L'ambiance autour des Sénateurs d'Ottawa doit être tout à fait spéciale à la suite de la publication de cette vidéo montrant des joueurs de l'équipe s'en prendre verbalement à un entraîneur lors d'un récent déplacement en taxi en Arizona. La personne visée, Martin Raymond, est quelqu'un de très dévoué à la cause des Sénateurs. C'est vraiment triste pour lui. Ça va vraiment être difficile pour tout le monde de revenir en arrière même si les joueurs passaient le reste de la saison à s'excuser.

Les affirmations entendues dans la vidéo ont pour effet d'enlever toute crédibilité à Martin Raymond. L'organisation aura beau dire que c'est une mauvaise période et qu'il faut passer par-dessus, mais je suis convaincu que ça va laisser de profondes cicatrices.

« Nous sommes passés à autre chose »

Les dommages sont irréparables. Les joueurs concernés ne peuvent pas se présenter devant les médias et prétendre que ce n'est pas ce qu'ils ont dit ou encore qu'ils jouaient la comédie. Tout le monde les a entendus, y compris les 30 autres équipes de la LNH. Il n'y a pas que la crédibilité de l'entraîneur adjoint qui est affectée, celle des joueurs aussi en prend un coup.

Matt Duchene est un joueur sur lequel les Sénateurs misent pour l'avenir, mais je ne sais pas si on va lui offrir un contrat à long terme maintenant que l'on sait ce qu'il pense. S'il croit vraiment ce qu'il a dit, il aurait dû s'y prendre autrement en allant voir la direction pour lui exposer son opinion. Ç’aurait été professionnel, mais il faut être un homme pour le faire et avoir du cran.

Les joueurs ont préféré rire de leur organisation plutôt que d'aider à remédier à un problème qu'ils pensent avoir identifié. S'ils veulent que les choses changent, c'était à eux à prendre leur courage et à aller voir Pierre Dorion. Ç’a en dit long sur leur caractère.

 Dans le sillon,  ils entraînent aussi dans ce dérapage des jeunes comme Thomas Chabot et  Alex Formenton notamment.

Il y a aussi Chris Wideman dans la vidéo et à ce que je sache, il n'a rien accompli dans la LNH qui lui permette de ridiculiser les entraîneurs.

Les joueurs aussi devront vivre avec les conséquences de leurs paroles et je ne pense pas qu'il va y avoir beaucoup de monde qui aura confiance en eux. On ne s’est pas moqué d'un aspect physique de Martin Raymond, on s'en est pris à ses méthodes de travail. Qu'un athlète dise qu'«il n'a rien appris, » je trouve ça déplorable et c'est vraiment blessant.

La vie continue chez les Sénateurs

Je sais ce que je ferais

Martin Raymond doit reprendre ses fonctions et je ne sais pas ce qu'il va faire exactement, mais moi je sais ce que je ferais. Je lui ai envoyé un message ce matin pour le supporter et l'encourager. Je lui ai dit d'essayer de ne pas le prendre personnel en lui rappelant qu'il cohabite dans un milieu difficile. Tu as beau faire plein de choses pour le hockey, le hockey ne fera rien pour toi. C'est un milieu ingrat.

Moi, j'irais voir la direction pour lui demander de me libérer afin que je tente ma chance ailleurs ou que l'on me mute dans une autre fonction où je n'aurais pas de contact avec les joueurs, car j'aurais du mal à faire face à des athlètes en lesquels je n'ai plus confiance. On a attaqué ma fierté et j'aurais du mal à vivre avec cette situation. Ce n'est pas vrai que les joueurs pensent différemment aujourd'hui parce que cette vidéo est devenue publique.

Sénateurs : une leçon à retenir

Le karma des Sénateurs

Cette organisation a été affectée par de drôles de situations au cours des derniers mois. On peut penser à l'adjoint au directeur général Randy Lee qui a démissionné à la suite d'une histoire de harcèlement à Buffalo et que dire du roman-savon impliquant les fiancés des anciens coéquipiers Mike Hoffman et Erik Karlsson sans oublier les déboires financiers du propriétaire Eugene Melnyk.

Vous additionnez tous ces évènements et ça donne une mauvaise perception de l'organisation. Ce n'est rien de positif et rien pour faire avancer l'équipe. C'est pour cette raison que l'actuelle mésaventure est irréparable.

Je pense que la situation va être difficile à endurer pour Martin Raymond. Si l'organisation juge qu'il n'est pas à sa place, qu'on le mute à une autre poste pour le bien de l'équipe.

La fin d'une époque à Chicago

Un monument est tombé à Chicago avec le départ de Joel Quenneville, qui a été remercié de ses services par les Blackhawks. Dans le sport, on veut parfois entendre une nouvelle voix pour motiver les troupes.

Une page se tourne à Chicago

La direction a senti que les choses n'avançaient pas assez vite ou qu'elles avançaient moins rapidement et elle a décidé de tourner une page importante dans l'histoire de l'équipe.  C'est une décision difficile pour l'organisation, car cet entraîneur, avec ce groupe de joueurs, a remporté trois fois la coupe Stanley en six ans. C'est un exploit dans le hockey moderne. C'est quelque chose qui va rester dans les anales de l'histoire du club.

Les Blackhawks jouent pour ,500 en ce début de saison, ce qui n'est pas mal. À Montréal il y a deux ans, Michel Therrien a perdu son poste alors que le Canadien occupait le premier rang.  La nécessité d'avoir une nouvelle voix dans le vestiaire était trop forte pour que Stan Bowman fasse semblant de ne pas l'entendre.

On se demande pourquoi les Hawks n'ont pas procédé à ce changement durant la saison morte. On n'est pas au courant de tout ce qui se passe à l'intérieur d'un club. On avait peut-être demandé à Quenneville de changer certains aspects de son coaching, ce qu'il n'a pas réussi à faire ou à s'ajuster.

En Jeremy Colliton, les Blakchawks pensent avoir trouvé un jeune entraîneur qui a un bon degré de communication et qui va mieux coller à la nouvelle génération de joueurs.

*propos recueillis par Robert Latendresse