Tout était parfait pour l’ouverture de cette 21e Coupe du monde de soccer. Une foule enthousiaste, un stade magnifique, un 17° parfait sous un ciel partiellement nuageux, une cérémonie joyeuse, pas trop courte pas trop longue et même, un Vladimir Poutine tout souriant. Il ne restait plus que le match soit à la hauteur des attentes.

On ne pouvait s’attendre à ce que le match opposant les deux équipes les plus basses de cette Coupe du monde au classement FIFA, une première pour un match d’ouverture, soit un bijou tactique et technique. Cependant, le match fut loin d’être déplaisant pour autant. Il y avait de la pression sur la Russie, d’abord celle de s’inscrire dans la tradition : jamais une équipe hôte n’a perdu un match d’ouverture de Coupe du monde. Puis celle de bien faire. Depuis le démantèlement de l’URSS, jamais la Russie n’a réussi à sortir de la phase de groupe. Si elle voulait espérer réussir l’exploit cette année, ça passait d’abord par le premier match, où l’adversaire était celui qui était le plus à sa portée. Le message a passé…

Dès les premières minutes, les Russes ont mis une pression constante sur les Saoudiens, dominant le milieu de terrain de façon convaincante, obligeant l’Arabie Saoudite à constamment se replier sur ses défenseurs centraux qui furent sans contredit les joueurs les plus occupés de tout le match. Le premier but est arrivé tôt, à la treizième minute de jeu quand Yuri Gazinski marquait son premier but dans l’uniforme national.

Un but qui a provoqué une première poignée de main entre le président de la Russie et le prince héritier Mohamed Ben Salman, sous l’œil bienveillant du président de la FIFA Gianni Infantino. Ce but arrivé tôt, à la treizième minute de jeu, allait être suivi d’un deuxième à la fin de la première mi-temps, marqué cette fois par Denis Cheryshev, rentré en substitut de Alan Dzagoev sorti sur blessure vingt minutes plus tôt. C’était la substitution la plus rapide de l’histoire en match d’ouverture.

Inspirés par leur tenue en première mi-temps, les Russes ont continué de dominer en deuxième, et si Cheryshev  est devenu le premier substitut à marquer dans un match d’ouverture de la Coupe du monde, Artem Dzyuba est devenu le deuxième, marquant le troisième but du match à peine 89 secondes après son entrée sur le terrain. C’est ce qu’on appelle des remplacements inspirés.

Le but de Dzyuba était le 14e but de la tête concédé par l’Arabie Saoudite dans ses 14 matchs de Coupe du monde. Dans les arrêts de jeu, Cheryshev a réussi le premier doublé en marquant un but spectaculaire, d’une frappe de l’intérieur du pied gauche qui surprend Abdullah Al-Muaiouf. Et Aleksandr Golovin écrivait une page d’histoire à son tour en devenant, toujours dans les arrêts de jeu, le premier joueur à marquer sur un coup franc direct dans un match d’ouverture. Avec cette victoire de 5 à 0, la Russie s’est mise en confiance avant ses matchs contre l’Uruguay et l’Égypte.

Et subitement, sortir de la phase de groupe ne devient plus farfelu. Avec ses cinq buts marqués contre aucun encaissé, elle s’est donné un solide contrepoids si jamais il y avait égalité au classement et que le départage se fasse à la différence de buts.

Pour l’Arabie Saoudite, le bilan est moins heureux. Aucun tir cadré dans le match, un sixième blanchissage dans leurs sept derniers matchs en Coupe du monde, toujours pas de victoire dans leurs cinq matchs d’ouverture, ce sera difficile de trouver du positif pour Juan Antonio Pizzi.  L’équipe a semblé en manque de vitesse et de créativité sur le terrain et ça risque d’être difficile contre les deux autres équipes du groupe, d’autant plus que celles-ci ont pu se faire une idée de l’opposition qu’elles rencontreront.

Mais la Coupe du monde est lancée et déjà on attend avec impatience les matchs de demain avec l’entrée en scène, notamment, de l’Espagne – qui vient de mettre son entraîneur à la porte!- et du Portugal. Une seule chose est certaine : tout ça va passer beaucoup trop vite!

Russie 5 - Arabie saoudite 0
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