LAS VEGAS - Les Jets de Winnipeg devront trouver une façon de percer les Golden Knights de Las Vegas et surtout leur gardien Marc-André Fleury s’ils tiennent à maintenir des chances réelles d’atteindre la finale de la coupe Stanley.

Limités à trois buts lors des deux derniers matchs par Fleury et sa bande, les Jets ont encaissé deux revers consécutifs pour la première fois depuis le début des séries. Un passage à vide qu’ils ont traversé cinq fois seulement – défaites en temps réglementaire – lors de la dernière saison régulière.

Vendredi au T-Mobile Arena, les Jets pourraient encaisser trois revers consécutifs – en temps réglementaire – pour une première fois depuis le début de la saison régulière.

Autre première : ils tirent de l’arrière dans une série pour la première fois en trois rondes.

Dans le trouble les Jets?

La direction et les joueurs semblent bien moins préoccupés par le spectre d’un troisième revers de suite, un revers qui les acculerait au pied du mur face à des Golden Knights qui surfent sur une vague de succès qui est loin de s’étioler, que le sont leurs partisans et les journalistes qui suivent la finale de l’Ouest.

«On a perdu un match, mais on est loin d’avoir perdu la série», assuraient d’ailleurs le capitaine Blake Wheeler et ses coéquipiers qui ont répondu aux questions des journalistes après le revers de mercredi.

Le même message était sur les lèvres des joueurs croisés jeudi alors que l’entraîneur-chef Paul Maurice a donné congé d’entraînement à son équipe.

«Gagne ou perd, tu dois mettre de côté le résultat du dernier match et penser à en disputer un meilleur lors du prochain. Que tu aies gagné ou perdu le dernier match, le suivant sera plus difficile encore. On est rendu en troisième ronde. Les matchs sont difficiles. C’est normal. Nous avons eu un bon meeting aujourd’hui. On doit revenir en force demain», a indiqué Paul Stastny.

«Nous croyons en notre équipe. Nous croyons en notre profondeur. Si nous avons été en mesure d’éviter les longs passages à vide cet hiver c’est justement en raison de cette profondeur. Nous savons qu’un soir donné, un trio différent, un défenseur différent ou notre gardien peut nous mener à la victoire. Nous avons disputé une très bonne troisième période hier (mercredi). Marc-André Fleury a été excellent. En même temps, il a été chanceux sur quelques jeux, nous devons trouver une façon de profiter de nos chances et si cela arrive, ça changera le cours du match et de la série», a ajouté Adam Lowry.

Si elle est venue en aide aux Jets en cours de saison et depuis le début des séries, la profondeur est plutôt mince en finale de l’Ouest alors que Mark Scheifele (trois buts, quatre points) et Blake Wheeler (cinq passes) sont les seuls qui peuvent se targuer d’avoir percé Fleury et ses Knights.

Fort de ses 14 buts marqués depuis le début des séries, Scheifele menace le record de buts marqués en séries qui est de 19. Un record que partagent Reggie Leach (avec les Flyers de Philadelphie en 1976) et Jari Kurri (avec les Oilers d’Edmonton en 1985). Qu’il rejoigne ou non ces illustres marqueurs, Scheifele a déjà inscrit son nom dans le livre des records avec 11 buts marqués sur des patinoires ennemies.

«C’est un marqueur sensationnel. Mais nous devrons trouver une façon d’appuyer son trio. Nous avions de plus de contributions des autres joueurs. J’aimerais bien marquer de temps en temps moi aussi», a reconnu Adam Lowry qui n’est pas un marqueur proprement dit comme le confirment les deux passes à son actif en 15 matchs de séries.

Son voisin à la table de conférence de presse, Patrick Laine, est toutefois un marqueur. Un vrai. Jusqu’ici en finale de l’Ouest le Finlandais ne revendique qu’un but. Il en revendique quatre seulement depuis le début des séries. Tout un contraste avec les 44 enfilés en saison régulière.

«Je dois trouver une façon de profiter de mes chances. J’ai frappé poteau après poteau. Ça n’a pas de sens. C’est frustrant et oui ça devient un peu lourd à porter. Je sens toutefois que si une rondelle pouvait trouver le fond du filet, d’autres buts suivraient», a lancé Laine lors de son point de presse.

À titre de vétéran, Paul Stastny assure parler avec son jeune ailier afin de l’aider à composer avec la situation. Mais Stastny soutient qu’un brin de chance aiderait grandement la cause de Laine et des Jets.

«Quand on regarde le match d’hier (mercredi) Fleury a réalisé deux arrêts avec le bout de son patin aux dépens de «Buff» (Dustin Byfuglien) et de Mark Scheifele. Il a réalisé un autre arrêt acrobatique à mes dépens. Et quelques autres en cours de partie. Quand tu regardes la qualité des chances que nous avons obtenues, il est normal de croire qu’à un moment donné, une de ces chances nous donnera un but. S’il garde les filets sur la tête et que la chance l’aide jusqu’à la fin, il faudra simplement lui donner un coup de chapeau et le féliciter. Mais d’ici là, on doit travailler comme on l’a fait en troisième période hier. On doit pousser. On doit placer la rondelle derrière leur défenseur, mettre de la presser, mousser nos chances de marquer et surtout en profiter», a poursuivi Paul Stastny.

S’il est clair que l’attaque des Jets doit se mettre en marche, il faudra aussi que le gardien Connor Hellebuyck se dresse devant son filet. Hellebuyck n’a pas été mauvais en finale. Mais il n’a pas volé de match non plus. Et sa perte de rondelle derrière le filet, perte de rondelle qui a permis aux Golden Knights de reprendre les devants par un but dès la reprise du jeu après que les Jets eurent nivelé les chances 1-1 en début de deuxième période a fait mal.

Après la défaite de mercredi, Hellebuyck a balayé du revers de la main les critiques associées à sa sortie derrière le filet. «Je ne suis pas le genre de gardien à prendre des chances avec la rondelle. Normalement, je réussis ce jeu. Si vous regardez la séquence, vous verrez qu’il (Erik Haula) a intercepté la rondelle en plein vol. Je crois même qu’il ne regardait pas la rondelle. Il faut lui donner le crédit d’avoir réussi un beau jeu» a indiqué le gardien des Jets qui est loin de se sentir en duel devant Marc-André Fleury.

ContentId(3.1276834):LNH : Fleury est tout simplement magique!
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«Je ne suis pas en lutte avec l’autre gardien. Deux équipes qui travaillent très fort pour gagner s’affrontent. Ils ont profité de leurs chances mercredi, nous avons profité de nos chances en d’autres circonstances. C’est comme ça. Ils ne sont pas meilleurs que nous. Il faut simplement s’assurer de continuer à travailler très fort», a expliqué le gardien des Jets.

Si Connor Hellebuyck affiche une confiance solide, ses coéquipiers la partagent sans retenue. «C’est un gardien solide dans tous les aspects du jeu. Il est capable de mettre un but de côté et de passer à autre chose», a indiqué Dustin Byfuglien.

«On parle beaucoup de notre attaque, mais Connor a un rôle crucial à jouer dans nos performances. Il est solide dans tous les aspects du jeu. Il n’est pas finaliste au trophée Vézina pour rien», a ajouté Adam Lowry.

Pendant que les Jets profitaient d’un congé d’entraînement pour refaire le plein d’énergie et de confiance, les Golden Knights ont chaussé les patins à leur centre d’entraînement où les gradins étaient une fois encore bondés de partisans enjoués et conquis.

Marc-André Fleury et James Neal – il est revenu au jeu après avoir été sonné par un coup de coude au visage offert par Dustin Byfuglien en première période – n’ont pas patiné.

La série se poursuit vendredi alors que la quatrième partie et match pivot débutera à 17 h (heure de l’Est) au T-Mobile Arena.