Faites votre propre top-10

 

Pour ce texte, un plaisir personnel fou. Les recherches pour mes récentes publications m’en ont appris beaucoup sur plusieurs gardiens. L’ajout de statistiques avancées pour des saisons antérieures améliorent énormément la compréhension de l’ampleur de ce qui a été accompli par un gardien d’une époque qui n’est pas la nôtre.

 

Il n’en demeure pas moins que chaque classement peut avoir une teinte personnelle selon le contexte dans lequel se retrouve l’auteur. Ce classement-ci a une grosse teinte personnelle. Je vous parle ici des gardiens qui ont marqué ma vie et qui, selon moi, ont changé la position que j’ai jadis occupé et qui me passionne toujours.

 

Je m’en suis tenu aux gardiens à la retraite. Votre classement est aussi bon, peut-être meilleur que le mien, selon l’angle adopté. Je vous invite d’ailleurs à dresser votre propre top-10 de tous les temps...

10. Ed Belfour

Il ne se retrouve pas dans mon classement pour ses agissements hors-glace, on s’entend! Néanmoins, Ed Belfour a su remporter une Coupe Stanley et vient au quatrième rang de l’histoire de la LNH autant pour les victoires en saison qu’en séries. Pour moi, qu’il ait su élever son taux d’efficacité en séries à ,920 comparativement à ,906 en saison régulière démontre à quel point il était un compétiteur craint de ses adversaires.

 

9. Roberto Luongo
 

 Seul Martin Brodeur a obtenu plus départs en carrière en saison régulière que Roberto Luongo. Et, même s’il est un des rares dans ce palmarès à ne pas avoir remporté de Coupe Stanley, Luongo a fait preuve d’une grande constance et d’une durabilité digne de mention. Athlète sympathique, coéquipier hors pair, il a participé à deux conquêtes olympiques et a remporté deux médailles d’or aux Championnats du monde.

 

8. Terry Sawchuk
 

Décédé trop jeune à l’âge de 40 ans, Sawchuk a connu un passage rocambolesque dans la LNH. Il représente pour moi, la résilience, la ténacité alors que la liste des blessures qu’il a subies ressemble plus à celle d’un soldat en temps de guerre que celle d’un gardien de buts dans la meilleure ligue au monde. Ses marques du nombre de victoires et de jeux blancs sont demeurées références pendant plus de trente ans.

 

7. Ken Dryden
 

La pose du grand gardien le menton bien appuyé sur ses deux mitaines, au-dessus de son bâton nous revient rapidement en tête. Un érudit, il a touché six fois à la Coupe Stanley en une carrière écourtée de moins de 400 parties jouées. L’impact de son arrivée fut si immédiat qu’il a remporté le trophée Conn Smythe avant de mettre la main sur le trophée Calder, une saison plus tard.
 

6. Bernard Parent
 

Cette pause forcée m’a permis de découvrir Bernard Parent. La séquence qu’il a entamée lors de la saison 1973-1974, à son retour d’un passage infructueux dans l’Association Mondiale, a duré plus de deux ans et est reconnue comme parmi les meilleures par un gardien dans l’histoire. Au passage, deux Coupes Stanley, deux trophées Conn Smythe et deux Vézina, pas mal. Des problèmes au dos mettront fin à cette séquence qui semblait en voie de se poursuivre. Celui qu’on surnommait « Frenchy » fête aujourd’hui même ses 75 ans de naissance.

 

5. Jacques Plante
 

Le 1er novembre 1959 restera marqué à jamais dans l’histoire de la position. Amoché, sept points de suture au visage après avoir reçu un tir d’Andy Bathgate au visage en première période, Jacques Plante défie l’autorité de Toe Blake et revient devant sa cage au Madison Square Garden portant un masque protecteur pour concrétiser une victoire de 3-1 des Canadiens. Victime de moqueries à l’époque alors que la plus grande qualité d’un gardien doit être l’absence de peur, il sera plus tard salué pour son courage dans les circonstances. Ah oui, il a aussi à son actif 6 Coupes Stanley, 7 trophées Vézina et un trophée Hart...

 

4. Vladislav Tretiak
 

« Tretiak : The Legend » je me souviens très bien du premier livre biographique que j’ai lu avec sa couverture grise argentée, le gardien tenant son masque à la main portant l’uniforme de l’Union Soviétique. Même s’il n’a jamais joué dans la LNH, le choix de septième ronde des Canadiens en 1983 a changé la position de gardien par son approche au niveau de la condition physique. Trois fois médaillé d’or aux Jeux Olympiques et dix fois champion du monde, il aura perpétué sa légende en étant entraineur des gardiens des Blackhawks de Chicago pendant quatorze saisons.

 

3. Martin Brodeur
 

En appuyant ses défenseurs lors de l’amorce des sorties de territoires, plusieurs le « blâment » pour l’apparition de la zone interdite aux gardiens sur la patinoire. S’il excellait dans le maniement de la rondelle, je me souviens encore plus de Martin Brodeur comme celui qui savait faire l’arrêt clé au bon moment. Durable, il était devant la cage des Devils à chaque soir. Affable, il avait du temps pour tout le monde. Il ne fallait pas confondre cette approche pour de la mollesse alors qu’il savait comment gagner.

 

2. Dominik Hasek
 

Peu de gardiens ont élevé les standards de mesures d’excellence comme Dominik Hasek. Il demeure, à ce jour, le gardien avec la meilleure efficacité en carrière à ,922. Ses deux trophées Hart, remis au joueur le plus utile, témoignent de l’importance de sa contribution. Il détestait allouer un but, même lors des entrainements. Le parcours improbable de la République Tchèque aux Jeux Olympiques de Nagano lui est en grande partie attribuable alors qu’il bat le Canada en demi-finale dans une séance de tirs de barrage mémorable avant de blanchir les Russes en grande finale.

1. Patrick Roy

Un gagnant. C’est le premier mot qui me vient en tête. J’ai eu la chance de seconder Patrick tôt dans ma carrière et, bien que le vestiaire ressemblait à celui d’un match des étoiles avec les Sakic, Forsberg, Raymond Bourque et j’en passe, Roy était souvent celui qui se levait au-dessus de la mêlée pour mener les troupes. De son arrivée inattendue avec les Canadiens sur une charpente frêle en 1986 jusqu’à sa quatrième conquête de la Coupe Stanley en 2001 au Colorado, il a su s’adapter et évoluer, le faisant majoritairement à sa façon. Qui ne se souvient pas du parcours éliminatoire de 1993 et de l’assurance qu’il démontrait lors de toutes ces victoires en prolongation? Perfectionnant le style papillon, son empreinte est indélébile dans le monde des gardiens de buts.