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RÉSULTATS

Conjointes et coéquipières : l'équilibre de Poulin et Stacey

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« Quatre mois plus tard, je n'ai pas cessé de sourire. »

C'est ainsi que Marie-Philip Poulin a souligné ses quatre mois de mariage avec Laura Stacey, dans une publication sur Instagram le 28 janvier dernier. Cette phrase simple, mais remplie d'émotions accompagnait un carrousel de photos de cette journée où elles ont uni leurs destinées.

Les souvenirs de ce samedi de septembre ensoleillé, dans la campagne à la frontière du Québec et de l'Ontario, sont encore frais à la mémoire des deux femmes. 

« Quand on revoit des vidéos et des photos, ça nous ramène rapidement à ce moment-là. Une fin de semaine avec toutes nos personnes préférées au même endroit. On ne pouvait pas demander mieux » me confiait Marie-Philip avant le début de la deuxième saison de la LPHF. 

Au-delà des fleurs, des robes blanches et du décor bucolique, la présence d'environ 200 de leurs proches est aussi ce qui a marqué Laura. 

« Tous ceux qui ont une grande place dans notre coeur sont venus à notre mariage. Il y a très peu de moments dans la vie où c'est possible de faire ça. » Même Arlo, le Golden Retriever du couple, a été impliqué dans la cérémonie!

Aux yeux du public, Poulin ne craque jamais dans les moments importants. « Capitaine Clutch » est toutefois celle qui a pleuré le plus entre les deux conjointes, révèle Stacey en riant. 

« Je n'aime pas montrer mes émotions. Marie non plus, mais intérieurement elle est très sensible. On a fini par pleurer toutes les deux durant la cérémonie. » Marie-Philip n'a d'autre choix que d'acquiescer. « Oui je suis un peu sensible, mais c'était un moment très spécial » résume-t-elle en rappelant qu'il est rare que le couple s'affiche de façon aussi intime. 

« Nous avons célébré notre amour, cette connexion qu'on met souvent de côté parce que nous sommes coéquipières. Sortir de cette zone de confort et nous montrer telles que nous sommes, c'était magique » ajoute Laura. 

Coéquipières et amoureuses : deux sphères distinctes

Il est vrai que les deux femmes sont davantage connues du grand public pour leurs exploits sur la patinoire avec Équipe Canada et, plus récemment, avec la Victoire de Montréal. Même auprès de leurs coéquipières, elles font tout pour être considérées comme deux hockeyeuses à part entière. Elles ne s'assoient pas côte à côte dans le vestiaire ou l'autobus et ne partagent pas de chambre sur la route. 

« On met les choses au clair. Nous sommes deux personnes qui sont là pour les bonnes raisons et jouer au hockey », explique Marie-Philip sans détour. 

Aux premières loges de leur relation, Ann-Renée Desbiens est catégorique : « Si Laura manque une passe, tu peux être certaine que Pou va lui dire! », s'exclame la gardienne de but. Stacey confirme qu'au travail, sa femme est avant tout sa capitaine. « Elle n'est clairement pas gênée de me le dire quand je fais une erreur sur la glace! Mais c'est bon pour nous et c'est ce qui fait qu'on s'améliore. » 

Contrairement à leurs habitudes, les deux complices n'ont pas hésité à partager publiquement leurs fiançailles en mai 2023 sur une plage d'Hawaï, ainsi que de nombreuses photos et vidéos du mariage. Cette rare fenêtre sur leur monde a beaucoup fait réagir.

« Au début ça nous a fait “Ok là c'est beaucoup”, mais les gens qui venaient nous voir, connectaient avec nous, qui nous apportaient des bracelets. “Hey je peux être moi-même, merci!” Ça nous a vraiment ouvert vraiment les yeux à être correct à être toi-même » relate Marie-Philip. « On est tellement concentrées sur le hockey et à ne rien laisser paraitre. Mais c'est aussi important d'assumer qui nous sommes. On profite du mariage pour s'afficher, mais quand le hockey reprend, notre couple retourne dans sa bulle et dans son propre petit monde », complète Laura. 

Leur relation a poussé l'Ontarienne à apprendre le français, qu'elle maitrise d'ailleurs de mieux en mieux. Elle souhaitait communiquer avec sa belle-famille originaire de la Beauce, mais aussi avec les partisans de Montréal, sa ville d'adoption. 

« Je joue au Québec, à Montréal. Le français est la première langue dans cette province et cette ville. Tout le monde à Montréal m'a accueilli. Je pense que c'est très important d'essayer de trouver le bon mot et de dire merci aux fans. »

Compétitives de l'aréna à la maison

Ann-Renée Desbiens sourit en parlant de l'évolution de ses deux amies. 

« Ce sont deux femmes qui sont devenues meilleures en étant ensemble. Tu les vois à tous les jours se supporter, s'encourager, mais aussi se mettre au défi! Que ce soit sur glace, hors glace ou à la maison, elles veulent toujours gagner. Chacune est la plus grande supportrice de l'autre. »

Cette rivalité amicale implique même Arlo, maintenant âgé de 4 ans. Marie-Philip admet à contrecœur qu'il est davantage le chien de sa conjointe, même si c'est elle qui l'a choisi. Laura avance une explication en riant : « Je pense qu'il aime plus Marie pour la nourriture. Elle lui donne du sirop d'érable, du bacon, etc. Mais il préfère me coller et se coucher sur moi. Ça la dérange un peu! »

Un des grands défis du couple demeure de décrocher de leur travail puisque le hockey est aussi leur passion. Selon Marie-Philip, elles essaient de ne pas aborder le sujet une fois que la porte de la maison se referme. 

« On prend l'auto pour revenir de l'aréna et parfois on prend beaucoup de détours pour en parler parce que quand on arrive à la maison c'est fini… jusqu'à temps qu'on regarde RDS et qu'on voit les faits saillants et que je lui dise  ‘‘Tu as manqué cette passe-là?! ” »