MOSCOU - Les arbitres à la Coupe du monde de soccer devront s'assurer que le temps requis pour étudier une reprise vidéo soit ajouté à la fin de chaque demie, même si l'arrêt de jeu dure dix minutes.

À deux jours du début du tournoi, la FIFA a présenté ses lignes directrices en matière d'arbitrage à la centaine d'officiels qui seront à l'oeuvre en Russie au cours du prochain mois.

« Toutes les minutes, toutes les secondes perdues par l'assistance vidéo à l'arbitrage (AVA) seront ajoutées à la fin, a annoncé Massimo Busacca, directeur de l'arbitrage à la FIFA. Nous ne voulons pas perdre une seule seconde à cause d'une interruption. »

Les arbitres pourront faire appel à la vidéo lors d'erreurs possibles et de graves incidents pouvant changer l'allure d'un match: les buts marqués, les cartons rouges, les tirs de pénalité et l'identité d'un joueur à sanctionner.

« Nous allons prendre tout le temps nécessaire pour voir s'il y a clairement matière à carton rouge, a ajouté Busacca, qui a été l'un des arbitres lors de la Coupe du monde de 2010. Si c'est lié à une confrontation pendant le match ou au non-respect de l'image (du football), nous pourrons même rester dix minutes à la vidéo pour déterminer exactement ce qu'il s'est passé. »

Le premier arbitre qui se trouvera sous les réflecteurs sera Nestor Pitana, de l'Argentine, qui sera d'office lors du match d'ouverture entre la Russie et l'Arabie saoudite jeudi à Moscou.

L'Italien Massimiliano Irrati sera responsable d'une équipe de quatre hommes en charge de la révision vidéo. Ces hommes travailleront à partir d'un centre de contrôle de la FIFA situé en banlieue de Moscou, à quelques kilomètres du stade Loujniki.

Les directives de la FIFA pourraient mener à un plus grand nombre de décisions faisant l'objet d'une révision, et possiblement renversées, alors que l'organisation a demandé aux arbitres de laisser aller le jeu et de garder pour plus tard l'option d'une révision vidéo.

« Il (l'arbitre) respecte les directives qui lui ont été volontairement données en gardant le drapeau abaissé », a déclaré Pierluigi Collina, président du comité des arbitres de la FIFA.

« S'il soulève le drapeau, tout est terminé. »

La révision vidéo fait encore place à du scepticisme après une saison entière d'utilisation dans certaines ligues élite comme la Bundesliga, en Allemagne.

Des équipes et des amateurs ont manifesté leur mécontentement face à un processus décisionnel qui pouvait être lent et semer la confusion. Ce problème avait fait surface lors de la Coupe des confédérations de la FIFA, un tournoi préparatoire à la Coupe du monde tenu l'an dernier en Russie.

« C'est prêt pour la Coupe du monde, mais ne pensez pas que ce sera parfait », a avisé Busacca en parlant d'un système qui fait l'objet de tests depuis 2016 et qui n'a été approuvé officiellement qu'en mars.

De son côté, Collina a insisté sur le fait que ce qui importe plus que tout, c'est la décision finale. Et Collina, qui avait officié la finale de 2002, a opté pour l'expérience pour donner le ton au premier des 64 matchs qui seront présentés d'ici le 15 juillet.

Pitana a été l'arbitre lors de quatre matchs de la Coupe du monde de 2014, tandis que Irrati est originaire de l'Italie, qui a également fait usage de la révision vidéo dans les matchs de la Série A.