Dans cette chronique, je me penche sur divers dossiers dans la LNH en me prononçant à savoir s'ils relèvent davantage de la réalité ou de la fiction.

Jeff Petry saura garder son rythme de début de saison et s’insérer dans les discussions pour le trophée Norris.

Réalité

Le fait que le Canadien a une meilleure formation cette année permet à Jeff Petry d'être mieux entouré.

Je pense que le Tricolore va être en mesure de conserver un certain aplomb offensivement, peut-être pas la cadence actuelle cela dit, mais Petry pourra certainement y contribuer à sa façon, lui qui occupe actuellement le deuxième rang chez les défenseurs avec 14 points, et il vient en tête pour les buts avec six.

Alors qu’il est âgé de 33 ans, Petry s’est amélioré et il est la preuve qu’un défenseur peut prendre plus de temps pour atteindre son plein potentiel. On a droit à une version encore meilleure de Petry cette année. C’est certain qu’il se sent en confiance aussi avec son partenaire à la ligne bleue Joel Edmundson, alors que les deux dominaient la LNH avant les matchs de mercredi pour le différentiel, chacun étant à plus-14.

Ce ratio reflète l’ensemble de l’oeuvre alors que ce n'est pas uniquement Petry qui s’est amélioré, mais le Canadien au complet.

Cependant, ce qui pourrait nuire à sa candidature cette année pour le trophée Norris, c’est possiblement le remaniement des divisions. En évoluant strictement au sein d’une division regroupant les équipes canadiennes, Petry n’aura pas la chance de se faire autant valoir auprès du marché américain et ceux qui ont un droit de parole pour la mise en candidature pourraient rater certaines de ses prestations à cause de ce facteur. Ils ne le suivront pas autant que les années précédentes fort probablement.

La méthode pour diriger de John Tortorella a encore sa place dans la LNH d’aujourd’hui.

Réalité

Même si je n’adhère pas totalement à sa méthode, je n’ai pas le choix de reconnaître qu’elle lui a apporté sa part de succès.

L’entraîneur-chef des Blue Jackets de Columbus a su obtenir parfois beaucoup avec très peu sous la main et c’est ce qui me fait dire que sa méthode a encore sa place. Il a réussi à amener son équipe en séries et parfois à gagner certaines confrontations. Ce qu’il a réussi à bâtir comme concept d’équipe, c’est ce qui permet aux Jackets de demeurer à flots avec les éléments qu’ils ont en place.

Par contre, j’ai un doute parce que je crois que c’est aussi une raison pour laquelle les Jackets ont de la difficulté à retenir leurs joueurs vedettes. Ils ont eu par le passé Artemi Panarin, plus récemment Pierre-Luc Dubois et déjà Patrik Laine a eu un incident avec ses entraîneurs.

Si tu veux gagner la Coupe Stanley, il faut à un certain moment des joueurs talentueux et ceux-ci doivent avoir envie d’évoluer à Columbus.

Je maintiens ma réponse de « réalité », car il a tout de même remporté le trophée Jack-Adams par deux fois, dont la dernière en 2017. Donc il n’y a pas si longtemps. J’ai toutefois une légère retenue comme je viens de vous l’expliquer, alors que les Jackets peinent à passer au prochain niveau.

Les Penguins de Pittsburgh devront échanger Sidney Crosby ou Evgeni Malkin.

Réalité

Je crois que les Penguins vont tenter une dernière poussée cette année, mais leur fenêtre est sensiblement fermée ou tout juste sur le point de l’être. C’est probablement la dernière chance de ce noyau qui vieillit tout de même avec Sidney Crosby, Evgeni Malkin et même Kris Letang.

Les Penguins ne parviennent pas à rebâtir alors qu’ils sont dépourvus d’espoirs, de choix au repêchage pour prendre la relève, donc ils devront aller en chercher. Ce sont des joueurs comme Crosby et Malkin qui pourront permettre à cette équipe d’obtenir des compensations intéressantes pour l’avenir de l’organisation.

Les Penguins ont bénéficié de la loterie et de choix au repêchage fort favorables par le passé et ils ont bâti autour d’eux. Ils ont eu une belle fenêtre d’une dizaine d’années au moins, mais je suis d’avis que les joueurs dans le noyau ne performeront plus au niveau qu’ils ont été et ils sont à mon avis sur une pente descendante.

Les Penguins doivent penser au futur et c’est pourquoi Ron Hextall est arrivée comme directeur général. Je l’ai connu à Los Angeles comme assistant au DG, donc je connais un peu sa vision et manière de travailler. Nous avons vu ce qu’il a réussi à faire avec les Flyers Philadelphie alors qu’il est sensiblement l’architecte qui a remis les Flyers sur la map.

Malheureusement pour lui, il a été congédié avant de pouvoir récolter ce qu’il avait semé. On regarde Philly en ce moment et c’est une équipe du premier tiers. Ce sera sans doute la voie à prendre pour les Penguins d’échanger l’un de leurs joueurs vedettes. Vous ne serez pas surpris que je m’attende à ce que ce soit Malkin qui change d’adresse.

À moins que Crosby mentionne un désir de quitter pour tenter de gagner une autre Coupe Stanley, j’ai l’impression qu’ils vont poursuivre avec lui.

Avec sept victoires en 10 matchs et au deuxième échelon de la division Centrale, les Panthers vont être à prendre au sérieux.

Réalité

Je vais encore une fois dire réalité, mais ils demeurent très dépendants de leurs gardiens. C’est une équipe qui a beaucoup de talent et on voit tranquillement que Joel Quenneville a été capable d’implanter sa culture.

Par contre, les Panthers n’ont jamais pris leur envol la saison derinère, car Sergei Bobrovsky n’a pas répondu aux attentes. S’il se replace cette saison, j’ai l’impression que les Panthers peuvent donner bien du fil à retordre à plusieurs équipes.

Cette formation va devenir une bonne équipe, mais il reste du travail à faire, notamment sur le plan défensif. Ils ont l’attaque pour faire du bruit en saison régulière et si le reste peut tomber en place, je les voir connaître du succès.

Je me suis prononcé et je vous invite à faire de même tout en suggérant des dossiers que vous souhaiteriez voir traiter dans les prochaines chroniques.

Propos recueillis par Maxime Tousignant