LAVAL – Même si sa saison recrue l’avait laissé sur son appétit, Antoine Waked était confiant de prendre du galon à sa deuxième année avec le Rocket. Il se voyait hériter de responsabilités accrues, jouer sur l’un des trois premiers trios.

 

La réalité l’a rapidement rattrapé. Après un match hors-concours difficile à Belleville, Waked a été laissé de côté pour le premier voyage de la saison à Providence et Hartford. Au retour de l’équipe à Laval, l’entraîneur-chef Joël Bouchard l’a informé de sa décision de l’envoyer passer un peu de temps dans la ECHL. Après être passé directement du junior à la Ligue américaine à 21 ans, un léger pas de recul lui était imposé.

 

« Ça a été difficile d’apprendre que je m’en allais dans la East Coast en début d’année, ne cachait pas le jeune attaquant mardi dans le vestiaire du Rocket. Ce n’est pas quelque chose que j’avais envisagé durant l’été, à quoi j’avais pensé, donc ça a été un choc. »

 

Waked a été rapatrié à Laval lundi en compagnie de Michael Pezzetta. Le purgatoire des deux joueurs chez les Mariners du Maine, l’un des clubs avec lesquels le Rocket fera affaire cet hiver, aura duré exactement deux semaines.  

 

Leur retour coïncide avec le départ de Hayden Verbeek. Utilisé dans une seule rencontre depuis le début de la saison, le rapide attaquant a appris après l’entraînement de mardi qu’on l’enverrait trouver ses jambes au niveau inférieur.

 

« C’est correct qu’ils l’aient, le choc, a relativisé Bouchard. Ça ne sera pas plus facile en montant dans la Ligue nationale. Des chocs et de l’adversité, il va y en avoir. »

 

« Des gars comme Byron Froese et Brett Kulak sont passé par la ECHL, alors pourquoi pas eux?  C’est sûr que leur égo en prend un coup, mais dans la vraie vie, on se roule les manches. Et c’est ce qu’ils ont fait, [Waked] et Pezzetta. Il n’a pas trouvé ça drôle lui non plus. Mais j’ai parlé à Daniel Brière et il m’a dit qu’ils avaient bien joué et qu’ils avaient eu une bonne attitude. C’est ce qu’ils devaient faire. S’ils s’étaient ‘pogné’ le beigne et n’auraient pas performé, ils ne seraient pas ici. Si vous les voyez revenir, c’est parce qu’ils ont fait exactement ce qu’on voulait qu’ils fassent. Sinon, ils vont attendre encore un peu. »

 

Waked confirme qu’il revient à la maison dans de bonnes dispositions. Son séjour dans le Maine lui a permis d’obtenir plus de temps de jeu qu’il aurait pu en obtenir à Laval et de peaufiner son jeu offensif. Il a même été utilisé au centre, une première depuis le hockey mineur. Il revient avec une production de quatre points en sept matchs.

 

« Ça m’a fait du bien d’avoir beaucoup de glace et de toucher à la rondelle. Tu as plus de temps pour faire des jeux dans la East Coast. Ça a été quelque chose de positif pour moi et je reviens ici avec une bonne attitude. »

 

Le saut chez les professionnels, comme c’est le cas pour plusieurs joueurs extraits du niveau junior, n’est pas des plus fluides pour Waked. Auteur d’une saison de 39 buts et 80 points en 67 matchs à sa dernière année avec les Huskies de Rouyn-Noranda, il a été limité à 11 points en 63 parties au cours d’une première saison pesante pour toute le monde, les recrues comme les vétérans, chez le Rocket.

 

Waked se défend d’avoir sous-estimé l’ampleur du défi qui l’attendait chez les professionnels. « Je m’étais fait dire par énormément de joueurs que c’était une grosse marche et que ça prenait du temps », relate-t-il. Pour la suite de son parcours, il puise sa confiance dans son passé.

 

« Il y en a pour qui ça va plus vite que d’autres. Quand je suis arrivé dans le junior, ça m’a pris deux ans à avoir du succès. Donc je ne m’inquiète pas énormément avec ça, de ne pas avoir eu beaucoup de succès l’an passé. Je suis toujours positif. Je n’ai jamais été un joueur qui explose à sa première année. Je n’ai jamais été un joueur qui l’a eu facile non plus. Je suis habitué à ça et je garde une bonne attitude. »

 

Grenier chez le toubib

 

Waked n’est pas revenu à Laval pour s’entraîner et redescendre à la première occasion. Sans le confirmer, Bouchard a laissé entendre que le natif de Saint-Bruno-de-Montarville aura la chance de mettre ses apprentissages en pratique en situation de match.

 

Les détails de son intégration pourraient dépendre du sort qui attend Alexandre Grenier. Blessé en fin de semaine à Rochester, le vétéran est présentement évalué sur une base quotidienne.

 

« C’est peut-être un peu moins pire que prévu initialement, ce qui est une bonne nouvelle, a indiqué Bouchard. Il a fait beaucoup de traitement dans les trois derniers jours et il a une belle progression. »

 

Jeremiah Addison, qui attend de disputer un premier match cette saison, est lui aussi sur le carreau. Il ne s’est pas entraîné mardi, mais Bouchard a dit qu’il avait recommencé à patiner et que les nouvelles sur son état de santé devraient se préciser vers la fin de la semaine.

 

Le Rocket accueillera les Senators de Belleville mercredi et seront les hôtes d’un programme double contre les Comets d’Utica vendredi et samedi.