MONTRÉAL - Gary Bettman, qui a remplacé le président de la ligue Gil Stein le 1er février 1993 à titre le commissaire de la LNH, célèbre son 25e anniversaire à la tête de la ligue qu'il a vue grandir de 24 à 31 équipes.

Voici un aperçu des principaux événements survenus durant son règne:

Lorsque Bettman a repris les rênes de l'entreprise, les revenus de la LNH étaient d'environ 400 millions US$. Les recettes projetées pour la saison 2018-19 s'élèvent à 4,54 milliards $.

La valeur de la LNH est encore bien inférieure à celle des autres sports majeurs établis en Amérique du Nord, mais la ligue compte plus d'équipes, de plus grands amphithéâtres et de meilleurs contrats de télédiffusion. Les commanditaires ont également vu la ligue grossir considérablement et s'enrichir sous Bettman.

Le magazine américain Forbes estime que les concessions de la LNH valent en moyenne 594 millions $, avec les Rangers de New York en tête grâce à une valeur de 1,5 milliard.

Même s'il est hué et critiqué par plusieurs partisans, Bettman est très populaire auprès de ses employeurs, les propriétaires.

De nombreux lock-out

On se rappellera surtout de Bettman comme étant le commissaire qui a présidé lors de trois lock-out, perdant un total de 146 matchs de saison régulière par équipe, dont une saison complète.

En 1994-95, un lock-out de 104 jours fut un désastre, les joueurs refusant de plier devant la partie patronale. Les équipes ont respectivement disputé 48 matchs cette saison-là.

En 2004-05, ce sont les propriétaires différentes concessions qui ont causé la perte d'une saison complète. À l'issue du conflit, les deux parties ont finalement instauré le plafond salarial et le système de partage des revenus.

En 2011-12, 10 modifications ont été apportées à la convention collective. Le partage des revenus, qui concédait 56 pour cent aux joueurs, a été établi entre les deux parties à 50-50 pour la durée de l'entente. La clause "escroc", qui retranche une certaine partie du salaire des joueurs pour contribuer à un fonds d'urgence au cas où les revenus de la ligue seraient trop bas, fait également son entrée.

Le cap salarial a certainement été coûteux pour les joueurs, mais il a augmenté de 39 millions $ à au moins 78 millions $ la saison prochaine.

Les expansions sous Bettman

Les Sharks de San Jose, les Sénateurs d'Ottawa et le Lightning de Tampa Bay ont rejoint les rangs du circuit tout juste avant l'arrivée de Bettman, mais l'expansion s'est poursuivie avec l'arrivée de nouvelles équipes : les Panthers de la Floride, les Mighty Ducks d'Anaheim, aujourd'hui appelés simplement les Duck , les Predators de Nashville et les Trashers d'Atlanta, devenus les Jets de Winnipeg, le Wild du Minnesota et les Blue Jackets de Columbus.

Cette saison, la concession des Golden Knights de Vegas est devenue la 31e de la LNH. Le propriétaire, Bill Foley, a également investi un montant record de 500 millions $ pour sa nouvelle équipe.

La venue des joueurs des anciens pays de l'Union soviétique a aidé à maintenir un niveau de jeu intéressant.

L'idée de placer des équipes dans des marchés non traditionnels de hockey, notamment dans les pays plus au sud des États-Unis, fut très controversée et a présenté des résultats peu concluants.

Les Jets de Winnipeg ont été transférés à Phoenix en 1996, là où le hockey éprouve encore des difficultés. La ville de Québec a perdu ses Nordiques bien-aimés au profit du Colorado. Les North Stars du Minnesota ont déménagé à Dallas, tandis que les Whalers d'Hartford ont pris la direction de Raleigh, en Caroline du Nord.

Seattle devrait accueillir la prochaine équipe d'expansion, selon ce qu'a annoncé Bettman en décembre. Cette nouvelle équipe permettrait de aux deux Associations de posséder 16 équipes.

Les droits de télédiffusion

L'une des grandes motivations derrière l'idée d'expansion était évidemment pour décrocher une entente nationale de télédiffusion presque impossible à atteindre.

Ce fut long. Dans les années 1990, la ligue s'était entendue avec Fox sur les termes d'un contrat de cinq ans et 155 millions $, suivi d'une entente de cinq ans et 600 millions avec ESPN-ABC.

L'avenir s'annonçait sombre pour la LNH après le lock-out de 2004-05, alors que la ligue était diffusée sur une chaîne appelée Outdoor Life Network, qui est devenue Versus, détenue par Comcast.

Finalement, en 2011, NBC/Comcast a offert un contrat de 10 ans et 2 milliards $.Rogers a pour sa part offert un contrat de 12 ans et 5,2 milliards pour les droits canadiens en 2013.

Peu tourné vers le Canada

Bettman a été dénigré à plusieurs reprises au Canada, pas seulement pour les dossiers concernant le déménagement des Jets Winnipeg en 1996 et l'équipe d'expansion promise à Québec. Les propriétaires l'ont mandaté de faire accroître la popularité de la ligue dans les marchés américains.

À l'époque, il semblait prendre les équipes canadiennes et les partisans pour acquis, tout en concentrant ses énergies sur les marchés qui n'en avaient rien à faire du hockey.

Bettman a cependant semblé véritablement concerné lorsque le Canada ne comptait plus que six équipes et a appuyé le retour d'une équipe à Winnipeg. Après tout, le Canada contribue lui aussi au partage des revenus.

Reste que, à sa première saison en tant que commissaire, le Canadien de Montréal a remporté sa 24e Coupe Stanley. Aucun autre club canadien n'a mis la main sur le trophée de Lord Stanley depuis.

Changements dans les règlements

Vous vous souvenez des bagarres? Elles sont toujours là, mais sont loin d'être aussi présentes qu'elles l'ont été dans le passé.

Le sport a drastiquement changé depuis l'arrivée de Bettman, puisqu'il a mandaté des gens de hockey de trouver des façons de rendre le spectacle plus attrayant. La ligne rouge a disparu, la période de prolongation se dispute à trois contre trois. L'équipement a également beaucoup évolué, surtout celui des gardiens de but. Le sport est de plus en plus rapide, mais de moins en moins de buts sont marqués en raison du premier facteur.

Les règlements continuent d'être révisés chaque année.

Le dossier des commotions cérébrales demeure un sujet chaud. La ligue refuse d'admettre ses torts et les règlements en lien avec ce sujet et la protection des joueurs est loin derrière l'IIHF.