Les Penguins de Pittsburgh ont réussi tout un exploit en remportant une deuxième coupe Stanley consécutive avec leur victoire lors du sixième match contre les Predators de Nashville.

Dans la même mesure où on a commencé à se poser la question pour les Blackhawks de Chicago et les Kings de Los Angeles lorsqu’ils ont gagné des coupes Stanley en un court laps de temps, on peut se questionner sur l’étiquette de dynastie pour les Penguins.

En raison de cette deuxième coupe Stanley en autant d’années, je crois que l’on peut décrire les Penguins comme une dynastie des temps modernes.

La ligue a changé ce qui fait en sorte que l’on ne peut plus qualifier une équipe de dynastie selon les mêmes critères qu’auparavant, alors que le plafond salarial est venu changer la donne. Avec deux coupes de suite, il faut parler d’une dynastie des temps modernes.

Il faut les considérer comme telle puisqu’ils figurent parmi l’élite de la Ligue nationale. Ils sont le barème à travers la Ligue. Tout le monde veut se mesurer aux Penguins pour voir où ils en sont rendus dans leur développement. Présentement, si tu veux gagner une coupe Stanley, la référence est de battre les Penguins de Pittsburgh.

Leur noyau est assez fort qu’ils n’ont que de petits changements à apporter dans l’entre-saison pour combler les éventuelles pertes. Il faut leur donner le crédit alors qu’ils ont développé des joueurs de soutien dans leur filiale. On n’a qu’à penser à Jake Guentzel. On n’avait pas nécessairement de grosses attentes envers lui, mais il a su accomplir le travail.

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Les transactions aident à apporter des éléments dont tu peux avoir besoin, mais tu dois aussi bien repêcher et développer tes joueurs pour les amener au bon moment.

Peut-être que l’on devra attendre un autre 20 ans avant de voir une équipe défendre son titre comme cette édition des Penguins vient de le faire. C’est ce qu’il a fallu attendre depuis les deux conquêtes des Red Wings de Detroit en 1997 et 1998. C’est ce qui rend cet accomplissement des Penguins et cette équipe spéciale.

La recette gagnante

Deux éléments ont selon moi fait pencher la balance en faveur des Penguins lors de la finale. Sidney Crosby a tout d’abord pris les choses en main lors de cette série, peut-être même plus qu’il ne l’avait fait jusqu’ici ce printemps. Lorsqu’il est venu le temps de hausser son jeu d’un cran, il l’a fait. C’est surtout son calme sous pression qui lui a permis d’accomplir des jeux importants et qui a eu un impact significatif sur le résultat final que l’on connaît.

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Crosby mérite amplement ce deuxième trophée Conn-Smythe en autant de saisons. Je crois que Mario Lemieux a eu les mots justes lorsqu’il a dit que Crosby était l’un des meilleurs joueurs de tous les temps. Il n’y a pas de doute dans mon esprit que c’est bien le cas. C’est déjà difficile de gagner une première coupe Stanley, mais de mener ton équipe à une deuxième consécutive avec si peu de repos, c’est impressionnant. Il faut se rappeler que Crosby a participé à la Coupe du monde ce qui a rallongé son calendrier. Il s’est imposé lors de la saison comme meneur au travers de la Ligue au chapitre des buts. Il a ensuite poursuivi son travail lors des séries. Cet ensemble d’éléments fait en sorte que je dois le considérer comme l’un des meilleurs joueurs à avoir patiné dans la Ligue nationale.

Mon deuxième facteur, c’est la tenue de Matt Murray devant le filet. J’ai toujours considéré que le dénouement de cette histoire est dommage pour Marc-André Fleury parce qu’il a bien fait en renfort lorsque Murray s’est blessé au début des séries. Par contre, c’est Murray qui était l’homme de confiance de Mike Sullivan et il a prouvé qu’il avait eu raison de lui faire confiance. Il a été à la hauteur dans les moments critiques, alors qu’il termine les séries avec deux blanchissages consécutifs. Privés de leur défenseur no 1 en Kristopher Letang, les Penguins ont fait un excellent travail défensif, mais par comité.

Il faut apprécier le travail des attaquants et des joueurs de soutien des Penguins. Je veux donner en exemple ce qu’a apporté le vétéran Matt Cullen à cette formation. Il a gagné plusieurs mises au jeu importantes dans son territoire et a rempli ses missions défensives avec succès. De plus, leurs meneurs ont donné l’exemple en étant responsables dans leur territoire. Avec l’absence de Letang, le jeu de transition était parfois plus difficile, mais on voyait les attaquants qui venaient prêter main-forte à leurs défenseurs. Evgeni Malkin et Phil Kessel n’ont pas triché sur la patinoire.  Les Penguins ont travaillé en unité de cinq. Une part du crédit de la réussite en défense revient donc à Murray et aux attaquants.

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Les six défenseurs chez les Penguins ont quant à eux gagné beaucoup de respect à travers la Ligue de par leur travail. Certains ont dépassé les attentes qui étaient placées en eux et se sont révélés de belles surprises, comme Brian Dumoulin.  

Pour connaître du succès dans la ligue d’aujourd’hui, il faut une combinaison équilibrée entre un bon jeu défensif, un jeu de transition efficace et un échec avant soutenu. L’équipe qui parvient à mieux combiner ces éléments risque de l’emporter et c’est ce qui est arrivé. On anticipait cette série comme étant une confrontation entre l’attaque des Penguins et la défense des Predators, mais je ne suis pas prêt à dire que seulement l’attaque a fait gagner les Penguins. Le côté collectif et l’expérience pèsent beaucoup dans les moments corsés. Plusieurs joueurs des Penguins étaient de retour avec l’équipe cette année après avoir gagné la coupe Stanley la saison passée et ça leur a été profitable.

Les Predators tout juste à court

Malgré la défaite, les Predators peuvent avoir la tête haute, car ils ont été l'une des surprises lors des séries. C’était une équipe Cendrillon qui est arrivée à deux matchs de remporter la Coupe. Ils vont encore prétendre aux grands honneurs dans les prochaines années en raison de leur noyau. Par contre, je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils retourneront en finale l’an prochain, car tellement d’événements peuvent arriver.

Je pensais en 2004 avec les Flames qu’on avait une chance de retourner en finale par la suite, mais on a vu qu’ils n’ont même pas été en mesure de s’en approcher. C’est difficile à faire et encore plus à répéter. Le potentiel est là et le défi sera de conserver leurs meilleurs éléments et de greffer de joueurs autour comme ils l’ont fait avec Fredérick Gaudreau. Il faut entourer le noyau avec des joueurs qui peuvent faire le travail et qui au final, ne coûte pas trop cher non plus.

C’est ce qu’ont réussi les Penguins comme tour de force afin de soulever la Coupe pour la troisième fois depuis 2009.

Propos recueillis par Maxime Tousignant