LOS ANGELES – Les États-Unis, le Canada et le Mexique concourent ensemble contre le Maroc pour organiser le Mondial 2026, dans un duel dont le vainqueur sera désigné mercredi à Moscou. Tour d'horizon des forces du ticket nord-américain, annoncé comme favori.

Des stades grands et modernes

C'est le point fort du dossier nord-américain : les stades qui, de l'emblématique stade Azteca de Mexico au moderne AT&T Stadium de Dallas, promettent d'attirer un public record.

Un total de 23 enceintes sportives – trois au Mexique, trois au Canada, et 17 aux É.-U. – figurent sur la courte liste des organisateurs, pour ce qui pourrait être le premier Mondial à 48 sélections, soit le grand jamais constitué.

La capacité moyenne des stades est de 55 000 places, avec un pic de 92 467 à l'AT&T Stadium au Texas, l'antre de la franchise NFL des Dallas Cowboys depuis 2009, et doté d'un toit rétractable.

Le plus petit est celui du Toronto FC, champion 2017 de MLS, le BMO Field (45 000 places).

Hôte de la finale du Mondial 1994, le Rose Bowl de Pasadena, à Los Angeles, apparaît également dans la liste, tout comme le futur grand stade de la mégapole californienne à 4 milliards de dollars qui doit sortir de terre en 2020 et accueillir les Rams de la NFL.

Une cascade d'argent attendue

Les défenseurs de la candidature nord-américaine ont musclé leur jeu financier : leurs projections situent les bénéfices de la compétition à plusieurs milliards de dollars, à un niveau inédit.

Le président de la Fédération américaine de football Carlos Cordeiro a déclaré début mai que le Mondial 2026 rapporterait quelque 11 G$ US à la FIFA, sur un chiffre d'affaires attendu de 14 G$ US.

Ce bénéfice exploserait de presque quatre fois celui réalisé en 2014 au Brésil (2,6 G$ US).

Tout est plus démesuré aux États-Unis? Cordeiro espère vendre 5,8 millions de billets, avec une moyenne de 72 500 spectateurs par match en moyenne, pour battre un record... déjà détenu par les É.-U. (68 991 en 1994).

Les recettes d'hébergement sont espérées entre 1 et 1,5 G$ US, quand les droits médias pourraient dépasser les 5 G$ US pour la première fois.

L'expérience des grands rendez-vous

Le Canada, le Mexique et les États-unis ont tous déjà fait leurs preuves dans l'organisation de compétitions majeures de la FIFA, un point qui les distingue du Maroc.

Le pays aztèque a ainsi organisé les Coupes du monde en 1970 et en 1986, deux éditions qui conservent une aura spéciale, de la magie du Brésilien Pelé au génie de l'Argentin Diego Maradona, 16 ans plus tard.

Les É.-U. ont elles accueilli le Mondial en 1994, un succès commercial et populaire malgré le scepticisme initial autour de leur candidature. Au pays du soccer, quelque 3,6 millions de spectateurs ont assisté aux rencontres, un chiffre qui n'a toujours pas été battu malgré le passage de 24 à 32 sélections en 1998.

Le Canada a lui accueilli le Mondial féminin en 2015 ainsi que celui des moins de 20 ans en 2007.

Fonctionnement huilé

Si le ticket nord-américain était retenu, ce serait la première fois qu'un Mondial serait organisé par trois pays en même temps, dépassant la co-organisation de la Corée du Sud et du Japon en 2002.

Un casse-tête pour l'agenda? Les organisateurs ont déjà tout prévu. Ils comptent organiser 60 rencontres aux États-unis, contre 10 pour le Mexique et le Canada chacun. L'Oncle Sam accueillera également tous les matchs à partir des quarts de finale.

La candidature prévoit d'organiser un match dans chaque pays au premier jour de compétition, avec le principal match d'ouverture à Mexico ou Los Angeles.

Selon le livret de candidature, la finale se tiendrait au MetLife Stadium, antre des Jets et des Giants de la NFL à East Rutherford dans le New Jersey, et les demi-finales à l'AT&T Stadium et au Mercedes-Benz Stadium d'Atlanta.