La scène était surréaliste. En sept Jeux olympiques, c'est la première fois que je voyais une telle situation.

La boxeuse canadienne Mandy Bujold venait de livrer quatre rounds de boxe intenses à une triple championne du monde et médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Londres. Jusque-là, tout va bien. Le hic, c'est qu'elle devait composer avec une gastro qui s'était déclarée la nuit précédant son combat de quart de finale. Après avoir passé la nuit à l'hôpital, elle s'est rendue directement au pavillon no 6 où on présente la boxe pour y livrer son combat.

Quand on connaît le parcours de Mandy, on se dit que ça ne se peut pas. Un tel coup du destin. Affaiblie alors qu'elle doit disputer le combat de boxe le plus important de sa carrière. Une victoire et c'était au moins une médaille de bronze assurée.

Après son combat, Mandy est passée en coup de vent devant nous, avec raison. Son entraîneur Daniel Trépanier nous a indiqués que sa protégée avait besoin de quelques minutes pour se remettre de tout cela. Avec raison. Je ne sais pas si vous vous souvenez de votre dernier épisode de gastro, mais je ne pense pas que de mettre les gants pour un combat de quatre rounds de 2 minutes soit dans le domaine du possible dans cet état.

Puis, une quinzaine de minutes plus tard, Mandy est réapparue et a répondu aux questions des journalistes. Devant moi, j'avais une athlète fière dans les circonstances. « J'ai tellement travaillé fort pour me rendre aux Jeux olympiques. Il n'était pas question que je ne me batte pas ce matin. Je ne sais pas où j'ai pris l'énergie, mais pendant le combat, je ne pensais qu'à me battre. Je savais que j'étais affaiblie et ç'a paru vers la fin du combat, mais j'ai tout donné. Pour moi, d'être montée sur le ring ce matin, c'est déjà une victoire »

Pour toutes sortes de raisons, Mandy n'a pu participer aux Jeux olympiques de Londres. Pour elle, Rio, c'était la chance de briller, de démontrer tout son potentiel. Au-delà du résultat, elle nous a prouvé une chose, qu'elle avait un courage à toute épreuve. Chapeau Mandy!

Synchro au classement

Un coup de chapeau également à Jacqueline Simoneau et Karine Thomas, qui malgré la rigidité et le conservatisme de leur sport, n'hésite pas à innover. Constantes septièmes lors de leurs trois programmes, c'est avec le sourire qu'elles vont quitter Rio.

C'est l'attitude à adopter dans les circonstances. Bousculer la hiérarchie mondiale dans la tête des juges semble être aussi difficile que de faire tourner un paquebot simplement avec le vent.

C'est la dernière fois que ces deux athlètes nageaient ensemble puisque Karine ne sera pas à Tokyo. Pour ce qui est de Jacqueline, il sera intéressant de voir son cheminement, elle qui est promise à un très bel avenir en synchro.

Mon équipe cendrillon

Au moment d'écrire ces lignes, le Canada n'a toujours pas affronté la Russie en quarts de finale au tournoi de volleyball en salle. S'il y a une équipe à voir, c'est bien celle dirigée par Glenn Hoag. Ils étaient peu nombreux à les voir en quarts de finale avant le tournoi. Les joueurs, eux, y croyaient. C'est tout ce qui compte. S'il y a une équipe canadienne cendrillon, ce sera au volleyball masculin.

Bravo Hugo

Je répète souvent à mes deux jeunes héritiers qui font du sport que le résultat, c'est une chose, mais que les efforts et le plaisir qu'on y met sont bien plus importants. Le résultat viendra si vous appliquez ces deux principes. Et parfois, il se peut que le résultat ne soit pas à la hauteur des efforts fournis. C'est la réalité du sport.

Hugo Barrette ne reviendra pas au pays avec une médaille, il a le droit d'être déçu. J'ai bien aimé ses commentaires après sa 13e place au Keirin en cyclisme sur piste. Il est déçu du résultat, mais fier d'avoir mis autant d'efforts et d'être revenu de si loin après ce terrible accident qui aurait pu lui coûter la vie en octobre dernier en Colombie. J'espère qu'il poursuivra sa carrière jusqu'à Tokyo et qu'il pourra y récolter les fruits de ses durs labeurs.