Les Capitals de Washington se présentent à Montréal en tant que champions en titre de la Coupe Stanley, mais aussi en tant qu’équipe qui occupe le 18e rang du classement général de la LNH, au terme de leurs 10 premiers matchs.

 

« Les autres adaptent leur jeu à nous »

Une discussion avec quelques joueurs et l’entraîneur nous permet de constater que l’expression : « We need to find our game » revient souvent dans les propos. Avec les Ovechkin, Kuznetsov, Backstrom, Oshie et Carlson, il est clair que le problème n’est pas la production de buts. À preuve, l’équipe occupe le 2e rang du circuit, avec une production de buts par match s’élevant à 3,80.

 

Le hic, c’est que l’équipe accorde trop de buts présentement, soit un total de 36. La moyenne de buts alloués est donc presque aussi élevée que celle des buts marqués, soit 3,60 par match. 

Braden Holtby connaît également un début de saison difficile. Sa moyenne de 3,41 et son taux d’efficacité de ,888 sont très loin des standards établis par ce gardien qui a remporté le trophée Vézina, à la fin de la saison 2015-2016. 

 

L’entraîneur-chef, Todd Reirden, qui a remplacé Barry Trotz l’été dernier après la conquête de la Coupe Stanley, croit que son équipe n’exécute pas suffisamment bien les détails qui mènent au succès, se portant aussi à la défense de son gardien numéro un. 

 

« Braden a été incroyable pour nous depuis quelques années, nous devons faire un meilleur boulot devant lui, mentionne Reirden. Il faut notamment mieux se positionner dans les lignes de tirs et limiter les opportunités de marquer sur les retours de lancers. »

 

Difficile de répéter l'exploit

 

Le début de saison des Capitals n’est tout de même pas catastrophique et les joueurs et l’entraîneur se concentrent sur le parcours à moyen et long terme d’une saison de hockey, plutôt que d’axer leur réflexion sur un départ en deçà de leurs attentes. 

 

Alexander Ovechkin croit que les équipes adverses affrontent les Capitals avec une dose de motivation supplémentaire, une motivation qui vient évidemment avec le fait d’affronter les champions en titre. 

 

« Nos adversaires jouent avec plus d’intensité contre nous. C’était la même chose pour nous dans le passé, nous aimions nous mesurer aux meilleurs »

 

« Nous devons retrouver notre style de jeu »

L’ancien du Tricolore, Lars Eller abonde en ce sens et croit que son équipe doit être mieux préparée pour faire face aux petites tempêtes de débuts de rencontres :

 

« Nous devons souvent répondre au rythme établi par nos adversaires en début de match, on peut facilement voir lors des deux premières présences d’une rencontre si ce sera le cas ou non. On peut compter à peine une poignée de matchs que nous avons bien amorcé. Nous savons quoi faire, nous devons maintenant l’appliquer. »

 

Les images des célébrations des Capitals et d’Ovechkin particulièrement, ont beaucoup fait jaser l’été dernier. Depuis le début de la saison, les questions se multiplient sur la difficulté d’amorcer une saison après avoir bénéficié d’une préparation plus courte qu’à l’habitude. Eller mentionne d’ailleurs qu’il a ressenti dès le début du camp d’entraînement qu’il n’était pas au même niveau physique que l’année dernière, par contre, il croit également que les choses finiront par être plus égales plus le calendrier avancera. 

 

Plusieurs équipes peuvent arriver avec une préparation physique supérieure et sortir des blocs en force, mais c’est à partir du milieu de la saison que l’on verra lesquels sauront véritablement se démarquer. Ce qui est important pour les Capitals, c’est de ne pas laisser le tapis leur glisser sous les pieds en début de campagne, pour ainsi se retrouver avec une pente trop abrupte à remonter vers la fin du calendrier.

 

Mais à ceux qui croient que le niveau de motivation est peut-être moins élevé chez les joueurs, Evgeny Kuznetsov balaie le tout du revers de la main :

 

« Les joueurs dans ce vestiaire sont encore plus affamés. Quand on goûte à la victoire, on veut la savourer à nouveau. Nous connaissons maintenant les ingrédients nécessaires pour y parvenir. »

 

Un avantage numérique dévastateur

 

S’il y a un département dans lequel les Capitals n’ont pas à s’inquiéter, c’est celui de l’avantage numérique. La bande à Ovechkin figure au sommet de la LNH, avec un taux de réussite de 37,1 % à leurs 10 premiers matchs. 

 

« Il faut dominer les unités spéciales »

Sur les 38 buts marqués par les Caps cette saison, 13 l’ont été en supériorité numérique. La première unité, composée d’Ovechkin, Kuznetsov, Backstrom, Oshie et Carlson a tous les ingrédients pour terroriser l’adversaire. 

 

En ce début de saison, les Caps semblent avoir trouvé une façon d’équilibrer leur production en avantage numérique. L’an dernier, Ovechkin a mené son équipe avec 17 buts en avantage numérique. T.J. Oshie figurait au 2e rang avec 9. La saison est bien jeune, mais après 10 matchs, c’est Kuznetsov qui occupe le premier rang avec cinq buts, contre quatre pour le dominant numéro 8.

 

Kuznetsov ne changera pas son style pour autant. Ses cinq buts cette saison ont tous été inscrits en avantage numérique et il assure qu’il est avant tout un fabriquant de jeu. De son côté, Ovechkin aime le fait que Kuznetsov marque des buts en avantage numérique, car cela permet de garder les adversaires constamment sur les talons. 

 

Parlant d’Ovechkin, il pourrait gravir un autre échelon dans l’histoire de la LNH, en marquant en avantage numérique ce soir. Son prochain but sera le 234e de sa carrière et lui permettra d’égaler Marcel Dionne, au 8e rang de l’histoire. Mario Lemieux est classé au 7e rang, avec un total de 236 buts en avantage numérique.

 

D’ailleurs, Ovechkin aime particulièrement affronter le Canadien, contre qui il a obtenu 49 points en 46 matchs dans sa carrière. La saison dernière, son premier affrontement s’est terminé avec un tour du chapeau, dans une éclatante victoire des Caps, au compte de 6-1.

« Notre saison est étrange jusqu'à présent »