Avant que Jim Montgomery prenne la décision de raconter publiquement la bataille qu’il livre contre l’alcool, il avait eu la chance de profiter du support de plusieurs anciens joueurs qui étaient passés par là avant lui. L’ancien du Canadien Nate Thompson est l'un de ceux qui sont empressés de communiquer avec l’ancien entraîneur-chef des Stars.

 

« Je suis passé par là et une partie de ma réhabilitation c’est d’aider les autres et ça me fait du bien aussi, raconte l’attaquant des Flyers de sa résidence en Californie. Je ne m’inquiétais pour Jim Montgomery l’entraîneur mais l’être humain. Je voulais l’encourager et qu’il sache qu’il n’est pas le seul à qui s’est arrivé, que plusieurs autres sont passés par là avant lui. Jim est une très bonne personne et il a très bien fait les choses. Son entrevue était très profonde, c’est incroyable ce qu’il a fait et on voit qu’il a travaillé très fort pour arriver là. Je suis extrêmement heureux pour lui. »

 

Nate Thompson est sobre depuis plus de trois ans et demi. Lui aussi, à l’instar de Montgomery, a choisi de ne pas cacher ses problèmes de dépendance.  

 

« C’est toute une histoire que la mienne, avoue le vétéran joueur de centre de trente-cinq ans. Je remercie le ciel d’être passé par ces moments difficiles car avec le recul je réalise que ça m’a permis d’être où je suis aujourd’hui dans ma vie. Le Nate Thompson 2.0 est une meilleure version. Je suis une meilleure personne, c’est mieux pour moi, ma famille, ma femme, mes amis et tout le monde. Je prends encore ça un jour à la fois. Devenir sobre a changé ma vie et c’est la meilleure chose que me soit arrivée. Devenir sobre est sans aucun doute le plus grand accomplissement de mon existence. »

 

« Je ne dirais pas que c’est encore une bataille pour moi aujourd’hui. Mais être sobre fait partie de mon quotidien. Il faut que je demeure vigilant et que j’utilise les outils qui m’ont permis de devenir sobre et qui vont m’aider à le rester. Personnellement, je n’ai pas envie de boire, mais il faut malgré tout s’assurer d’être dans le bon état d’esprit et ce n’est pas toujours le cas. Parfois, il y a des journées ou des moments où tu je suis porté à me réfugier dans mon esprit, et pour moi, ça peut devenir dangereux. Je continue de mettre en pratique les choses que j’ai apprises au fil des ans. »

 

« Partager nos histoires peut aider des gens en difficultés, particulièrement pour Jim. C’est une grosse étape pour lui. Aider une seule personne, c’est une victoire. Que ça soit pour Jim ou pour moi, il faut démontrer de l’honnêteté et de l’humilité pour raconter ce que nous avons vécu. Et ça nous aide aussi de faire ça. » 

 

La vie a offert une deuxième chance à Nate Thompson. À l’âge où la majorité des joueurs ont déjà accroché leurs patins, il tire encore son épingle du jeu dans le circuit le plus compétitif au monde. Par contre, il évolue dans un marché qui engage plus de sept cents joueurs alors qu’il n’y a que trente-et-un poste d’entraîneur-chef.

 

« Je suis absolument convaincu que Jim aura une deuxième chance. Tu regardes ce qu’il accomplissait comme entraîneur avant que tout ça arrive et ça allait très bien. Maintenant qu’il a réalisé son problème et qu’il a pris les moyens pour devenir une meilleure personne, sky is the limit pour lui. C’est une meilleure version de Jim Montgomery maintenant. »

 

« Nous sommes tous humains et tout le monde fait des erreurs et c’est la même chose au niveau des entraîneurs. Son congédiement a été rendu public mais ça prend du courage pour ramener ça dans l’actualité, raconter son histoire, être honnête et ne pas cacher qu’il a été vulnérable. Je crois que son courage démontre sa force de caractère et comment il essaie de devenir une meilleure personne. C’est impressionnant. »  

 

Bientôt de retour au jeu

 

Échangé aux Flyers par le Canadien le 24 février dernier, Nate Thompson est passé d’une équipe moribonde à un club qui aspire à la Coupe Stanley. Les dernières journées ont été très encourageantes et tout semble indiquer que ce n’est qu’une question de temps avant l’action reprenne.

 

« Je suis très optimiste que l’on va recommencer à jouer. C’est un pas dans la bonne direction même s’il y a encore des problèmes à régler. Nous sommes vraiment plus près d’un retour qu’il y a un mois. »

 

Accusant un point de retard sur les Capitals au premier rang de la division Métropolitaine, les Flyers n’auront besoin de prendre part à la ronde qualificative qui pavera le chemin aux séries éliminatoires. Les joueurs du Lightning se retrouvent aussi dans la même position mais à Tampa on ne considère pas ça comme un avantage. Alex Killhorn a avoué que lui et ses coéquipiers se sentent même désavantagés car ils affronteront un club dégourdi en première ronde.

 

« On vit un moment sans-précédents et ça sera un peu étrange pour toutes les équipes, peu importe comment tu regardes ça. Ce n’est pas juste mais on n’a pas le choix si on veut jouer. On va tous se retrouver dans le même bateau. Comme on dit, c’est ça qui est ça! Il faudra gérer la situation rendu là et jouer. »