Depuis minuit, l’état de la Floride se retrouve à son tour en confinement. Il était temps que l’on réagisse, que vous vous dites. Et vous avez raison, car là-bas, la COVID-19 n’effraie pas tellement pour l’instant.

 

« Cette décision-là aurait dû être prise il y a un petit moment. Il y avait du monde partout dans les rues et dans les magasins, explique Cédric Paquette du Lightning, rejoint chez lui à Tampa. Quand je parlais à ma famille ou des amis du Québec et que je leur expliquais comment ça se passe ici, ils ne me croyaient pas. C’était inévitable que l’on prenne cette décision. » 

 

Pourtant mercredi à CNN, le vice-président Mike Pence a affirmé que la progression du virus de son pays suivait la même courbe qu’en Italie. Dans son scénario le plus optimiste, la Maison Blanche avance qu’entre 100 000 et 200 000 Américains vont mourir de la COVID-19.

 

« Avec la semaine que l’on a vécue en Floride, on comprend que la situation va empirer. Malgré ça, il y a deux ou trois jours, je suis allé dans un magasin de grande surface et c’était comme si c’était une journée normale. C’est la même chose à l’épicerie », continue l’attaquant de 26 ans.

 

Avec près de 22 millions habitants, le Sunshine State est le troisième état le plus peuplé aux États-Unis derrière la Californie (40 millions) et le Texas (29 millions). Il n’est donc pas surprenant que le gouverneur Ron De Santis ait enfin placé la Floride en confinement. Comme à peu près partout dans le monde, les services essentiels demeurent toutefois en opération... sauf qu’en Floride, on a jugé que les célébrations religieuses étaient essentielles. Oui, vous avez bien lu. Tous les habitants sont placés en confinement, mais il demeure permis de se rassembler dans les lieux de culte.

 

Sceptique quant à un retour au jeu

 

« L’incertitude devient difficile à gérer. On ne sait pas à quoi s’attendre. On ne peut pas deviner ce qui va se produire d’ici une couple de semaines ou de mois. J’essaie de garder la forme le plus possible. J’ai des poids à la maison et on peut quand même sortir dehors pour prendre des marches ou courir », raconte le hockeyeur québécois, qui vit son confinement avec sa conjointe et leur chien.

À Montréal, Ottawa ou Buffalo, les joueurs des Canadiens, des Sénateurs ou des Sabres vivent cette période troublante en espérant probablement que les choses soient revenues à la normale à temps pour disputer la saison 2020-2021. Quand ton club aspire à remporter la Coupe Stanley, tous les scénarios possibles de reprise au jeu se bousculent sûrement dans ta tête. Surtout que ce n’est pas le temps qui manque penser.

 

« On était équipés pour aller loin en séries et c’est ce qui fait le plus mal dans notre cas. On avait tous en tête de venger notre échec de l’an dernier. Steven Stamkos devait revenir au jeu pour la fin de la première ronde alors si on recommence à jouer, tout le monde va être santé dans notre vestiaire. J’espère qu’on va recommencer à jouer mais j’ai de gros doutes », avoue honnêtement le porte-couleur du Lightning. « Peut-être qu’un retour pourrait être possible s’il n’y a pas de partisans dans les estrades et que la situation s’est vraiment améliorée d’ici deux mois, mais j’ai de gros doutes»

 

En attendant, Paquette devra prendre son mal en patience. Au moins, contrairement à vous et moi, il n’a pas à vivre la grisaille démoralisante que l’on connaît aujourd’hui. « Au début, on ne savait pas combien de temps ça allait durer, alors on a pris la décision de rester ici. J’ai une cour avec une piscine, donc ma blonde et moi on peut profiter du soleil. C’est mieux que de passer nos journées à se morfondre, dans notre sous-sol à Mirabel! »

 

Là-dessus, il a eu raison!