La Victoire se fait surprendre en ouverture de sa série contre la Charge
LAVAL – Autre année, même résultat. Balayée en première ronde des séries en 2024, la Victoire de Montréal est toujours à la recherche du premier succès de son histoire en éliminatoires après le premier chapitre de sa bataille contre la Charge d'Ottawa.
Un but de Shiann Darkangelo, inscrit à mi-chemin en troisième période, a fait la différence dans un gain de 3-2 de la Charge jeudi soir à la Place Bell.
Autrice de huit buts en saison régulière, Darkangelo a reçu une passe en haut du cercle de mise en jeu à la gauche d'Ann-Renée Desbiens. Son tir de loin en apparence inoffensif a déjoué la gardienne du côté de la mitaine.
La Victoire, qui avait déjà réussi à combler deux déficits dans la partie, est restée sans réponse devant cette frappe tardive. Elle fait maintenant face à un déficit de 1-0 dans la série 3-de-5 qui l'oppose à une équipe de la capitale canadienne.
Pour Montréal, la défaite porte d'autant plus à réflexion qu'elle est la troisième de suite subie contre la Charge. Celle-ci avait remporté les honneurs des deux derniers affrontements entre les deux équipes en saison régulière.
« Il y a du positif à retenir de ce match, mais il faut aussi qu'on en retienne des leçons, s'alarmait Laura Stacey après la rencontre. Du premier au dernier trio comme devant le filet, ça n'a pas été notre meilleure performance et je crois qu'on peut toutes faire mieux dans le match numéro 2. C'est ça le message. On sait ce qu'on veut, mais ça ne veut rien dire tant qu'on ne le fait pas. »
L'entraîneuse Kori Cheverie a abondé dans le même sens. Elle a déploré les erreurs mentales qui ont mené ses joueuses à commettre d'inhabituels faux pas et à déroger du plan de match. Elle a cité en exemple la séquence menant au but vainqueur, sur laquelle deux joueuses de la Victoire ont suivi la porteuse du disque en périphérie, laissant à Darkangelo plus d'espace qu'elle en avait besoin pour décocher son tir décisif.
Cheverie a aussi frappé sur le clou du manque d'opportunisme. Dans les quelque dix minutes qui ont suivi le troisième but d'Ottawa, la Victoire a décoché neuf tirs, mais ceux qui n'ont pas raté la cible ont tous été maîtrisés par Gwyneth Philips, qui a signé une performance de 31 arrêts.
« Je vois le travail que les joueuses abattent quotidiennement, a dit Cheverie. Est-ce qu'on a joué notre meilleur match? Non. Est-ce que je leur ai dit qu'on n'a pas eu notre meilleur match? Oui. Est-ce qu'on va les talonner afin de s'assurer qu'elles fassent mieux au prochain match? Absolument. »
L'avantage numérique, source d'espoir
La Victoire est sortie des blocs avec l'aplomb attendu d'une équipe favorite propulsée par une foule conquise. Ses quatre trios se sont relayés en affichant une compréhension aiguisée de l'enjeu. La machine était bien huilée, jusqu'à ce qu'une première pénalité vienne détraquer l'engrenage.
Ottawa a ouvert la marque en avantage numérique. Pendant que Montréal se défendait avec trois attaquantes, Tereza Vanišová a tranché l'enclave avec une passe précise à Brianne Jenner, dont le tir sur réception a précédé le déplacement latéral d'Ann-Renée Desbiens.
À 5 contre 5, la Victoire a repris sa place derrière le volant. Et lorsque son tour est venu de déployer son attaque à cinq, elle n'a pas raté l'occasion de concrétiser sa riposte. Hypnotisée par la percée de Kati Tabin, la défensive ottavienne a négligé de couvrir Maureen Murphy dans la zone critique.
Murphy, dont la production a chuté en saison régulière, reprenait ainsi où elle avait laissé un an plus tôt. Dans les séries 2024, elle avait été la seule joueuse de la Victoire à récolter un point dans tous les matchs de l'équipe.
La Charge a repris les devants en début de deuxième, mais encore une fois les unités spéciales ont permis aux Montréalaises de revenir à la hauteur des visiteuses. De son bureau au point de mise en jeu droit, Marie-Philip Poulin a fouetté une passe d'Erin Ambrose dans les cordages.
« C'est gros d'être allées chercher deux buts en avantage numérique, se rassurait Stacey. Je crois que c'est l'un des points positifs auxquels il faut s'accrocher. J'ai déjà été dans cette pièce à certains moments où notre jeu de puissance était critiqué. C'est bon de savoir qu'on ne se fera au moins pas questionner là-dessus. C'est une chose autour de laquelle on peut se rallier. »
Poulin n'a peut-être pu faire la différence, mais ce n'est pas faute d'avoir essayé. Elle a été la plus insistante des attaquantes des deux équipes avec huit tirs cadrés. Après le but massue de Darkangelo, le trio pivoté par la Beauceronne a pris tous les moyens pour faire aboutir une autre remontée. Au total, les trois joueuses ont cadré 18 des 33 tirs de la Victoire, mais Philips ne les a pas laissées écrire l'histoire de la soirée.
À voir si elles auront plus de chance lors du deuxième match, qui sera disputé dimanche après-midi à Laval.
« [Nos joueuses] doivent trouver une façon de gagner. En tant que groupe, nous devons trouver une façon de gagner, a déclaré Cheverie. La situation dans laquelle on se retrouve n'est pas idéale, mais on a la chance de montrer le vrai caractère qu'il y a dans ce vestiaire en répondant de la bonne façon. J'ai hâte à la suite. »