dans un filet désert en fin de rencontre. Pourquoi? Parce qu’un adversaire des Predators a effectué de l’obstruction à ses dépens alors qu’il allait tirer dans la cage abandonnée par Saros à la faveur d’un sixième attaquant. La règle a été adoptée parce que la Ligue considère que le joueur victime de l’infraction aurait facilement marqué dans une cage déserte, n’eût été l’infraction.

Outre les deux buts de MacKinnon, celui de Landeskog dans une cage déserte et le premier de la partie marqué par Blake Comeau, Gabriel Bourque a été l’autre marqueur pour l’Avalanche.

Ryan Johansen à cinq contre trois, Colton Sissons sur une très belle passe de Roman Jossi et Austin Watson sur un tir de la pointe que Bernier n’a pu bloquer en raison de la présence d’un adversaire qui l’a empêché de faire son mouvement – après vérifications à Toronto, le but a été maintenu – ont été les marqueurs pour les Predators.

ContentId(3.1273664):Avalanche : Blake Comeau ouvre rapidement la marque (LNH)
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ContentId(3.1273665):LNH : Gabriel Bourque redirige un lancer pour doubler l'avance de l'Avalanche
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ContentId(3.1273666):Avalanche : Nathan MacKinnon porte la marque à 3-0 avec un superbe but en échappée (LNH)
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ContentId(3.1273670):Avalanche : Nathan MacKinnon chasse Pekka Rinne avec son deuxième but du match (LNH)
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ContentId(3.1273671):Predators : Ryan Johansen profite d'un 5 contre 3 (LNH)
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ContentId(3.1273682):Predators : Colton Sissons réduit l'écart à deux buts (LNH)
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ContentId(3.1273692):Les moments forts des séries LNH
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