L’an passé, à sa troisième saison dans la Ligue nationale, l’attaquant Anthony Beauvillier a goûté à l’effervescence et à l’intensité des séries éliminatoires pour la première fois de sa jeune carrière avec les Islanders de New York. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce printemps, le degré d’excitation est loin d’être le même! Le Sorelois de 22 ans espère que l’action va reprendre comme prévu, mais il demeure aussi très conscient qu’il faudra peut-être se montrer plus patient que prévu.

«Il y a beaucoup d’inconnus, dit Beauvillier. Par exemple, une journée une nouvelle circule sur les réseaux sociaux disant qu’on retournera dans nos villes le lendemain matin. Mais il n’y a rien de concret. Tout le monde est dans l’inconnu à savoir si on va recommencer ou pas. Nous avons un plan pour le retour, mais aucune date fixe. Ce n’est pas 100 pour cent certain, mais on se prépare comme si on allait recommencer, mais on ne sait jamais.»

Quand la saison a été interrompue dans la Ligue nationale, les Islanders se retrouvaient en très bonne position pour participer aux séries éliminatoires. Accusant un point de recul seulement sur les Hurricanes de la Caroline et les Blue Jackets de Columbus, ils avaient confiance de dépasser les clubs repêchés. On ne saura jamais si la troupe de Barry Trotz aurait pu parvenir à ses fins. Maintenant, ce que l’on sait, c’est que pour avoir le privilège de participer aux séries, ils devront auparavant remporter trois parties contre les Panthers de la Floride.

«Je pense que tout le monde qui était en séries ou dans une course aurait préféré terminer la saison régulière, mentionne Beauvillier sans aucune hésitation. On a fait de grosses transactions à la date limite en allant chercher Andy Greene et Jean-Gabriel Pageau et on croyait en nos chances de se rendre loin en séries. On aurait aimé mieux finir la saison pour se donner les meilleures chances possible.»

«Le plan de retour est intéressant. C’est une nouvelle chose pour tout le monde et personne n’a jamais vécu l’expérience de ce nouveau format, ajoute Beauvillier. C’est différent, mais une pandémie comme celle que l’on vit, c’est une première pour tout le monde. C’était probablement la meilleure chose à faire et la plus juste pour chaque équipe.»

Apprendre des séries 2019    

Après avoir connu une saison de 103 points sous la gouverne de Barry Trotz qui venait de mener les Capitals à la conquête de la Coupe Stanley le printemps d’avant, les Islanders ont sorti les Penguins en quatre petites parties en première ronde. Tous les espoirs étaient permis sauf que New York s’est fait balayer par les Hurricanes au second tour.

« C’était une première pour moi dans la LNH, rappelle Beauvillier. De mon expérience personnelle, j’ai appris qu’il faut être patient. Je me souviens d’ailleurs qu’avant que les séries débutent, Valtteri Filppula, mon partenaire de trio avec Leo Komarov, m’avait dit de ne pas essayer de faire un circuit à chaque présence, de prendre ça comme un match régulier et d’essayer de bien paraître à chaque présence. Ça s’est bien déroulé en première ronde. La série contre les Hurricanes n’a pas tourné en notre faveur, mais il faut se rappeler de ce goût amer et revenir plus affamés.»  

Avec les additions de Green et Pageau, les Islanders ont ajouté deux éléments très intéressants pour essayer de se rendre plus loin cette année. Et comme l’an passé, le travail a aussi été divisé devant le filet. Robin Lehner est parti, mais Semyon Varlamov l’a remplacé pour partager la besogne de façon égale avec Thomas Greiss. C’est une recette qui a bien fonctionné pour quelques formations au printemps 2019 et avec une ronde de qualification supplémentaire avant les séries, miser sur deux gardiens de qualités (et bien reposés) peut s’avérer un avantage indéniable.

«Je pense que oui, répond l’ancien porte-couleurs des Cataractes de Shawinigan. Ils se sont partagé la tâche toute l’année et c’est un bon problème pour nos entraîneurs. Celui qui est hot continue à goaler et l’autre attend sa chance.»

Et jouer sans spectateurs. Est-ce un avantage pour les pauvres Islanders qui trimballent leur baluchon entre Long Island et Brooklyn? Jouer à domicile en séries au vétuste Nassau Coliseum, ce n’est certainement pas une atmosphère que l’on peut comparer à Winnipeg ou Calgary?

«C’est la partie qui est regrettable dans le format de retour au jeu, explique Beauvillier. On aime beaucoup nos partisans. Au Nassau Coliseum, c’est une vraiment ambiance assez différente! Tous les buildings ont quelque chose de différent, mais le nôtre est encore plus différent. Les fans sont près de la patinoire, il y a beaucoup de bruit et ça sent le hockey dans l’aréna. J’ai hâte de voir ce que ça va donner lors de notre premier match sans partisans.»

«On croit en nos chances de se rendre loin, répète le Québécois. On a vraiment une belle famille à New York et tout le monde s’entend bien et on travaille super bien ensemble. Si ça recommence, la Coupe est à la portée de tout le monde. Tout le monde a une chance de la remporter.»