Une saison aussi spéciale qu'inattendue pour le Rocket
La pression que doit subir une équipe est souvent proportionnelle aux attentes envers elle. Après avoir raté les séries éliminatoires en 2023-2024, le Rocket de Laval a en quelque sorte commencé la nouvelle campagne avec un canevas vide et une histoire à écrire.
C'est finalement une épopée qu'il a rédigée.
Malgré la jeunesse de son groupe, on pouvait s'attendre à ce que le club-école du Canadien de Montréal connaisse un peu plus de succès, mais devenir champion de la section Nord et de la saison dans la Ligue américaine de hockey? C'était quelque peu ambitieux. C'est pourtant ce qui est arrivé, après une saison record de 48 victoires et 101 points.
«Ce serait de mentir de dire que nous nous étions parlé en début de saison et que nous nous disions que ça sentirait la première place au mois de mars. Ç'a tout le temps été un processus. Nous voulions bâtir ça brique par brique, car c'était important d'établir une identité et une culture», a mentionné l'entraîneur adjoint Daniel Jacob.
Beaucoup de joueurs y ont cru malgré tout, et ça s'est reflété sur la patinoire.
Sachant qu'il aurait justement un travail de développement à faire, à sa première année à la barre de l'équipe lavalloise, Pascal Vincent ne voulait pas regarder trop loin dans le temps. Toutefois, ses hommes lui ont rapidement fait constater que quelque chose d'intéressant pouvait se tramer.
« J'ai été très surpris de notre premier match de la saison, à Providence. Ils (les Bruins) n'ont pas touché à la rondelle, s'est souvenu l'entraîneur-chef du Rocket. Je me demandais si c'était simplement un match, ou si c'était que les Bruins étaient moins bons. Nous avons perdu notre deuxième partie, mais après, nous avons été constants dans notre progression. C'est ce que j'ai aimé. Même si notre équipe est relativement jeune, nous avons été constants dans notre façon de gérer le succès. »
Après ces deux matchs, le Rocket a connu une séquence record de huit victoires et il s'est lancé dans la course au titre de sa section, plutôt que dans celle pour la ronde de qualification des séries.
La saison du club ne fut pas un long fleuve tranquille, mais à travers les blessures, les défaites difficiles et les rappels dans la LNH, Vincent et son personnel n'ont jamais vraiment observé une baisse de régime de la part de leur formation. Encore mieux, ils ont vu un groupe qui a constamment respecté les demandes des entraîneurs, peu importe qui portait l'uniforme.
« J'ai dit à certains recruteurs du Canadien que l'équipe avait repêché de bons joueurs, mais aussi de bonnes personnes. C'est important. Les gars sont intelligents, ils ont un bon sens du hockey. Tu leur enseignes quelque chose et ils l'appliquent tout de suite », a indiqué l'entraîneur-chef.
«Ils ont acheté ce que nous voulions faire en matière d'intensité. Toute l'année, notre formation a fluctué, mais nous avons été en mesure de garder cette constance. Je pense que l'énergie dans ce vestiaire est contagieuse. Tu entres et tu n'as pas le choix de te donner à fond. Ça te donne de la profondeur», a renchéri Vincent.
Le Rocket devra maintenant tester cette énergie et cette profondeur, alors que les attentes envers lui sont bien différentes. Les observateurs lui donneront l'avantage lors des demi-finales de la section Nord, peu importe qui sera l'adversaire entre les Marlies de Toronto et les Monsters de Cleveland.
Cependant, ce que les joueurs ont vu cette saison leur donne confiance qu'ils ne crouleront pas sous cette pression des séries.
« Nous avons rapidement développé une chimie et nous avons joué de la bonne façon. Quand tu fais partie d'une équipe gagnante, que ce soit dans le junior ou chez les professionnels, tu observes les mêmes bonnes tendances au fur et à mesure que la saison avance. Je pense que c'est ce que nous avons dans ce groupe. Je pense qu'il y a quelque chose qui peut nous permettre de réussir quelque chose de spécial », a fait valoir le défenseur Zack Hayes.
Une chose est sûre, les Lavallois auront le soutien d'une intimidante marée blanche à leur retour à la Place Bell, car les partisans ont eux aussi commencé à croire que la coupe Calder est à la portée de leurs favoris.
« Nous sommes vraiment excités par les séries et nous avons hâte que ça commence, a insisté l'attaquant Laurent Dauphin. Ça fait longtemps que nous parlons des séries et de jouer dans la bonne manière. Ça va être de l'appliquer à ce moment. »
Le Rocket amorcera son parcours éliminatoire la semaine prochaine, à domicile, contre les Marlies, ou à Cleveland.