MONTRÉAL – Après le match nul crève-coeur de samedi à Toronto, les joueurs du CF Montréal sont sans doute un peu préoccupés par leur position défavorable au classement de l'Association Est de la MLS. Mais mercredi soir, ils devront axer leurs pensées dans une autre direction à défaut de quoi, ils pourraient vivre une autre déception, sans deuxième chance de se relever.

Un peu plus d'un mois après une victoire de 3-1 contre les HFX Wanderers à Halifax, le CF Montréal reprend le collier dans le cadre du Championnat canadien.

Cette fois, on en est à l'étape de demi-finale face au Forge FC, une équipe de la Canadian Premier League (CPL) établie à Hamilton, qui aura le privilège d'affronter la formation montréalaise devant ses partisans.

Même s'il est Américain et même s'il est possible qu'il soit laissé de côté, compte tenu du calendrier chargé que doit négocier le CF Montréal, Djordje Mihailovic sait très bien ce que représente ce rendez-vous.

« C'est une chance de gagner un trophée. Si nous remportons ce match, nous sommes en finale (du Championnat canadien) », a rappelé Mihailovic, qui n'avait pas revêtu l'uniforme lors du match à Halifax, en septembre.

« Il y a deux compétitions : il y a la MLS et le Championnat canadien. Certains pourraient dire que nous devrions nous concentrer sur l'une davantage que sur l'autre. En bout de ligne, c'est une compétition, c'est un championnat. C'est une chance de gagner et jouer dans la Ligue des champions de la Concacaf. L'enjeu de ce match est grand et on ne peut le prendre à la légère. On doit se concentrer à 100 pour cent », a ajouté Mihailovic.

Un autre qui ne rechigne pas sur ce changement de cap temporaire est l'entraîneur-chef Wilfried Nancy, pour qui le match nul de samedi à Toronto ne doit plus être dans les pensées de ses joueurs.

« Le calendrier est fait comme ça. On avait la possibilité de jouer le match à une autre date. On est bien. Le match de samedi, il est passé. On a vu avec l'équipe ce qu'on pouvait mieux faire pour avoir cette victoire-là", a d'abord précisé Nancy en visioconférence, lundi après-midi.

« Maintenant, a-t-il enchaîné, nouvelle histoire contre Forge, qui est une bonne équipe. Oui, en CPL, mais une bonne équipe. Je vais mettre une équipe qui va nous permettre d'essayer de remporter ce match-là, parce qu'à la fin de ça, il y a une finale et on veut aller le plus loin possible dans le Championnat canadien. »

Ce match génère une certaine intrigue parce que le Forge FC (13-8-2) occupe le troisième échelon du classement de la CPL avec 41 points. C'est trois de moins que Cavalry FC et un de moins que Pacific FC, qui ont cependant joué deux parties de plus.

La formation de Hamilton affiche aussi le meilleur écart (+11) entre le nombre de buts marqués et de buts concédés, à égalité avec Pacific FC, une équipe qui a éliminé les Whitecaps de Vancouver en première ronde, et qui espère réserver le même sort au Toronto FC la semaine prochaine.

Enfin, grâce au travail du gardien Triston Henry, le Forge n'a concédé que 19 buts, le plus bas total dans la ligue. Avec ses huit blanchissages, Henry partage le premier rang dans la ligue avec le Québécois Jonathan Sirois, qui appartient à l'organisation du CF Montréal.

« Nous attendons d'eux qu'ils livrent un très fort match. Ils sont dans une bonne séquence en ce moment. Ils battent beaucoup d'équipes en CONCACAF et dans leur ligue », a fait remarquer le défenseur Kamal Miller, qui connaît un certain nombre de joueurs au sein de cette équipe.

« Ils seront prêts, nous savons qu'ils seront en bonne forme et que le match aura une très grande signification pour eux. Nous allons devoir jouer avec ardeur, prendre le match très sérieusement, aller chercher la victoire et continuer notre route. »

Le Forge compte aussi plusieurs joueurs qui ont joué avec l'Impact de Montréal notamment Max Tissot, Omar Browne et David Choinière, le frère de Mathieu, l'une des révélations du CF Montréal cette saison.

Wilfried Nancy a d'ailleurs ri de bon coeur lorsqu'un journaliste lui a demandé, lundi, s'il avait fait couper toute communication entre les deux frangins, au moins jusqu'à mercredi, et s'il trouvait que Mathieu était plus fébrile que d'habitude.

« Non, je ne le sens pas plus fébrile. Pour les avoir connus très tôt, ces deux frères ont toujours été très compétitifs entre eux. Ils jouaient chez eux, ils ont une maison, je ne sais pas s'ils l'ont toujours, dans la campagne, et ils faisaient déjà des matchs compétitifs. Et ça ne rigolait pas. Ils se taclent entre eux. Ils ont toujours été comme ça. C'est bien. C'est une belle histoire. »