MONTRÉAL – Le Rocket de Laval a signé une deuxième victoire de suite avant de quitter pour son plus long voyage de la saison, lundi, disposant des Senators de Belleville par la marque de 3-2.

Poehling s'inspire de Caufield et vise la lucarne

Ryan Poehling a inscrit le but vainqueur lors d’un avantage numérique avec 2:55 à écouler en troisième période. Le Rocket offrait alors pour la deuxième fois du match une réplique immédiate après avoir vu les Senators créer l’égalité.

La touche de Poehling a aussi permis au club-école du Canadien de clore avec une fiche positive une éreintante séquence de cinq matchs en huit jours.

« Toute une semaine, a soupiré l’entraîneur-chef Joël Bouchard, comblé, au terme de la rencontre. C’était une semaine débalancée pour nous dans le sens qu’on faisait face à des équipes qui nous attendaient. Ce soir, j’avais mis les gars au défi d’aller chercher une victoire de caractère. Quand tu deviens fatigué, c’est facile de perdre le fil de toutes les commandes que l’entraîneur va demander sur la structure, les unités spéciales, c’est facile de devenir irrité par le match. J’ai trouvé que les gars ont été incroyables, honnêtement. Une victoire de caractère. C’est ce que j’avais demandé et c’est ce que j’ai eu. »

La veille, dans une victoire en fusillade contre les Marlies de Toronto, Poehling avait joué de chance pour enfiler son troisième but de la saison. Son tir avait dévié sur deux défenseurs avant de se retrouver derrière le gardien. Lundi, la chance n’a rien eu à voir dans son retour sur la feuille de pointage.

Après avoir reçu une passe de Cale Fleury au point de mise en jeu, Poehling a brièvement étudié ses options avant de décocher un tir vif qui est passé comme une balle dans l’ouverture au-dessus de l’épaule droite du gardien Cédrick Andrée.

« Je me souvenais que le coach nous avait parlé du fait que leur gardien n’était pas le plus imposant et qu’il avait tendance à s’agenouiller, alors je savais qu’un tir dans la partie supérieure était une option, a partagé l’étoile de la soirée. Et puis plus tôt dans le match, j’avais essayé de passer à [Joël] Teasdale à travers l’enclave. La passe avait été interceptée, mais j’avais remarqué que le gardien trichait un peu. Quand l’occasion s’est représentée, j’ai décidé de tenter ma chance. »

Poehling avait aussi mis la table pour le but de Teasdale en deuxième période, glissant habilement la rondelle derrière un défenseur pour permettre à son coéquipier de descendre sur le flanc gauche et de décocher un tir de qualité. L’ancien choix de première ronde du CH a maintenant sept points en douze matchs depuis le début de la saison.

Bouchard a noté qu’il aimait ce que lui offrait le trio que les deux jeunes complètent avec Joseph Blandisi.

« Ça s’en vient avec Ryan. Je suis content de son trio en général dans le sens où ils sont pesants dans leurs présences. En anglais, on dit heavy shifts. Ils sont difficiles à affronter et passent beaucoup de temps en zone offensive. Ce soir encore, à quelques reprises, ils ont réussi à faire ça. Et avec Ryan, ça va passer à travers ça. Je vous le dis depuis le début, ça va être un joueur de 200 pieds, capable de contribuer quand c’est le temps, mais surtout d’être un joueur de centre au niveau professionnel. »

« Il a encore des ratés de temps en temps, c’est normal, c’est pas grave. Mais j’aime beaucoup son engagement. Hier, il avait connu un très bon début de match. On a eu des correctifs à apporter et je trouve qu’aujourd’hui, il est revenu avec une autre bonne performance complète. »

Après un début de saison retardé par une légère blessure, Poehling affirme jouer avec confiance.

« Quand tu ne penses pas sur la patinoire, tes habiletés prennent le contrôle. C’est ce qui arrivé sur le but, j’ai vu le trou et je n’ai pas pensé, j’ai simplement tiré. C’est ce que j’en retiens, c’est ce que j’ai aimé. »

Belzile se fait justice

Le match a été marqué par une bagarre impliquant un pugiliste inhabituel. Alex Belzile a jeté les gants devant le défenseur Cody Goloubef en début de troisième période. Le vétéran tenait ainsi à se faire justice pour un geste dont il avait été victime en deuxième, quand Goloubef l’avait fait trébucher par derrière en avant du banc du Rocket.

Belzile, qui avait déjà écopé d’une pénalité pour obstruction avant d’engager le combat, a aussi été puni pour en avoir été l’instigateur. Il a en plus reçu dix minutes additionnelles pour mauvaise conduite.

Le Rocket s’accrochait à une avance de 2-1 quand Belzile est allé purger sa sentence. Son écart de conduite aurait pu coûter cher, mais ses coéquipiers lui ont évité de potentiels remords en écoulant avec brio le long désavantage numérique qui a suivi.

Et à la fin du match, Belzile a reçu le pardon de son entraîneur.

« Alex c’est un gars que j’adore, a défendu Bouchard. Je comprends qu’on peut dire qu’il a mis l’équipe dans une position précaire. Mais as-tu vu comment les gars se sont défendus pendant ces quatre minutes-là? C’est une des meilleures performances à 5-contre-4 que j’ai vues cette année et une des bonnes que j’ai vues en tant que coach. »

« Je ne suis pas un gars qui prône la violence, mais je prône de mettre ses culottes le matin, a continué Bouchard. Et Alex les a mises. Ce sont mes gars. Je suis demandant avec eux, mais à un moment donné, il faut que je reste derrière eux parce que tu vois les performances qu’ils me donnent. Et Alex, c’est un gars d’équipe. Il est toujours là pour encourager tout le monde, il travaille fort dans les entraînements, à tous les matchs il se donne. C’est un guerrier du hockey. Si ça arrivait à tous les matchs, si c’était de l’indiscipline motivée par un agenda personnel, on aurait des discussions. Mais a moment donné on veut des hommes et on gagne avec des gars de caractère. On ne gagnera pas juste avec des buveurs de lait. Ça vient avec l’ensemble de l’œuvre. »

« Une victoire de caractère »