Il y a plusieurs têtes basses présentement chez le Lightning mais vous savez quoi, on est encore confiant. Lorsque tu tires de l'arrière 3-1 dans un match, tu veux absolument gagner. Ce ne fût pas le cas mercredi, mais ce n'est pas comme si on perdait la série 3-1 actuellement.

On a prouvé depuis le début de la série ce qu'on était capable de faire face aux Devils. Pas beaucoup d'équipes qui perdaient 3-1 dans un match face à cette excellente formation défensive ont été en mesure de revenir de l'arrière comme on l'a fait. On leur a mis beaucoup de pression en deuxième période et on leur a encore une fois démontré qu'on était capable de marquer contre eux. C'est très bon pour notre confiance.

Mais il faut être aussi réaliste. Il faudra mieux jouer pour l'emporter car mercredi, nous leur avons remis la rondelle trop souvent. On a aussi accordé trop de surnombres, comme ce fut le cas sur le but gagnant de Scott Gomez. Heureusement que notre gardien Johan Holmqvist nous a gardés dans le match.

Il y a des soirs comme ça...

J'ai marqué un but face à Martin Brodeur mercredi, mais j'ai eu aussi 2 bonnes chances contre lui et je n'ai pas été en mesure de marquer alors que j'étais complètement seul devant le filet. Il y a des soirs comme ça. Je sais que lors de certaines rencontres, pour une raison que j'ignore, je n'ai pas de jambes. Mais je termine la rencontre avec 2 buts et 2 passes. Il y a d'autres soirs ou je me sens très bien, mais je ne suis même pas en mesure d'amasser un seul point.

Ce qui est toutefois rassurant, c'est que Martin St-Louis et moi connaissons les meilleurs moments de notre carrière. C'est qu'on a plus d'expérience et l'entraîneur nous fait confiance. On passe 25 minutes par match sur la glace en moyenne. Il faut être prêt à jouer ces minutes sinon, on va faire perdre l'équipe. On a beaucoup de responsabilité sur les épaules, et c'est ce qu'on veut.

Une rondelle qui fait mal

Bien des gens se demandent pourquoi je suis demeuré étendu sur la glace en fin de deuxième période derrière le filet adverse.

Une passe de mon coéquipier Vaclav Prospal, qui a dévié sur le bâton d'un joueur des Devils, s'est retrouvée directement sur ma bouche. Je ne pensais pas avoir perdu une dent. Je croyais simplement avoit été coupé. J'ai vraiment été sonné et je suis demeuré sur la glace longtemps, ce qui n'est pas dans mes habitudes. Vous savez, une rondelle, ça fait plus mal qu'un bâton. Je pense que j'aurais aimé mieux être coupé parce qu'il y a encore de l'enflure aujourd'hui.


Le St-Pete Times Forum vs le Continental Arena

Au moment d'écrire ces lignes, nous arrivons au Continental Arena pour notre entraînement. Cet amphithéâtre est bien différent du nôtre. Au New Jersey, l'ambiance n'est pas agréable contrairement à Tampa, où il y a beaucoup plus d'action dans les estrades.

Ici, ce n'est jamais plein, les amateurs sont discrets, bref ce n'est pas une atmosphère, ni un amphithéâtre idéal pour les séries.

Mais nous, on va se présenter ici pour aller au travail. On veut gagner et l'ambiance importe peu.

Il y a toutefois des édifices qui me motivent particulièrement. Le Centre Bell, à Montréal, est sûrement l'endroit où je ressens le plus d'énergie lorsqu'on joue à l'étranger. Ce ne sont pas seulement les Québécois qui ressentent ça. C'est aussi toute l'équipe. C'est la même chose au Centre Air Canada à Toronto.

Pour être franc, les meilleurs amphithéâtres pour le hockey sont au Canada, à l'exception du nôtre qui a beaucoup de vie.

Aux États-Unis, j'aime bien jouer à San Jose ou encore à Nashville. Il y a toujours une bonne atmosphère. Malheureusement, on ne joue pas souvent dans ces villes.

Là-dessus je vous laisse puisque je dois poursuivre ma préparation en vue du match de vendredi. Ce sera un match très important pour nous et cette fois, il faut sortir d'ici avec la victoire. C'est la seule chose qui compte.

*Propos recueillis par Renaud Lavoie