Quand la saison s’est arrêtée dans la Ligue nationale, le défenseur Xavier Ouellet venait de disputer douze des quinze dernières parties du Canadien. Sur les derniers miles d’un pacte de deux années, il espère avoir réussi à prouver sa valeur à Marc Bergevin et il souhaite signer un nouveau contrat qui lui permettrait de rester dans l’organisation... avec Montréal et non Laval comme objectif.

 

Joueur autonome avec restriction, le capitaine du Rocket n’a pas eu de discussions avec l’équipe mais pour l’instant il serait honnête de dire que la pandémie qui frappe la planète le préoccupe beaucoup plus que sa prochaine entente contractuelle.

 

Entrevue de Luc Gélinas avec Xavier Ouellet

« C’est encore tôt dans l’été et quand tu n’es pas joueur autonome ça presse un peu moins, explique Ouellet de son domicile du Michigan où il passe les étés avec sa jeune famille. De mon côté je me sens super confiant. J’ai eu une bonne saison avec Laval et je trouve que j’ai bien fait aussi quand j’étais à Montréal. »

 

Évidemment la crise que nous traversons actuellement ne fait pas l’affaire de personne. Dans le cas du défenseur de vingt-six ans, l’arrêt des activités dans la LNH est quand même tombé à un mauvais moment.

 

« Ça affecte tout le monde. Que tu sois un jeune qui n’a pas encore signé de contrat, un vétéran qui se demande si l’heure de la retraite a sonné ou un gars comme moi qui fait la navette entre la LNH et la AHL depuis deux et qui veut rester en haut. J’aurais aimé ça avoir l’opportunité de jouer les onze parties qui restaient pour prouver encore plus que je mérite un contrat. Ça affecte le futur de plusieurs joueurs et je pense que les dirigeants le savent. » 

 

Les jeunes qui poursuivaient leur apprentissage et leur développement à Laval sont également victimes de la situation.

 

« C’est regrettable et c’est difficile à accepter mais c’est fou ce qui se passe en ce moment, continue Ouellet. C’est fâcheux pour les jeunes de rater cette opportunité-là. Laval était dans une belle course et en bonne position. La santé, c’est ce qui est le plus important en ce moment et il faut faire tout ce que ça prend pour protéger les gens. »

 

Une participation aux séries éliminatoires aurait notamment permis à Jesperi Kotkaniemi, Ryan Poehling, Cale Fleury et Cayden Primeau de peaufiner leurs habiletés à un autre niveau avec le Rocket.

 

Le jeune gardien de vingt ans fait quand même parler de lui. Mardi, il a été le premier joueur de la jeune histoire du Rocket nommé sur l’équipe d’étoile des recrues. Avec Laval, le gardien américain a compilé une fiche de 17-11-3 avec un taux d’efficacité de ,908 et une moyenne de buts alloués de 2,45. «Une de ses grandes qualités, c’est son calme et comment il arrive à gérer les moments importants, analyse Ouellet qui a passé plus de quatre mois à ses côtés avec le Rocket. C’est un gars qui vient pour travailler à chaque jour, il fait ce qu’il a à faire et il possède une bonne attitude. Je ne vois pas pourquoi il n’aurait pas un bel avenir dans la LNH car il possède tout ce qu’il faut.»

 

La santé avant le hockey

 

Rappelé de la AHL au début de février, le défenseur gaucher garde la forme et s’entraîne à la maison. Si les propriétaires et l’Association des joueurs trouvent un moyen de ramener le hockey cet été, le scénario d’inclure douze formations en séries sortirait les joueurs du Canadien de leurs vacances…ou de leur confinement, si vous préférez. Si c’est le cas, Ouellet sera assurément du groupe.

 

« C’est dur de penser à quand on pourrait revenir au jeu car la priorité pour moi c’est vraiment la santé des gens. Je ne veux pas mettre aucune vie en danger ou placer ma famille en danger. Si c’est possible de revenir et que ce n’est pas dangereux pour la santé des gens, ça serait l’fun mais je ne pense pas qu’on soit rendu là à ce moment-ci. »

 

« Même si les équipes sont en confinement, il y a beaucoup de personnes impliquées dans une organisation, poursuit-il. Il y a des joueurs dans la ligue qui sont à risque et il y a aussi des entraîneurs et des thérapeutes. C’est difficile d’imaginer que l’on joue au hockey en ce moment. »