C’est facile et surtout très normal de critiquer l’embauche de Karl Alzner par Marc Bergevin. À l’ouverture du marché des joueurs autonomes, le 1er juillet 2017, le Canadien lui a consenti un généreux contrat de cinq ans pour une valeur de plus de 23 millions de dollars. Disons que le retour sur l’investissement a été plus que décevant. Résultat : il a passé la majorité de la saison à Laval et ça a quand même coûté six millions à Geoff Molson... six millions américains, bien sûr.

 

Questionné mardi dernier sur l’avenir du défenseur de 30 ans, le directeur général du Tricolore n’a pas voulu se mouiller, se contentant de dire que pour l’instant qu’Alzner poursuit sa carrière avec Laval et qu’il verra à la fin de la saison du Rocket. Il serait très étonnant que Bergevin ne rachète pas le contrat de l’ancien défenseur des Capitals. Selon l’excellent site CapFriendly, si le DG du Canadien décidait de procéder, Montréal économiserait 3,2 millions de dollars sur les 9,65 qu’il reste à verser pour les trois dernières saisons du contrat. C’est une économie très importante considérant qu’Alzner ne jouera plus un seul match avec Montréal.

 

Sauf que pour n’importe quel chef d’entreprise, on parle quand même ici d’un désastre financier. Mais le monde du sport professionnel ne fonctionne pas comme ça. Et ça nous ramène au début; il est facile et surtout très normal de critiquer cette embauche. Mais autant c’est légitime de débattre sur ce contrat, autant il faut réaliser qu’à travers la LNH, plusieurs formations trainent aussi leur propre Karl Alzner. Si je vous parle de ça, c’est que l’entraîneur-chef des Bruins Bruce Cassidy n’a pas utilisé le vétéran David Backes, hier soir, lors du premier duel de la série face aux Maple Leafs.

 

À 34 ans, Backes est un autre exemple de joueur autonome qui a fait sauter la banque et qui ne livre pas la marchandise comme espéré. Trente millions pour cinq ans, c’est le montant qu’on lui a alloué à l’attaquant de puissance, le 1er juillet 2016. Cette saison, Backes n’a inscrit que 7 buts et 13 passes pour 20 points en 70 matchs. Ça revient cher du point... Et il reste encore deux autres saisons à écouler avant la fin de son contrat. Pour les trois premières années de l’entente, l’ancienne vedette des Blues bénéficiait d’une clause de non-mouvement, ce qui empêchait les Bruins de le céder à Ligue américaine. Cet engagement ne tiendra plus dès septembre prochain et il sera alors intéressant de voir comment ce dossier sera géré à Boston.

 

Le moment le plus excitant de l'année

 

Bruce Cassidy est celui qui a le mieux résumé l’atmosphère qui règne dans le TD Garden à ce moment-ci de l’année. « Il fait soleil, c’est le début du Tournoi des Maîtres et les séries commencent enfin. C’est le bonheur quoi! » qu’il a lancé jeudi matin en se présentant au micro pour son point de presse. Oui, Boston est hockey. Mais Boston vibre surtout au rythme de son célèbre marathon qui sera présenté lundi prochain, le 15 avril.

 

Mon hôtel se situe à un coin de rue de l’endroit où se terminera la course. Mercredi, à mon arrivée, ça ressemblait déjà à un petit chantier de construction avec les employés qui s’affairaient déjà à assembler des tribunes, à monter des chapiteaux et à bloquer des rues. Le marathon de Boston, c’est plus de 30 000 participants et un demi-million de spectateurs qui se massent le long du parcours. Mercredi et jeudi, c’était impossible de ne pas croiser un coureur à chaque 30 secondes. Quiconque a déjà couru un marathon (j’en ai sept au compteur en ce moment) bave de jalousie en pensant à ce moment grandiose qui s’en vient pour eux. Dans mon cas, c’est de la pure envie car jamais je ne pourrai me qualifier pour cette célèbre course, la plus vieille de toutes. Pour parvenir à courir ici le lundi de la fête des Patriotes, il faudrait que je retranche environ trente minutes à mon chrono, ce qui n’arrivera jamais!

 

Seule ombre au tableau, l’aspect négatif qui vient avec le marathon se traduit en signes de dollars. Ma chambre au Westin coûte 400 $ la nuit. Des collègues paient environ 300$ pour dormir à une heure de route du centre-ville. Leur patron pensait sûrement économiser mais le trajet pour se rendre au centre-ville dépasse les 150$ aller-retour en taxi!

 

Il y a l’option de louer une voiture mais ce n’est pas gratis et il faut ajouter un beau 40 $ pour le stationnement au TD Garden. J’en parlais avec mon bon ami François Gagnon et ce n’est rien. Imaginez, un de ses vieux chums sera ici ce week-end pour le match de samedi et il lui en coûtera 1 200$ pour se loger en ville. Et c’est en devise américaine. Raison de plus pour ne pas commencer à me dire que c’est dommage de ne pas courir assez vite pour me qualifier pour le marathon de Boston!