QUÉBEC – Dès son arrivée au tournoi de hockey Boot Camp, le défenseur Jason Demers a déposé son sac et ses bâtons dans le couloir et s’est rapidement dirigé vers la patinoire.

Voulait-il voir le pointage du match en cours? Pas du tout. Il voulait simplement épier son coéquipier chez les Stars de Dallas, Antoine Roussel. Il est arrivé une minute trop tard et a raté le tir de pénalité du Français qui a été repoussé par le gardien adverse.

« Ça ne m’étonne pas de lui », a-t-il lancé à la blague en parlant de l’échec de Roussel.

Demers ayant passé l’été à Dallas, les deux joueurs ont piqué une longue jasette lorsque Roussel est sorti de la surface glacée. Les sujets de conversation ne devaient pas manquer avec une autre saison estivale mouvementée chez les Stars.

Après Tyler Seguin en 2013 et Jason Spezza en 2014, le directeur général de l’équipe, Jim Nill, a frappé un troisième grand coup en faisant l’acquisition d’un autre attaquant élite. Le DG des Stars est allé chercher le vétéran Patrick Sharp des Blackhawks de Chicago pour venir garnir la deuxième meilleure attaque de la LNH en 2014-2015.

« Chaque année, il ne nous déçoit pas. Tu ne peux pas bâtir une équipe qu’en ne faisant des échanges. Mais Jim Nill a tellement une bonne réputation dans la LNH. Ce n’est pas pour rien. C’est un très bon dirigeant. Il prend bien soin de ses joueurs », a louangé Roussel en parlant du DG qui est à la tête de la formation texane depuis avril 2013.

En plus de Sharp, Nill a aussi mis sous contrat un autre vainqueur de la coupe Stanley avec les Hawks, le défenseur Johnny Oduya.

« Ça fait longtemps qu’il (Oduya) est dans la ligue. Il sait comment prendre soin de son corps. Tu peux toujours apprendre de ces gars-là. Tu les veux dans ton club pour aider les jeunes et l’équipe », a indiqué le Québécois Demers, auteur de 5 buts et 17 passes à sa première saison à Dallas.

Les Stars ont conclu la dernière campagne à sept points d’une place en séries malgré une moyenne de 3,13 buts marqués par rencontre. Nill a donc complété son magasinage en ajoutant un autre joueur avec une bague de la coupe Stanley, le gardien Antti Niemi.

Ce dernier compétitionnera avec son compatriote finlandais Kari Lehtonen pour le poste de gardien numéro un.

Nill a donc fourni plus de munitions à son entraîneur Lindy Ruff pour ne pas arriver à court de la prochaine danse printanière. L’expérience de ces vétérans devrait se faire sentir dans le vestiaire.

« Je ne peux pas croire que ça ne pourrait pas aider. Trois gars qui ont gagné la coupe. Ils peuvent faire la différence dans le vestiaire. […] Les équipes ne sont pas folles. Elles se cherchent des gars qui ont déjà gagné la coupe. C’est une expérience comme ça que j’aimerais vivre le plus vite possible », a affirmé Roussel qui a joué son hockey junior avec les Saguenéens de Chicoutimi.

Les championnats par la défense

Le loquace Antoine Roussel rappelle toutefois le bon vieux dicton que les championnats se gagnent par une bonne défensive.

Nill a réalisé de belles prises en attaque, mais les Stars ne peuvent se targuer d’avoir un défenseur appartenant à l’élite du circuit Bettman.

Le jeune John Klingberg a impressionné à sa saison recrue et poursuivra sa progression lui qui a été comparé à Erik Karlsson par son DG. Alex Goligoski, Jason Demers et Oduya font du bon boulot, mais ils ne peuvent être placés dans la même catégorie que les Shea Weber, P.K.
Subban, Drew Doughty et Karlsson.

Néanmoins, les Stars comptent sur un entraîneur d’expérience en Lindy Ruff qui a su adapter ses équipes en fonction des effectifs qu’il avait sous la main.

« Lindy a dirigé toutes sortes d’équipes. Il a dirigé des équipes super offensives et d’autres super défensives. La raison pourquoi il est resté aussi longtemps dans la LNH, c’est parce que c’est un bon coach qui s’adapte super bien », a vanté Roussel qui est reconnaissant pour les responsabilités qui lui sont confiées.

« Après Noël, on était l’une des meilleures équipes de la ligue parce qu’on faisait attention à notre défensive », a soutenu Demers, qui était très content d’être de passage à Québec pour rendre visite à ses parents qui demeurent à L’Ancienne-Lorette.

« Je pense qu’on est bien balancé. Il n’y a pas que les deux premiers trios. Les quatre trios peuvent fonctionner. Tout le monde peut se faire confiance », a ajouté le sympathique Français.

Les performances de Lehtonen et de Niemi seront aussi déterminantes pour le classement final de l’équipe. Qui sait aussi si Jim Nill n’est pas actif sur le marché des transactions pour acquérir un défenseur?

Par contre, si la chimie chez les Stars est à l’image de celle qui règne entre Demers et Roussel, Nill voudra peut-être attendre pour voir comment son équipe se débrouillera en défense avant de bouger.

Une bonne préparation

Roussel et Demers ont été rencontrés dans le cadre du tournoi Boot Camp qui est une compétition regroupant 54 joueurs professionnels répartis en six équipes.

David Desharnais, Jonathan Huberdeau, Patrice Bergeron, Marc-Édouard Vlasic et Cédrick Paquette font partie des athlètes qui ont accepté l’invitation du gardien Cédrick Desjardins pour participer à cet évènement qui amasse des fonds pour la Fondation québécoise du cancer.

Sous une formule sans arrêt de jeu et sans contact, le tournoi s’avère une excellente remise en forme pour les joueurs présents avant de se diriger vers leur camp d’entraînement respectif dans environ un mois.

« C’est une belle façon de se mettre en forme en s’amusant et en jouant des matchs. Tout le monde se force aussi parce qu’on veut tous gagner », a mentionné Bergeron, qui en est à sa troisième participation au Boot Camp.

Les matchs sont disputés à vive allure et les buts sont nombreux au grand plaisir des partisans rassemblés dans l’aréna Ste-Foy. L’évènement se déroule jusqu’à dimanche.