CHARLOTTE, Caroline du Nord - Depuis l’an dernier, l’attaque des Hurricanes de la Caroline est menée par deux jeunes Finlandais, Sebastian Aho et Teuvo Teravainen. Plus tôt que tard, ceux-ci pourraient être rejoints par leur compatriote Janne Kuokkanen, présentement le meilleur marqueur de leur club-école, à seulement 20 ans.
 

Kuokkanen ne s’en cache pas : il rêve du jour où il partagera le vestiaire avec Aho et Teravainen, respectivement un an et quatre ans plus vieux que lui.

 

« Ce sont déjà des grands leaders chez les Hurricanes, disait l’attaquant des Checkers de Charlotte au RDS.ca, lorsque rencontré la fin de semaine dernière. De les voir jouer et produire de la sorte dans la LNH, ça m’inspire à vouloir faire comme eux. Je connais Sebastian depuis longtemps. On a joué ensemble à Karpat. Il est un exemple que peu importe d’où tu viens, même d’une petite ville en Finlande, tout est possible. »

 

Kuokkanen a effectivement rejoint Aho dans l’équipe des moins de 20 ans de Karpat, en 2014-2015, alors qu’il était à peine âgé de 16 ans. Un an plus tard, il terminait au deuxième rang des marqueurs de l’équipe, convaincant ainsi les Hurricanes d’en faire le 43e choix au total du repêchage 2016.

 

Cela survenait presque un an jour pour jour après que les Canes aient fait d’Aho la 35e sélection au total. Ces deux prises de deuxième tour pourraient éventuellement devenir très payantes pour la Caroline, une équipe qui n’a pas fait les séries depuis 2009.

 

Mais avant d’aider les Hurricanes à participer aux séries, Kuokkanen aide présentement les Checkers à trôner au sommet du classement général de la Ligue américaine, avec un dossier de 16-4-1 en 21 matchs. À sa deuxième saison à Charlotte, celui qui alterne entre le centre et l’aile domine les siens avec 22 points (8-14).
 

Une belle progression après une récolte de 40 points (11-29) en 60 rencontres, l’an dernier. Un rendement plus que respectable pour un jeune homme qui était alors âgé de 19 ans.
 

« Les choses vont bien pour moi. Je suis content. Je joue pour une bonne équipe et avec de bons coéquipiers. Je me développe bien et j’obtiens beaucoup de temps de glace chaque match », relève Kuokkanen, qui parle couramment le finlandais à Charlotte, en raison de la présence de ses compatriotes Aleksi Saarela et Saku Maenalanen.

 

On parle finlandais à Charlotte

 

Saarela, 21 ans, cogne également à la porte de la LNH, lui qui a été obtenu dans la transaction envoyant Eric Staal aux Rangers de New York. Quant à Maenalanen, du haut de ses 6 pieds 4 pouces, il représente un « projet », après quatre saisons professionnelles disputées dans son pays, en SM-Liiga.

 

Les deux ne sont pas Aho et Teravainen, mais laissent néanmoins miroiter à Kuokkanen ce que ce serait jouer avec des coéquipiers parlant la même langue que lui.

 

« Je connaissais Aleksi avant d’arriver à Charlotte. Il était déjà une vedette en Finlande, à 16 ans. Plus jeune, je lisais des articles sur lui et regardais ses matchs. Saku vient de la même ville que moi. Les deux sont de bons amis et m’aident quand j’en ai besoin. »

 

Kuokkanen évolue toutefois rarement sur le même trio qu’eux. Lors du passage du Rocket de Laval à Charlotte, en fin de semaine, il a formé une très bonne ligne avec le Québécois Nicolas Roy et le Tchèque Martin Necas, deux jeunes qui ont déjà goûté à la LNH et qui font partie des meilleurs espoirs des Hurricanes.

 

Avec Aho et Teravainen qui sont encore très jeunes, Lucas Wallmark et Warren Foegele qui ont grimpé dans la Ligue nationale cette saison, et 10 attaquants de 23 ans et moins chez les Checkers, Kuokkanen sait très bien qu’il devra continuer à s’améliorer pour passer l’entonnoir.

 

« Je dois devenir plus solide dans mes batailles individuelles, analyse l’attaquant de 6 pieds 1 pouce et 190 lb. Ça passe par me renforcer, mais aussi par devenir plus rapide. Je sais que ce n’est qu’une question de temps avant que j’obtienne une réelle chance avec les Hurricanes. Ce sera à moi de la saisir. »

 

Un détour par London

 

Kuokkanen ne serait sans doute pas aussi bon, à 20 ans, s’il n’avait pas décidé de quitter sa Finlande natale pour joindre l’excellent programme des Knights de London, il y a deux ans. Là-bas, il a eu la chance d’être dirigé par Dale Hunter, envers qui il n’a que de bons mots.

 

« J’ai le même agent qu’Olli Juolevi [5e choix au total des Canucks de Vancouver en 2016]. Il jouait déjà à London et m’avait vanté l’organisation. Je jouais depuis quelques années en Finlande et je voulais essayer quelque chose de nouveau. J’ai adoré mon année à London », explique Kuokkanen lorsqu’on lui demande pourquoi il a opté pour la Ligue de l’Ontario.

 

« Avant de joindre les Knights, j’ai regardé quelques-uns de leurs matchs des séries de 2016. Ils avaient de bons joueurs, comme [Mitch] Marner, [Christian] Dvorak et [Matthew] Tkachuk. Ça m’a donné le goût de jouer à London et de devenir bon comme eux », ajoute-t-il en faisant référence à l’excellente édition 2015-2016 des Knights, championne de la coupe Memorial devant les Huskies de Rouyn-Noranda.

 

Le Finlandais croit d’ailleurs que son déménagement à London a été la meilleure chose qui pouvait lui arriver.
 

« Cette année-là a été très importante. Je venais de me faire repêcher. Je voulais m’habituer à la petite patinoire, mais aussi à parler anglais et à la culture nord-américaine. Maintenant, à 20 ans, je me sens vraiment confortable. »

 

Tellement confortable qu’il est rendu le cheval de tête de la puissante attaque des Checkers, une équipe qui a tout ce qu’il faut pour remporter la coupe Calder cette saison.

 

Pareille conclusion mettrait encore plus les réflecteurs sur lui et lui donnerait des arguments de poids en vue d’un poste régulier avec les Hurricanes, la saison prochaine.

Bientôt une ligne Kuokkanen-Teravainen-Aho en Caroline? Ça se pourrait.