Le décès de l’ancien directeur général des Nordiques de Québec et de l’Avalanche du Colorado Pierre Lacroix a suscité des réactions dans le monde du hockey et les médias.

Celui qui était à la tête des Nordiques lors du déménagement au Colorado s’est éteint à l’âge de 72 ans.

Il a notamment été l’homme derrière la transaction qui a amené le gardien Patrick Roy au Colorado le 6 décembre 1995. La transaction a rapidement été payante pour Lacroix et l’Avalanche, alors que l’organisation a remporté la Coupe Stanley la saison suivante. Elle a de nouveau soulevé le précieux trophée en 2001.

Il y a de cela moins de trois semaines, son ancien collègue et entraîneur-chef de l'Avalanche du Colorado lors de la conquête de la Coupe Stanley en 2001, Bob Hartley rendant un vibrant hommage à son ancien ami afin de faire reconnaître son extraordinaire parcours.

« Durant 21 ans, il a été l'un des meilleurs, sinon le meilleur agent de joueurs. Il représentait des joueurs comme Patrick Roy, Mike Bossy et cie. Combien d'excellents joueurs québécois il a représentés. Il était un fin négociateur et il en était pour beaucoup dans la flambée des salaires.

L'espion russe : Pierre Lacroix au Temple de la renommée?

« Ensuite il a accepté l'invitation de Marcel Aubut de se joindre aux Nordiques. On connaît la suite, les Nordiques déménagent au Colorado et puis ils gagnent tout de suite une Coupe Stanley. Quand on regarde le résumé de Pierre Lacroix, 91 victoires en séries éliminatoires, deux Coupes Stanley, un pourcentage de victoires en saison régulière de ,623, neuf championnats consécutifs de division, un record. »

Hartley se souvient du désir de Lacroix d'améliorer son équipe année après année et de sa capacité à réaliser des mouvements d'importance.

« Il me disait chaque année "Bob, je dois faire la grosse transaction pour aider l'équipe". On se souvient l'échange de Patrick Roy en 1996, puis à mon arrivée avec l'Avalanche, les Theoren Fleury, Rob Blake, Raymond Bourque, Darius Kasparaitis. C'était un organisateur incroyable, un homme qui dégageait la soif de victoire. Il est un grand oublié jusqu'à présent du Temple de la renommée du hockey. J'ai beaucoup d'estime pour Pierre Lacroix. », conclut celui qui soulevé la Coupe en 2001.

Dimanche, Hartley s'est rappelé de son ami avec émotions. « Pierre représente tellement une grosse partie de ma carrière. Il m'a donné mon premier boulot comme entraîneur-chef chez les professionnels. Il fut l'homme-orchestre de me donner mon premier mandat comme entraîneur-chef dans la LNH avec l'Avalanche du Colorado. J'ai passé un bon moment de ma carrière avec lui. Non seulement du point de vue hockey, mais d'un point de vue humain aussi. Il était tellement une bonne personne. Il a influencé de plusieurs façons la direction que ma carrière a prise. »

Homme notamment reconnu pour son large sourire, Bob Hartley avait visiblement beaucoup d'émotions en se rappelant les derniers échanges qu'il a eus avec son ami. « J'avais communiqué avec lui il y a environ trois semaines par courriel et il me faisait part de ses problèmes avec le coronavirus. Après notre match de l'Avangard, son fils Éric m'a envoyé un courriel pour m'annoncer son décès. C'est une nouvelle qui frappe, qui fait mal. On se souvient toujours de Pierre Lacroix le directeur général, mais pour avoir passé autant de temps avec lui, j'ai tellement de bons souvenirs avec lui. »

Se souvenir de l'homme derrière le directeur général a toutefois l'effet de ramener à Hartley le sourire sur son visage.

« Aujourd'hui, c'est une journée difficile, mais on dirait que de parler de lui me ramène le sourire. Quand je l'entendais faire des propositions aux autres directeurs généraux, c'était toujours un lapin contre un cheval! Et à l'entendre parler, on dirait qu'il était toujours le perdant, on lui raccrochait la ligne et je lui demandais comment il pouvait faire ça et il me rappelait qu'avec la patience, ça allait passer. Merci Pierre Lacroix. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, ma famille et ma carrière. Tu es gravé à tout jamais dans mon coeur. »

Hartley a également commenté le décès d'un autre de ses bons amis survenus dimanche, alors que l'ancien co-propriétaire du Titan de Laval Jocelyn Morrissette a rendu l'âme à 76 ans.

« On a perdu Jocelyn Morrisette l’un des co-propriétaires du Titan de Laval. J’ai perdu deux grands amis, deux personnes qui étaient tellement honnêtes, tellement droites. Ils vont beaucoup nous manquer », a-t-il mentionné.

Toute la planète hockey réagit

Outre Hartley qui rendait hommage à son ami avant la triste nouvelle, une vague de témoignages a déferlé sur les différentes plateformes pour souligner la grande carrière de Pierre Lacroix.

« Il voulait que tout le monde soit heureux. Autant sur la patinoire qu’à l’extérieur, et on avait ainsi plus de chances de succès. Il traitait ses joueurs comme s’ils étaient ses enfants. Il a réussi à former une famille avec l’Avalanche. Nous étions une famille tissée serrée avec Pierre qui était le père en haut, et les joueurs nous étions ses enfants », a mentionné l'ancien gardien des Nordiques et de l'Avalanche Stéphane Fiset.

Pierre Lacroix, un homme travaillant

« C’est avec beaucoup de tristesse que l’organisation de l’Avalanche du Colorado a appris le décès de Pierre Lacroix, a partagé l’Avalanche dans un communiqué. Pierre a été l’architecte des deux Coupes Stanley de l’Avalanche avec la première conquête d’un championnat majeur à Denver en 1996. Pierre n’a pas été uniquement essentiel pour les succès sur la glace, mais il a construit l’Avalanche que l’on connaît aujourd’hui. Son héritage va bien plus loin que le hockey alors qu’on peut le ressentir à travers la région. Nos condoléances vont à la famille, dont sa femme Colombe, ses fils Martin et Eric, ainsi que ses trois petits-enfants. »

« Pierre Lacroix avait un oeil pour le talent, une appréciation du talent des athlètes élites et un sang-froid pour réaliser de grandes transactions, ce qui a fait de lui un des plus grands bâtisseurs d'équipes de l'histoire récente de la LNH, a exprimé le commissaire Gary Bettman dans un communiqué. Il était un compétiteur féroce et personnellement engagé. Il était en haute estime de ses collègues et sa voix était respectée à travers toute la LNH. Avec ses transactions au noyau de jeunes joueurs de l'Avalanche, il a fait de ces joueurs des champions. La LNH pleure son départ et souhaite offrir ses plus sincères condoléances à sa femme Colombe, leurs fils Martin et Eric et à toute la famille Lacroix. »

« L'expression père de famille lui va très bien »