Mark Scheifele a insisté sur un point: il n'avait pas l'intention de blesser Jake Evans quand il lui a assené une sévère mise en échec avec moins d'une minute à faire au premier match de la série de deuxième tour entre les Jets de Winnipeg et le Canadien de Montréal.

L'attaquant des Jets a été suspendu par le Département de la sécurité des joueurs de la LNH pour quatre matchs pour son geste.

Après avoir d'abord affirmé que le plus important était le retour en forme d'Evans, Scheifele a affirmé qu'il croyait la peine excessive.

« J'ai été surpris plus qu'autre chose, a dit Scheifele en visioconférence, vendredi matin. Je ne crois pas que c'était une mise en échec illégale. Mon objectif est d'aller au poteau. Je ne saute pas, je garde mes coudes près de mon corps, je n'essaie pas de me projeter dans les airs, j'essaie de rester compact.

« Mon objectif est de prévenir un but pour donner une chance à mon équipe de gagner. »

Malgré l'assaut de Scheifele, Evans a marqué dans un filet désert avec 56,9 secondes à faire, assurant la victoire de 5-3 du Canadien.

Evans est demeuré étendu pendant de longues minutes sur la patinoire et il l'a quittée sur une civière.

Scheifele a écopé une punition majeure et une inconduite de partie pour son geste.

L'Ontarien âgé de 28 ans a défendu son geste pendant une quinzaine de minutes, vendredi, rappelant son historique dans la LNH.

« Le résultat du jeu est ce qui est triste. Vous ne voulez jamais voir quelqu'un être blessé, a insisté Scheifele. La ligue a pris une décision. Je ne suis pas d'accord avec celle-ci. Ce qui me passait par la tête sur le jeu, personne ne le sait sauf moi.

« J'ai écopé 12 minutes de punition cette saison, j'ai une punition pour avoir donné de la bande en près de 600 matchs en carrière dans la LNH et je n'en avais aucune pour assaut. Je pense que je n'ai même pas été crédité pour 20 mises en échec cette saison! Mon intention n'était pas de blesser un joueur ou d'appliquer une mise en échec. Je voulais prévenir un but. C'est tout ce qui compte pour moi: prévenir des buts et en marquer. »

De son côté, l'entraîneur-chef des Jets, Paul Maurice, a réitéré ses propos de la veille, affirmant qu'il croyait que la mise en échec appliquée par Scheifele était légale.

« Je ne crois pas que la distance parcourue avant l'impact doit faire partie de l'argument parce que le joueur prend une décision en fonction de son tracé en échec-avant, a dit Maurice. Et la ligue n'a jamais fait mention que la tête aurait été le point de contact principal. C'est une mise en échec percutante, oui.

« Si ce précédent signifie que d'autres joueurs évitent des blessures, tant mieux. Avec ce que je savais précédemment, je m'attendais à une suspension de deux matchs. Finalement, c'est quatre. Nous tournons la page et allons de l'avant. »

Quant à ceux qui croyaient que Scheifele semblait déjà agité par le déroulement de la rencontre avant l'incident, le principal intéressé a rejeté cette théorie.

« J'étais excité, a-t-il dit. C'était le premier match d'une série. Il y avait 500 travailleurs de première ligne dans l'édifice. Benny (Chiarot) est l'un de mes meilleurs amis. Nous jouons ensemble au golf environ 50 fois par été. [...] Parfois, vous allez vous chamailler plus fort avec les personnes que vous connaissez.

« C'était notre premier match après une pause de huit jours. J'adore ce sport probablement plus que quiconque. J'étais excité. C'était du pur bonheur pour moi tout au long du match. »

Dans le camp du Canadien, tous les intervenants ont simplement dit être passés à autre chose et se préparer pour le deuxième match.

Des attaques inutiles

Même s'il s'est dit surpris de la durée de la suspension, Scheifele ne pouvait qu'être résigné à l'écouler. Il a affirmé ne pas avoir l'intention de porter sa cause en appel.

Scheifele a toutefois été émotif en commentant les attaques dirigées vers ses proches sur les réseaux sociaux.

« Je peux accepter les conséquences de mon geste. Ça fait partie du métier, a-t-il dit. Mais la haine et l'intimidation dont ma famille a été victime sur les réseaux sociaux ou en recevant des appels téléphoniques, c'est vraiment dégoûtant.

« Mes parents sont de bonnes personnes, a ajouté Scheifele, contenant difficilement ses émotions. Que mes parents, mon frère, ma soeur et mes proches soient victimes de haine comme ça, c'est terrible. »

Questionné à ce sujet, Maurice a pour sa part affirmé qu'il préférait ne pas accorder d'attention à ce qui s'était écrit en ligne.

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