WASHINGTON - Lorsque Devante Smith-Pelly a marqué le but qui lançait les Capitals en avant 3-1 en troisième période et du coup confirmait pratiquement la victoire de son équipe, les partisans les Caps l’ont chaudement ovationné.

 

Une réaction normale compte tenu du fait que cette victoire, la première de l’histoire des Caps à domicile en finale de la coupe Stanley, propulsait leurs favoris à deux victoires du précieux trophée.

 

Lorsque les partisans se sont mis à scander des «DSP!» «DSP!» «DSP!» à répétition, des «DSP!» qui rimaient avec les «GSP!» habituellement réservés au grand champion qu'est George St-Pierre, il était permis de se demander si la foule ne tombait pas dans un excès d’enthousiasme.

 

Après tout, Devante Smith-Pelly est un joueur de soutien, un joueur de quatrième trio, un joueur qui n’a pas l’envergure d’un Alexander Ovechkin et certainement pas d’un grand champion comme George St-Pierre.

 

Sauf que...

 

Sauf que le joueur effacé, ténébreux et il faut l’admettre sous-productif qui s’est contenté de sept buts et 15 points en 66 matchs disputés dans l’uniforme du Canadien en 2014-2015 et 2015-2016, s’impose depuis le début des séries à Washington.

 

Après une saison au cours de laquelle il s’est imposé avec du jeu efficace au sein du quatrième trio et une production honnête de sept buts et 16 points en 75 rencontres, DSP a marqué samedi son cinquième but des séries. Cinq buts qui ont marqué les parties au cours desquelles il les a enfilés. Cinq buts, dont un gagnant dans la remontée des Caps qui ont gagné quatre matchs de suite en première ronde aux dépens des Blue Jackets de Columbus qui avaient pris les devants 2-0 en première ronde.

 

En plus du but qu’il a marqué samedi, Smith-Pelly a obtenu trois mises en échec et a bloqué un tir. Des statistiques qui sont son pain et son beurre alors qu’il s’est hissé au deuxième rang des Caps pour le nombre de mises en échec assénées (151) et tirs bloqués (62) chez les attaquants de sa nouvelle équipe.

 

Une question de confiance

 

Quand on demande à Devante Smith-Pelly comment il explique cette transformation dans sa façon de jouer, cette amélioration dans toutes les facettes de son jeu, l’ancien du Canadien identifie immédiatement son entraîneur-chef Barry Trotz comme le grand responsable de ce changement positif.

 

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« Je suis le type de joueur qui a besoin de savoir qu’il jouit de la confiance de ses coéquipiers et de son coach. Cette confiance Barry me l’a offerte dès mon arrivée. Il m’a dit que les erreurs font partie du hockey. Que l’important pour moi n’était pas de me préoccuper des erreurs que je commets, mais de les oublier au plus vite et de me concentrer sur ce que je dois faire pour aider la cause de mon équipe. Dès mon premier match avec les Caps, j’ai fait une gaffe coûteuse. Avec les autres équipes pour qui j’ai joué, une telle gaffe m’aurait cloué au banc ou même rayé de la formation pour les matchs suivants. Barry m’a envoyé sur la glace dès la présence suivante. J’ai alors senti qu’il appuyait ses paroles par des actes concrets et j’ai tenté de faire de même tout au long de la saison », a expliqué celui qui s’est joint aux Caps à titre de joueur autonome l’été dernier.

 

Trotz a offert une autre injection de confiance dans le bras de Smith-Pelly lors du tout premier match de la finale. Incapable de dégager une rondelle de son territoire, DSP a vu les Golden Knights en profiter pour marquer un but qui les a propulsés vers leur victoire de 6-4 il y a une semaine.

 

À son retour au banc, Smith-Pelly avait frappé plusieurs fois la bande à coup de poing et de bâton en guise de défoulement. Son entraîneur-chef est passé derrière lui pour le calmer avant de le retourner illico dans la mêlée.

 

L’honnêteté donne des dividendes

 

En point de presse dimanche, Barry Trotz a insisté sur l’importance de générer de la confiance à l’endroit de ses joueurs.

 

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« Quand "Devo" est arrivé avec nous je me suis assuré de m’asseoir avec lui. Je voulais le connaître. Je voulais le comprendre. Quand un joueur passe d’une équipe à une autre comme il l’a fait au cours de sa carrière, c’est habituellement parce qu’il n’arrive pas à trouver sa niche. Quand on s’est parlé, je lui ai demandé d’identifier ses forces, de reconnaître ses faiblesses et de se servir de ces informations pour établir sa marque de commerce. Les joueurs d’aujourd’hui sont tous des sous-traitants pour leur équipe. Ils doivent être rentables. Je lui ai dit de trouver la façon d’être le plus rentable possible et de maintenir ce rendement afin de s’intégrer aux structures de l’équipe et d’être responsable à sa façon des succès de l’équipe. Tout est là. Tout découle de la confiance qui te lie à tes joueurs et pour moi il n’y a pas de meilleure façon de générer de la confiance que l’honnêteté », a longuement répondu Barry Trotz.

 

Parce que Devante Smith-Pelly s’impose au sein d’un quatrième trio qui contribue, parce que l’ensemble des Capitals, les vedettes comme les joueurs de soutien, sont non seulement responsables, mais impliqués, Washington a besoin de deux victoires pour soulever la coupe Stanley pour la toute première fois de son histoire.

 

« Nos leaders donnent le ton et c’est très bien. Mais dans le hockey d’aujourd’hui, si tu te fies seulement à ton premier trio, tu ne gagneras pas parce que n’importe quel club peut étouffer un trio, aussi bon soit-il, s’il est le seul sur lequel tu dois te concentrer. »