OTTAWA – Si certains croient que le style des Sénateurs d’Ottawa peut être aussi ennuyant que regarder de la peinture sécher au mur, la troupe de Guy Boucher a enseveli les Penguins de Pittsburgh en lançant une chaudière entière dès la première période pour filer un éclatant triomphe de 5-1.

Les Sens ont donc rebondi de brillante manière pour s’emparer d’une avance de 2-1 dans leur finale d’association contre les Penguins de Sidney Crosby qui a enfilé le seul but des siens – en troisième période - pour éviter d’être blanchi par Ottawa pour un troisième match de suite.

Après avoir été incapables de décocher un seul tir pendant près de 19 minutes d’action lors du deuxième match, on pouvait s’attendre à un regain de vie des Sénateurs. Par contre, personne n’aurait pu prédire le coup de rouleau qui a anéanti leurs opposants au premier engagement.

Dès la 48^e seconde de l’affrontement, les Sens ont affiché leurs couleurs lorsque Mike Hoffman a surpris Marc-André Fleury alors que plusieurs retardataires n’avaient pas encore pris place au Centre Canadian Tire.

Mais les spectateurs n’avaient encore rien vu. L’aréna s’est enflammé quand les protégés de Boucher ont enfilé trois autres buts en seulement 2 :18, un record d’équipe en séries. Les réussites de Marc Methot, Derick Brassard et Zack Smith ont forcé la sortie de Fleury qui a été battu quatre fois sur neuf lancers.

Matt Murray a pris la relève et il s’agissait de sa première présence devant le filet depuis le 6 avril. Rappelons qu’il s’est blessé durant l’échauffement de la première partie éliminatoire ce qui a ouvert la porte à Fleury. Kyle Turris a été le seul à le déjouer tard au second tiers avec une belle manœuvre.

Mais revenons aux Sénateurs puisque ce n’est pas tous les jours qu’une équipe reçoit une ovation en retraitant au vestiaire pour le premier entracte.

« Évidemment, c’était une très bonne sensation (de mener 4-0). Chaque combinaison autant en attaque qu’en défense a combattu très fort et on a été en mesure de profiter de nos chances. C’est bien de voir que tout le monde ait pu contribuer », a souligné Brassard qui a profité d’une superbe passe de Clarke MacArthur sur son but.

« C’est sûr qu’on a eu un bon départ et on a bien géré le match par la suite, mais on veut quand même améliorer certains trucs. On ne veut pas s’asseoir là-dessus », a précisé Boucher qui a pris soin de ne pas s’exciter par ce résultat.

« C’est gros d’entamer un match de cette manière, surtout à domicile, ça rend les choses encore plus difficiles pour l’adversaire. C’était vraiment un départ clé pour nous », a constaté Turris.

Par la suite, les Penguins ont bien tenté de réparer les dégâts, mais la peinture était déjà trop imprégnée pour cette rencontre et ils avaient l’air d’un club qui commence à manquer de ressources. En fait, ils ont rarement été dans le coup pendant la soirée et le gardien Craig Anderson a été alerte quand il le fallait. 

« On a joué de la manière qu’on souhaitait, on est revenus à notre style en passant plus de temps en zone offensive au lieu de se défendre trop souvent. Le départ a été énorme pour nous et on a continué de la bonne manière par la suite », a observé Dion Phaneuf. 

Autre preuve que ça n’allait pas bien pour les Penguins, Crosby a peiné défensivement avec un différentiel de -3 ce qui égale son pire total en 138 matchs éliminatoires en carrière. Crosby ne se souciait pas de l’identité du gardien pour le prochain match, il avait une seule préoccupation en tête.

« On sait simplement que ça revient à nous, les joueurs, de mieux jouer », a-t-il commenté.

Évidemment, dans un match à sens unique comme celui-ci, quelques joueurs ont voulu se chamailler. Evgeni Malkin était particulièrement frustré tout comme Phil Kessel qui a répliqué à Dion Phaneuf. Malkin a d'ailleurs été chassé de la rencontre lorsqu'il a écopé d'une pénalité pour mauvaise conduite avec moins de deux minutes à faire au match.

C’est donc dire que les Sénateurs ont perdu deux matchs de suite à une seule occasion depuis le début des séries actuelles. De plus, ils affichent un dossier de 5-2 et une moyenne supérieure à trois buts par match devant leurs partisans qui n’ont pas trouvé le moyen de remplir l’amphithéâtre qui est trop éloigné du centre-ville.

Rien pour aider les Penguins, ils étaient privés d’un autre défenseur important alors que Justin Schultz n’était pas remis d’une blessure subie au deuxième match. Heureusement, ils ont pu compter sur le retour de Trevor Daley, mais ce ne fut pas assez. En lien avec l’absence de l’attaquant Bryan Rust, Mark Streit a pu disputer sa première partie éliminatoire du printemps. L’entraîneur Mike Sullivan a préféré miser sur sept défenseurs, dont le vétéran de 39 ans pour un rôle limité.

Du côté des Sens, Viktor Stalberg a renoué avec l’action ce qui a mené à la sortie de Tommy Wingels de la formation.

Les Penguins tenteront de se reprendre, vendredi soir, au cours de la quatrième confrontation.