Je vous propose un petit jeu. Pour chacun des huit groupes qui composent l’édition 2018 de la Coupe du monde, je vous présente les équipes d’abord par leur surnom. Saurez-vous deviner de qui il s’agit? Chose certaine, les lions vont y rugir, quelques différentes espèces d’aigles vont la survoler, un kaléidoscope de couleurs va s’y répandre et plusieurs guerriers vont sonner la charge! Allons-y avec les troisième et quatrième groupes.

Groupe C : les Bleus, les Socceroos, la Rojiblanca, les Dynamites danoises

Ah ces Bleus qui ont eu les bleus après leur Euro perdu en finale contre le Portugal. Mais la France célèbre cette année le 20e anniversaire de son triomphe en Coupe du monde (alors qu’elle était dans le groupe C) et amène pour l’occasion une équipe qui a le potentiel d’aller loin. Qualifiée en tête de son groupe, même si elle aura dû attendre la dernière journée et une courte victoire de 2-1 sur le Belarus pour valider sa place, elle a l’ambition d’atteindre au moins le carré d’as. Le groupe C est certes à sa portée et c’est plus tard que devraient venir les vrais défis. L’équipe a du talent à tous les postes avec notamment Antoine Griezmann, même s’il a une saison en demi-teinte à l’Atlético Madrid, Pogba, qui doit encore faire sa marque en sélection nationale, Mbappé, la jeune sensation de l’heure, mais aussi Varane, Kanté, Giroud, Koscielny... du talent, on vous dit!

Même s’ils sont moins populaires en Australie que les Wallabies, l’équipe de rugby, les Soccerros, vont tenter de faire belle figure à cette Coupe du monde. Mais ce ne sera pas facile... Déjà, la qualification a été compliquée. Ils ont dû passer par deux barrages, éliminant tour à tour la Syrie et le Honduras, pour gagner leur place en Russie. Leur entraîneur n’a pas survécu au périple et c’est le Néerlandais Bert Van Marwijk qui est en place depuis février dernier. Un court laps de temps pour organiser son équipe dont la star est un joueur de 38 ans, Tim Chaill, qui pourrait devenir l’un des rares joueurs à marquer dans quatre éditions de la Coupe du monde. À la condition que l’Australie compte des buts.

Le Globe-footeur : Pérou

La Rojiblanca, rouge et blanc, couleurs de son uniforme, ou dans certains cercles la Sélection inca, effectue un grand retour en Coupe du monde après une dernière présence en 1982. Peu de joueurs connus, peu d’expérience dans cette équipe qui pourrait quand même jouer les rabat-joies derrière la France.  L’expérience de Jefferson Farfan, qui joue en Russie avec le Locomotiv Moscou, sera certes très précieuse. Et un détail intéressant, au cours de ses quatre participations précédentes, dont une fois jusqu’en quarts de finale, le Pérou a toujours affronté l’équipe qui allait remporter le titre.

Les Dynamites danoises, un surnom qui serait relié à l’explosivité du jeu du Danemark, en seront à leur 5e participation au mondial. Absents lors de la dernière Coupe du monde et du dernier Euro, ils ont dû « revamper » leur jeu après des défaites en début de parcours de qualifications qui les a obligés à passer par les barrages pour y éliminer l’Irlande. Ils ont de bons atouts avec notamment Jasper Schmeichel, le fils de Peter qui suit les traces de son illustre père dans le filet, et Christian Eriksen, meneur de jeu brillant avec Tottenham. Et il ne faut pas oublier que cette équipe avait créé une commotion à l’Euro 1992 qu’elle avait remporté alors qu’elle avait été appelée in extremis en remplacement de la Yougoslavie exclue pour cause de guerre. Ça fait un bout de temps, c’est vrai, mais c’est le genre d’histoire qui inspire les joueurs...

Prédiction : France, Danemark, Pérou et Australie

Groupe D : l'Albiceleste, Nos Gars, les Damiers, les Super Eagles

Le Globe-footeur : Argentine

Pas de véritable « groupe de la mort » dans cette Coupe du monde, mais le groupe D en a quelques effluves. Après avoir frôlé la catastrophe en qualifications, sept victoires, sept défaites, quatre matchs nuls et une 17e qualification à l’arraché grâce à un triplé de Lionel Messi au dernier match contre le Pérou, l’Albiceleste – l’Argentine –se retrouve dans un groupe où elle ne pourra prendre aucun match à la légère. Mais elle peut compter sur plusieurs joueurs qui flottent au-dessus de la mêlée, en Messi bien sûr, quintuple Ballon d’or, mais aussi Sergio Agüero, Angel Di Maria, Javier Mascherano, Nicolas Otamendi. Jorge Sampaoli, qui sera arrivé en poste un an avant le coup d’envoi, était à la tête du Chili lors de sa consécration à la Copa America 2015 devant... l’Argentine aux tirs au but! En Coupe du monde, l’Argentine est l’équipe ayant été impliquée dans le plus de séances de tirs au but avec 5, dont 4 remportées. À Sampaoli de redonner à ce groupe de surdoués la confiance et le lustre nécessaires pour le faire reprendre sa place parmi les favoris.

Nos Gars, un surnom affectueux pour une équipe qui a conquis son pays d’abord, puis l’Europe entière. L’Islande a été la révélation du dernier Euro, éliminant l’Angleterre et atteignant les quarts de finale à sa première participation, et espère bien répéter l’exploit à la Coupe du monde. Elle repose sur un collectif redoutable et un sang-froid remarquable qui lui ont servi pour terminer en tête d’un groupe de qualification compliqué avec la Croatie, qu’elle retrouve, l’Ukraine et la Turquie. L’entraîneur suédois Lars Lagerbäck a quitté après l’Euro, laissant Heimir Hallgrimsson, dentiste de profession, seul à la tête de l’équipe. L’Islande a déjà réussi à se faire un nom, pas mal pour le plus petit pays qualifié de l’histoire de la Coupe du monde avec 22 000 licenciés.

Les Damiers. Mais aussi « Vatremi », les Flamboyants. C’est à l’Euro 1996 qu’on a appris à connaître ce maillot à carreaux porté fièrement par la Croatie. Battue en quart de finale par l’Allemagne, elle avait, deux ans plus tard, terminé 3e de la Coupe du monde à sa première participation! De quoi faire rêver l’Islande. Mais depuis, la Croatie n’est plus jamais sortie de son groupe, ratant même l’édition 2010. Cette année, elle arrive encore avec un groupe de joueurs redoutables, les Modric, Madzukic, Rakitic, Stinic, Lovren, et a certainement sur papier de quoi aller plus loin que la phase de groupe. Mais les papiers s’envolent et le jeu se joue sur le terrain.

Les Super Eagles ont survolé les qualifications et donné au Nigéria sa 6e participation à la Coupe du monde. Seule équipe africaine rescapée de la dernière Coupe du monde, elle a aussi été la première à se qualifier sur son continent, étirant sa séquence d’invincibilité en qualification à 36 matches, soit la deuxième plus longue séquence à égalité avec l’Allemagne et derrière l’Espagne. Trois fois rendue en huitième de finale, le Nigéria arrive avec des éléments percutants comme son capitaine John Obi Mikel qui a connu de beaux jours à Chelsea avant de s’envoler vers la Chine, et de jeunes joueurs talentueux, tels Alex Iwobi et Kelechi Iheanacho, tous deux âgés de 21 ans.

Prédiction : Argentine, Islande, Croatie et Nigeria

Vendredi : les groupes A et B
Lundi : les groupes E et F
Mardi : les groupes G et H