AVANT-MATCH NO 7 AVALANCHE C. SHARKS

Revoici donc les Sharks dans un septième match.

Contrairement au scénario de la première ronde alors qu’ils ont dû éviter l’élimination deux fois plutôt qu’une avant d’affronter les Golden Knights lors du match décisif, les Sharks ont laissé filer une belle occasion lundi en s’inclinant 4-3 en prolongation.

«On est bon à la maison. C’est sûr qu’on voulait finir ça lundi, mais on ne l’a pas fait. Il faudra être prêt mercredi», philosophait Marc-Édouard Vlasic croisé à la sortie du vestiaire des Sharks lundi soir.

S’il est vrai que les Sharks sont solides au SAP Center – ils présentent un dossier de 5-2 jusqu’ici en séries, un revers contre Vegas et un contre l’Avalanche, après avoir maintenu un dossier de 25-11-5 en saison régulière – ils ont joué avec le feu lors du septième match face aux Knights en première ronde.

N’eût été la pénalité majeure écopée par Cody Eakin – pénalité abusive qui a été décernée en raison des apparences alors que Joe Pavelski gisait inconscient sur la patinoire à la suite d’une vilaine chute – pénalité au cours de laquelle ils ont marqué quatre fois alors qu’ils tiraient de l’arrière 4-1 en route vers une victoire de 6-5 finalement arrachée en prolongation, ils seraient en vacances depuis deux semaines déjà.

Il serait donc périlleux de compter une deuxième fois en suite sur un scénario aussi improbable.

«J’espère qu’on va éviter cette situation, a d’ailleurs convenu Marc-Édouard Vlasic. J’espère qu’on va sortir fort, qu’on va marquer le premier but et continuer à jouer à jouer en zone offensive pour aller chercher le deuxième but et poursuivre sur cette lancée», a indiqué le défenseur québécois qui a marqué deux des trois buts de son équipe lundi.

Trois buts qui sont venus de la ligne bleue alors que Brent Burns, avec la complicité d’Erik Karlsson, a aussi marqué. «On a beaucoup d’offensive à la ligne bleue. On est capable de supporter l’attaque. On l’a fait ce soir. Ça va prendre ces trois gars-là pour gagner mercredi», a insisté Vlasic.

À la lumière des résultats du sixième match, il faudra aussi un brin plus de contribution offensive de la part des quatre trios.

Pavelski en uniforme?

À ce titre, il est toujours possible que le capitaine Joe Pavelski puisse endosser l’uniforme dans le cadre de ce match crucial. Ce qui offrirait une dose massive de confiance et d’émotion dans le vestiaire des Sharks.

Mais voilà, après un entraînement matinal avec ses coéquipiers lundi, à Denver, et du travail en gymnase, est-il envisageable de voir le capitaine rejoindre ses coéquipiers dès mercredi?

«C’est lui qui le sait. Moi je ne sais pas. Je me concentre sur moi et on verra. Mais c’est sûr qu’il a hâte de revenir», a simplement répondu Vlasic en esquivant toutefois un sourire qui en disait long sur l’importance qu’un tel retour pourrait avoir sur les Sharks.

Lors d’une conférence téléphonique mardi matin, Peter DeBoer est demeuré très vague quant à l’état de santé de son capitaine.

L’entraîneur-chef des Sharks n’a toutefois pas fermé la porte à éventuel retour de Pavelski. «Je ne tente pas de vous cacher quoi que ce soit. Je vous répète simplement que l’état de santé de Joe s’améliorer quotidiennement. On verra demain comment il se sent et ce n’est que demain que nous prendrons une décision.»

Que Pavelski soit de retour ou non, les Sharks devront composer avec un deuxième match sept en deux rondes. Un handicap face aux jeunes de l’Avalanche qui ont été plus expéditifs en première ronde éclipsant les Flames de Calgary en cinq matchs.

«Je ne m’inquiète pas du tout du niveau de fatigue de nos joueurs. Nous savions que la série serait longue. Qu’elle serait difficile. Nous étions prêts à nous rendre en sept matchs et nous le serons encore mercredi», a indiqué DeBoer qui, avec les membres de l’état-major des Sharks, a pris la décision de demeurer à Denver après le match de lundi pour effectuer l’envolée vers San Jose mardi.

«Avec un match qui commençait aussi tard lundi (22 h 10 heure de Denver) et un autre qui commencera à 18 h mercredi chez nous, nous avons décidé de maximiser la qualité du repos pour nos joueurs.»

Brassard aime les chances de l’Avalanche

Si le facteur jeunesse favorise l’Avalanche mercredi, l’expérience sera du côté des Sharks qui présentent un dossier de 7 gains et 4 revers en 11 septièmes matchs disputés dans leur histoire. Un dossier plus reluisant encore à domicile comme le confirment leurs quatre victoires en cinq parties décisives devant leurs partisans.

Des séries excitantes jusqu'à la limite dans l'Ouest

Trois joueurs – quatre si on ajoute Joe Pavelski qui en a disputé 128 – ont plus de 100 matchs d’expérience en séries dans le camp de Sharks : Joe Thornton (172). Marc-Édouard Vlasic (135) et Logan Couture (109).

Dans le camp de l’Avalanche, Derick Brassard mène le bal alors qu’il disputera mercredi son 99e match de séries en carrière. Un atout qu’il tentera de partager avec ses jeunes coéquipiers.

«Le vouloir a fait la différence dans le cadre du sixième match. On croit en notre équipe. On croit qu’on peut battre n’importe qui et c’est l’attitude qu’on devra afficher encore mercredi alors qu’on va essayer de ne rien changer. Le fait d’être sur la route – pour un septième match – c’est un petit peu mieux. Il y a moins de distractions. Tu as un feeling que tu es en mission. Il va avoir beaucoup de pression sur les Sharks. Ça fait plusieurs années qu’ils ont des bonnes équipes et si on les bat ce serait une belle surprise. On va aller là-bas, on va avoir du fun, ça va être une belle atmosphère. J’aime nos chances. C’est un amphithéâtre où il est difficile de gagner. On va garder ça simple et on va s’arranger pour jouer un match complet», a indiqué le Gatinois qui a récolté son premier point des séries dans la victoire de lundi soir.

Ces septièmes matchs ouvrent la porte à des émotions particulières. Des émotions moussées par la pression associée à un match sans lendemain.

«Quand on est enfant et qu’on joue au hockey, on ne joue jamais un cinquième match de séries. On joue toujours un septième match et il se termine toujours en prolongation. Ce sera emballant de nous retrouver dans un tel match encore une fois», a lancé Brent Burns en conférence téléphonique mardi matin.

Ils ouvrent aussi la porte à un tas de clichés.

Car si Brassard soulignait les points positifs associés à une partie sans lendemain sur la route, ses adversaires des Sharks martelaient l’importance de jouer à la maison, devant leurs partisans, de profiter du dernier changement et aussi du fait de dormir dans le confort de son foyer.

Peu importe qu’on accorde plus d’importance à la version du club qui évolue à domicile ou de celui qui se retrouve sur la route, la seule version qui tiendra la route sera celle du club qui passera en finale de l’Ouest.

Landeskog sur les traces de Forsberg?

Gabriel Landeskog est devenu, lundi, le cinquième joueur de l’histoire de l’Avalanche et des Nordiques à marquer en prolongation dans le cadre d’un match sans lendemain.

Les quatre joueurs qui ont réussi l’exploit avant lui ont marqué un total de six buts en prolongation pour sauver les Nordiques et l’Avalanche d’une élimination. Deux joueurs l’ont fait avec les Bleus, deux autres après l’exode des Nordiques vers Denver.

Qui sont-ils?

Dale Hunter et Peter Stastny ont sauvé les Nordiques de l’élimination en marquant en prolongation. Hunter l’a fait à deux reprises en 1981 – en ronde préliminaire contre les Flyers de Philadelphie qui ont finalement gagné la série en cinq matchs – et 1982 dans le match décisif de la série contre le Canadien, série qui a marqué la première victoire des Bleus dans la bataille Montréal-Québec.

Peter Stastny l’a imité en 1985. Encore une fois contre le Canadien dans le cadre d’un septième match. Le capitaine des Nordiques avait échappé à Guy Carbonneau après une mise en jeu pour inscrire le but de la victoire.

Peter Forsberg a sauvé l’Avalanche de l’élimination en 2020 lorsqu’il a marqué en prolongation dans le cadre du sixième opposant l’Avalanche aux… Sharks de San Jose. Cette victoire de 2-1 avait ensuite permis à l’Avalanche d’éliminer les Sharks lors du septième match. Un présage à ce qui attend les deux mêmes équipes mercredi à San Jose?

En 2004, après trois revers de suite aux mains des Sharks, Joe Sakic a marqué des buts en prolongation lors des matchs quatre et cinq pour garder l’espoir à Denver. L’Avalanche a toutefois été éliminée lors de la sixième partie.