MOSCOU - Trois est le nouveau chiffre magique pour l'organisation de la Coupe du monde.

La victoire de la candidature nord-américaine des États-Unis, du Canada et du Mexique en vue de l'organisation de la Coupe du monde de 2026 pourrait signifier que des hôtes individuels, comme la Russie ce mois-ci, soient chose rare dans l'avenir.

Le président de la FIFA, Gianni Infantino, aime les collaborations, qui pourraient faciliter la tâche d'organiser un tournoi à 48 nations, format qui sera adopté dans huit ans.

« C'est presque dommage quand ça n'a lieu que dans un pays, a déclaré Infantino mercredi, après que sa candidature favorite ait battu celle du Maroc. D'autres pays peuvent ainsi bénéficier de tout cet engouement. »

Une campagne de candidature en vue du tournoi de 2030 a déjà été lancée par l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay, qui a accueilli le tout premier Mondial, en 1930.

D'autres sont intrigués par la porte ouverte par les Nords-Américains, qui ont rallié à leur cause des fédérations nationales ne pouvant espérer organiser seules une Coupe du monde.

« Ils se sont vus en nous », a déclaré le président de la Fédération américaine, Carlos Cordeiro, en parlant d'électeurs en Scandinavie, en Europe occidentale, dans le sud-est de l'Asie et en Amérique du Sud.

« C'était un message très puissant et il a été entendu, a-t-il ajouté. Ces nations peuvent maintenant toutes rêver d'organiser un tournoi à 48 pays, parce qu'elles n'auront pas à construire 16 stades. N'est-ce pas merveilleux? »

Il s'agit d'un important changement de ton de la FIFA. Son ex-président Sepp Blatter n'a cessé de dire de la seule Coupe du monde conjointe - celle du Japon et de la Corée du Sud, en 2002 - qu'elle avait été difficile à gérer en raison des différents lois, monnaies et territoires.

Pour l'Europe, une option viable pour 2030 serait une candidature orchestrée par l'Angleterre pour toutes les fédérations britanniques. L'Écosse et le pays de Galles seraient de toute évidence des partenaires mineurs d'une candidature qui pourrait copier le ratio de matchs 60-10-10 statué par les Nords-Américains.

« C'est une idée fantastique, a déclaré l'ex-attaquant anglais Ian Wright à The Associated Press. Ces trois pays pourraient organiser un incroyable tournoi. S'ils n'y pensent pas, ils le devraient. »

Ils y pensent, mais le projet est encore embryonnaire. Lors d'une réunion entre les quatre fédérations britanniques cette semaine à Moscou, il a été convenu d'explorer de nouveau cette option l'an prochain. L'Irlande du Nord serait difficile à inclure en raison de son stade national de 18 000 places à Belfast, loin des normes du Mondial.

Le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, est ouvert à une candidature britannique.

Un grand jour pour le Canada

« C'est toujours un peu plus difficile quand plusieurs pays sont impliqués, a-t-il dit mercredi. (L'Angleterre), avec ses infrastructures, pourrait accueillir le tournoi à elle seule ou avec (le Royaume-Uni). »

L'UEFA va mettre le paquet pour obtenir le tournoi de 2030, afin de garder le rythme moderne, où l'Europe accueille le tournoi à chaque trois éditions.

Les médias marocains ont évoqué jeudi que le pays pourrait tenter - pour une sixième fois en 40 ans - d'obtenir le tournoi. Est-ce qu'une alliance nord-africaine avec l'Algérie et la Tunisie pourrait fonctionner?

« Pourquoi pas? a indiqué l'ex-attaquant du Sénégal El Hadji Diouf, qui a fait campagne pour la candidature marocaine. Mais c'est dommage. Le spays qui ne s'entendent pas politiquement ne veulent pas travailler ensemble. »

« Si notre candidature a été retenue, on peut répéter l'expérience, a conclu Cordeiro. Dans tous les coins du monde. »