LAVAL, Qc - Après 301 jours et deux faux départs, Noah Juulsen a enfin repris le collier au cours du dernier week-end, disputant ses deux premiers matchs en près de 10 mois avec le Rocket de Laval.

Le défenseur s'est retrouvé dans l'inconnu l'hiver dernier, quand il a été atteint deux fois au visage par des rondelles le 19 novembre face aux Capitals de Washington. Après quatre parties avec le Canadien en décembre, le Tricolore l'a rétrogradé chez le Rocket. Puis, trois rencontres plus tard, Juulsen a dû se rendre à l'évidence : des problèmes avec sa vision périphérique affectaient son jeu.

« Il n'y a pas d'échéancier pour ce genre de problème et c'est probablement ce qui a été le plus difficile pour moi », a admis Juulsen, plus tôt cette semaine.

« L'attente est difficile, surtout quand vous n'obtenez pas de réponses précises quand vous essayez de comprendre ce qui se passe, a-t-il ajouté. Oui, il y a eu des journées difficiles. Mes amis, ma famille et ma copine m'ont aidé à trouver des moyens de passer à travers cette épreuve. »

Juulsen avait affirmé au bilan de fin de saison du Rocket qu'il aurait été prêt à revenir au jeu si l'équipe avait participé aux séries. Comble de malheur, son retour au jeu a ensuite été retardé à deux reprises cet automne.

D'abord, Juulsen s'est présenté à la deuxième journée du camp du Canadien avec un mal de tête, ce qui l'a contraint à trois semaines de repos. Juulsen a précisé mardi que c'était un incident hors glace qui avait causé les maux de tête et qu'ils étaient liés à un problème nerveux associé aux rondelles reçues au visage en novembre dernier.

Puis, alors qu'il semblait être en mesure de revenir au jeu le 18 ou le 19 octobre, il a été atteint par un virus.

Le grand jour est finalement arrivé vendredi dernier, à Hartford. Il a aussi joué le lendemain à Providence.

« J'ai eu du plaisir, a reconnu Juulsen. Ç'a été difficile de ne pas jouer pendant 10 mois.

« À mon premier match, le synchronisme n'était pas tout à fait à point. J'ai donc fait des jeux simples. Je prenais toujours la première option qui s'offrait à moi. »

Conscient du contexte difficile dans lequel le Britanno-Colombien de 22 ans se retrouvait, l'entraîneur-chef Joël Bouchard a apprécié le travail de son protégé, particulièrement lors du deuxième match. Bouchard a noté que Juulsen avait été « confiant et stable, avec et sans la rondelle ».

Bouchard a aussi reconnu qu'il avait dû s'assoir de temps en temps avec Juulsen au cours des 10 derniers mois afin de s'assurer qu'il gardait le moral.

« J'ai déjà été dans cette chaise-là. Je sais c'est quoi, a dit celui qui a disputé 364 matchs dans la LNH. Il veut jouer au hockey, avoir une carrière pro. Il est dans la fleur de l'âge et veut jouer. J'ai eu des discussions avec lui, j'ai pris le temps de lui parler. Les entraîneurs vont souvent oublier un joueur blessé parce qu'il n'est pas là. Il ne peut pas aider l'équipe à gagner.

« Il était important pour lui de réaliser le plan à long terme. Il avait une blessure à soigner. Il l'a fait. Il est maintenant capable de jouer. Il y avait un processus, c'était de ne pas le faire jouer pendant le reste de la saison. Une fois que vous vous faites à l'idée, vous pouvez voir plus loin. »

Juulsen a dit avec insistance ne jamais avoir craint que sa carrière était compromise. Il se dit aujourd'hui rétabli à 100 pour cent, sans aucun problème de vision.

Il espère maintenant vite grimper les échelons et retrouver la chaise qu'il occupait avant ses problèmes de santé. En l'absence de Shea Weber l'automne dernier, Juulsen avait gagné un poste au sein de la brigade défensive du Canadien et semblait de plus en plus à l'aise dans la LNH.

« Je veux me réétablir en jouant ici à Laval et j'ai espoir de retourner là où j'étais en début de saison l'an dernier. Mais pour l'instant, je suis simplement heureux de pouvoir jouer au hockey », a-t-il admis.