Les Américains ont montré qui était le patron du basketball mondial en dominant l'Espagne 82 à 76 en demi-finale du tournoi olympique, vendredi à Rio.

Les vedettes de la NBA affronteront dimanche pour une troisième médaille d'or consécutive la Serbie, qui a battu l'Australie 87-61 dans l'autre demi-finale.

Pour gagner les deux précédentes, les États-Unis avaient aussi battu l'Espagne dans deux finales serrées et spectaculaires à Pékin et à Londres.

À Rio, il y a eu match aussi, mais jamais les spectateurs de la Carioca Arena n'ont vraiment pu croire qu'ils allaient assister à la première défaite des étoiles de la NBA aux Jeux olympiques depuis 2004 (et la première dans un match international depuis 2006).

L'équipe américaine a fait constamment la course en tête avec une avance tournant souvent autour de 10 points. Ils étaient devant par neuf points après le premier quart, puis par six à la mi-temps. L'équipe s'est montrée plus rigoureuse en défense que lors des trois matchs du premier tour qui, bien que gagnés contre l'Australie (+10), la Serbie (+3) et la France (+3), avaient suscité un peu de perplexité, sinon de l'inquiétude.

Les Espagnols ont été contraints de prendre des tirs difficiles avec une adresse variable. C'est Pau Gasol, comme si souvent, qui a dû maintenir la « Roja » à flot à l'intérieur. Le pivot, joueur de NBA comme plusieurs de ses coéquipiers (Mirotic, Rubio, etc.), n'était pas sûr de pouvoir jouer à cause d'une contracture au mollet qu'il traîne depuis trois matchs.

Thompson au relais de Durant

Il était là et bien là en attaque (23 points), mais en défense les Ibériques n'ont pas pu empêcher les Américains d'imposer leur loi sous les panneaux grâce à leur supériorité athlétique, ni DeAndre Jordan (9 points) de claquer quelques dunks spectaculaires. Au rebond aussi, les joueurs de Mike Krzyzewski ont régné en maîtres avec le même Jordan (16 prises).

Les deux équipes étaient tendues en début de rencontre. On l'a vu aux six fautes techniques sifflées par les arbitres pour des protestations : quatre contre l'Espagne, deux contre les États-Unis, dont une à Kevin Durant. La supervedette (14 points) a d'ailleurs pris trois fautes dès le deuxième quart, mais Klay Thompson (22 points), son futur partenaire avec Golden State, et Kyrie Irving (13 points) étaient là pour le relayer en attaque.

En finale, les États-Unis seront évidemment archi favoris, que ce soit contre les Australiens ou contre les Serbes, qu'ils ont tous les deux battus en phase de groupes. Et l'Espagne, qui peut être fière de son match faute d'avoir fait trembler les Américains, aura fort à faire pour décrocher sa troisième médaille d'affilée.

Les Serbes en finale après 20 ans d'absence

Les basketteurs serbes joueront de nouveau la finale des Jeux olympiques contre les États-Unis, vingt ans après Atlanta, grâce à leur écrasante victoire sur l'Australie en demi-finale, 87 à 61.

Aux Jeux de 1996, sous le nom de Yougoslavie, les Serbes, unis aux Monténégrins, avaient perdu contre l'équipe de Shaquille O'Neal.

Les Américains seront de nouveau archi favoris, même si le match du premier tour entre les deux équipes n'avait tourné en leur faveur que de trois points. Bogdan Bogdanovic avait même eu un shoot à trois points pour égaliser à la sirène.

En demi-finale, les Serbes ont balayé des Australiens passés complètement à côté de leur match. Les « Boomers » avaient pourtant fait forte impression depuis le début du tournoi, battant notamment la Serbie de 15 points en poule.

Mais vendredi, ils se sont montrés d'une incroyable maladresse. En première mi-temps, après un famélique 6 sur 29 au tir, ils n'avaient marqué que 14 points, soit 21 de moins que leurs adversaires.

Les Serbes ont maintenu la pression et n'ont jamais permis aux Australiens de reprendre espoir.

Le meneur Milos Teodosic, pas toujours en grande réussite jusque-là au tir, s'est totalement retrouvé pour inscrire 22 points. Stefan Markovic en a ajouté 14 et Milan Macvan 12.

En fin de match, l'entraîneur australien a sorti presque tous ses titulaires, très décevants, à l'image de Matt Dellavedova (3 points) et même de Patty Mills (13), pour les préserver en vue du match pour la médaille de bronze contre l'Espagne, qui serait une première.