L'entraîneur-chef Paul Maurice a la mémoire longue et il espère ne pas revivre le même stress que lors du printemps 2002.

À l'époque debout derrière le banc des Hurricanes de la Caroline, il avait vu José Théodore multiplier les miracles avant de finalement venir à bout du Canadien de Montréal en six rencontres.

Dix-neuf ans plus tard, Maurice a vu ses Jets de Winnipeg être blanchis par Carey Price, vendredi dans un revers de 1-0. Les Jets accusent un retard de 2-0 dans la série avant la présentation des troisième et quatrième rencontres, dimanche et lundi, à Montréal.

« Je me souviens d'un match, je crois que nous avions eu l'avantage 42-16 au chapitre des tirs (NDLR, l'avantage était de 46-16) et nous avions perdu 4-1 », s'est remémoré Maurice, samedi, avant de prendre la direction de Montréal.

La situation est toutefois un peu différente cette fois-ci, a insisté Maurice.

« Si nous avions généré une tonne d'occasions, peut-être que ça nous jouerait dans la tête, a-t-il dit. Hier soir (vendredi), nous avons seulement accordé un but en infériorité numérique. Pour le reste, nous avons aussi affiché un zéro.

« Nous avons aussi notre étoile devant notre filet. Je ne crois pas que les gardiens ont été un facteur jusqu'ici. Bien sûr que nous n'avons pas généré autant d'attaque que nous le souhaitons. Mais sans Paul Stastny, sans Mark Scheifele, de perdre 1-0, je peux vivre avec ça. »

Stastny a accompagné les Jets à Montréal. Le vétéran a raté les deux premières rencontres de la série en raison d'une blessure dont la nature n'a pas été dévoilée. On sait déjà que Scheifele ne jouera pas les trois prochains matchs, lui qui écoule une suspension de quatre parties pour son assaut contre Jake Evans à la fin de la première rencontre.

En leur absence, Pierre-Luc Dubois s'est retrouvé au centre du premier trio des Jets, vendredi, entouré de Kyle Connor et Blake Wheeler. Selon le site NaturalStatTrick.com, ils ont passé 13:54 ensemble sur la patinoire à forces égales et ont généré quatre occasions de marquer, dont deux dans une zone à haut risque. Ils en ont accordé six, dont cinq à haut risque.

En visioconférence samedi, Dubois s'est défendu de devoir prendre la relève à Scheifele, voulant plutôt rester lui-même. Il a toutefois admis que son niveau de confiance n'était peut-être pas à son plus haut.

« Je n'aime pas mettre un chiffre sur quoi que ce soit, mais disons que c'est un processus, a-t-il dit. La confiance vient en travaillant fort et en ne se fiant pas à la chance. Quand vous travaillez fort à l'entraînement, vous regardez des séquences vidéo, vous portez attention aux détails, vous allez gagner en confiance en sachant que vous serez prêts quand le moment viendra.

« Ç'a été une longue saison. Il y a eu des hauts et des bas, mais je crois travailler fort et garder confiance même quand je ne marque pas. Ce n'est pas qu'une question de résultats. C'est une question de travail. »

Dubois avait bien fait dans la bulle de la LNH à Toronto l'été dernier, aidant les Blue Jackets de Columbus à renverser les Maple Leafs en ronde de qualification avant de s'incliner contre le Lightning de Tampa Bay. Il avait alors amassé 10 points en autant de rencontres.

Si Dubois a noté qu'il devait être plus actif pour créer de l'espace pour ses ailiers, il a aussi insisté pour dire que « l'année dernière, c'est l'année dernière et cette année, c'est cette année ».

De son côté, Maurice n'avait pas les mots les plus encourageants pour son jeune centre lorsque questionné sur ce qu'il pouvait faire pour connaître autant de succès que lors des séries 2020.

« Il a été bon dans les séries, mais quand vous jouez contre Toronto, parfois les choses prennent de l'ampleur, a affirmé Maurice. Il avait été bon, physiquement dominant. Il peut utiliser sa vitesse et sa taille avec la rondelle. Nous l'avons vu par moments. Il doit s'en servir pour aller au filet. »

La principale tâche des Jets demeure toutefois de nuire au travail de Price, qui a stoppé 57 des 60 tirs dirigés vers lui lors des deux premières rencontres.

« Nous devons générer plus de circulation devant lui, dévier des rondelles et créer des mêlées sur les retours, a dit le centre Adam Lowry. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser le jeu venir à nous. Nous devons dicter le rythme, utiliser notre vitesse et le faire intelligemment. »

Les Jets pourront s'inspirer de leur parcours en séries en 2019 s'ils souhaitent puiser dans leurs expériences passées pour ne pas baisser les bras. Ils avaient alors perdu à domicile les deux premiers matchs de leur série de premier tour contre les Blues avant de gagner les deux suivants à St. Louis. Ils voudront toutefois changer la fin du scénario, alors qu'ils avaient finalement perdu la série en six rencontres.