BOCA RATON - Roberto Luongo sera le premier joueur immortalisé par les Panthers de la Floride alors que son chandail numéro 1 sera hissé au plafond du BB&T samedi.

 

 

 

« Il était à peu près temps », s’est exclamé Dale Tallon en guise de première réaction lorsque je lui ai demandé de commenter l’honneur que son organisation est sur le point de servir sur un plateau d’argent au gardien montréalais.

 

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si les Panthers ont attendu une visite du Canadien pour orchestrer cette cérémonie. Non seulement le Tricolore est l’adversaire tout désigné pour l’occasion, mais une escale du Canadien dans le sud de la Floride assure toujours les Panthers de pouvoir compter sur un amphithéâtre rempli à pleine capacité... ou presque. Même si le Canadien en arrache davantage que les Panthers cette année.

 

« Roberto a été la base des Panthers pendant plusieurs saisons. Il a été notre joueur franchise. Notre meilleur joueur. Il nous a donné des chances de gagner chaque fois qu’il s’est présenté devant le but. Et le fait qu’il ait connu une si belle et longue carrière rendait la décision de retirer son chandail très facile à prendre. C’est un honneur qu’il mérite vraiment. C’est un honneur pleinement mérité », a poursuivi Tallon croisé dans le cadre de la réunion des directeurs généraux à Boca Raton.

 

Repêché par les Islanders de New York avec la quatrième sélection de la cuvée 1997 – Joe Thornton (Boston), Patrick Marleau (San Jose) et Olli Jokinen (Los Angeles) avaient été les trois premiers joueurs repêchés – Roberto Luongo a disputé 1044 matchs au cours de ses 19 saisons dans la LNH. Onze avec les Panthers, huit avec les Canucks de Vancouver et une seule avec les Islanders qui l’ont échangé après sa saison recrue aux Panthers parce que le directeur général de l’époque, Mike Milbury, en avait que pour le gardien américain Rick DiPietro qu’il a repêché au tout premier rang de la cuvée 2000 après avoir fait cadeau de Luongo aux Panthers.

 

Une décision que Milbury a regrettée longtemps considérant les carrières des deux gardiens. Une décision qu’il savait déjà qu’il allait regretter le jour même du repêchage. « J’ai décidé de miser sur Rick, car je n’ai encore jamais vu un gardien être aussi bon pour manier la rondelle autour de son but », que Milbury avait lancé pour justifier cette transaction qui avait soulevé mille et une questions.

 

Lorsque les journalistes avaient répliqué à Milbury que la tâche première d’un gardien était de stopper des rondelles et non de les distribuer, et qu’à ce jeu Luongo était déjà considéré comme l’un des meilleurs jeunes gardiens de la LNH au grand complet, Milbury avait répliqué : « Roberto me fera peut-être regretter cette transaction un jour... »

 

Milbury aurait en fait dû dire que Luongo lui ferait regretter cette transaction tous les jours... Surtout que l’ancien DG des Islanders avait également envoyé Olli Jokinen aux Panthers – en retour de Mike Parrish et Oleg Kvasha – pour faire de la place à DiPietro qui a disputé 308 matchs dans la LNH et signé 108 victoires.

 

Les 489 victoires signées par Roberto Luongo campent le gardien originaire de St. Léonard au troisième rang dans l’histoire derrière Martin Brodeur (691) et Patrick Roy (551). Les deux gardiens québécois de même qu’Ed Belfour qui le suit avec 484 gains sont tous les trois au Temple de la renommée du hockey. Un honneur qui devrait revenir un jour à Luongo bien qu’il n’ait pas été en mesure de soulever la coupe Stanley – il a perdu en grande finale en 2011 aux mains des Bruins de Boston – ou de mettre la main sur plusieurs trophées individuels. Luongo a obtenu un trophée Jennings (2011), mais il a terminé aux 2e (2004), 3e (2007 et 2011) et 4e (2009 et 2016) rangs dans la course au trophée Vézina et deuxième aussi (2007) dans la course au trophée Hart.

 

En plus de défiler les éloges à l’endroit du gardien qu’il a rapatrié de Vancouver en 2014 – les Panthers avaient alors offert aux Canucks Jacob Markstrom et Shawn Matthias – Dale Tallon est emballé par l’intérêt qu’affiche Roberto Luongo dans son rôle de conseiller au directeur général. Un rôle qui consiste bien plus à apprendre qu’à conseiller. Ce que Luongo fait de brillante façon assure son patron.

 

« Je voulais suivre les traces de Roberto »

« Roberto prend son nouveau rôle très au sérieux. C’est un très bon élève. Il s’intéresse à toutes les facettes de la job. Il apprend à regarder la convention collective d’un autre œil. Il apprend à composer avec le plafond salarial et surtout à jongler avec les scénarios que nous devons aujourd’hui élaborer pour maximiser le rendement de nos investissements tout en respectant le plafond et en nous laissant des marges de manœuvre qui sont nécessaires. Il pose beaucoup de questions et commence même à y aller de suggestions de temps en temps. C’est vraiment plaisant de l’avoir au sein de mon équipe et c’est une très bonne chose qu’il soit demeuré avec les Panthers. Car il représente un gros atout sur plein d’aspects pour notre organisation », a mentionné Tallon.

 

Le directeur général des Panthers dresse même des parallèles entre Luongo et Marc Bergevin dont il a été le mentor avec les Blackhawks de Chicago.

 

« Marc a suivi la filière du dépistage amateur et professionnel dans son apprentissage. Mais comme Roberto, il était très curieux. Il posait plein de questions. C’est plaisant, comme DG d’avoir des gars comme ça qui s’intéressent à ce que tu fais. Qui veulent comprendre et apprendre. Marc est devenu un bon gérant et je suis convaincu que Roberto pourra le devenir si ça l’intéresse un jour », a conclu Tallon.

 

La grande question maintenant est de savoir si Tallon pourra servir de mentor encore longtemps à Luongo. Car la glissade au classement que les Panthers ont amorcé au retour de la pause du match des Étoiles – cinq victoires seulement (5-10-3) en 18 matchs – et qui pourrait les évincer des séries encore cette année pourrait entraîner le congédiement de Tallon.

 

On verra

 

  • Bien qu’il soit le premier joueur à voir son numéro être retiré, Roberto Luongo ira rejoindre Wayne Huzienga (numéro 37) et Bill Torrey (numéro 93) au plafond du BB&T Arena. Huzienga est le premier propriétaire de l’équipe alors que Torrey a assuré les rôles de président et de directeur général entre 1993 – année de l’entrée des Panthers dans la LNH – et 2001…

 

  • De tous les gardiens actifs, MarcAndré Fleury (465 victoires) est le seul qui devrait rejoindre et dépasser Luongo...