Le Portugal lance son Euro, Cristiano Ronaldo aussi! Avant France-Allemagne en soirée, les champions en titre ont dompté la Hongrie (3-0) mardi à Budapest devant des tribunes combles, une première depuis de longs mois, avec un doublé de « CR7 », devenu meilleur buteur de l'histoire de l'Euro.

Cris, applaudissements, chants d'ultras, écharpes tendues et à la fin, les Portugais ont trouvé la faille.... Dans une Puskas Arena sans jauge sanitaire et pleine de 68.000 supporters, pour le premier match international en Europe à 100% de public depuis mars 2020, la rencontre a beaucoup ressemblé à la vie d'avant.

Y compris s'agissant de l'identité du buteur: l'insatiable Ronaldo. Pas très inspiré pendant plus d'une heure, à l'image de son équipe, l'attaquant-vedette a néanmoins marqué sur penalty (87e) et conclu une occasion de près (90e+2), après l'ouverture du score chanceuse de Raphaël Guerreiro (84e).

Voilà Ronaldo (36 ans) désormais seul en tête du classement des buteurs de l'histoire de l'Euro avec 11 buts, un statut qu'il codétenait auparavant avec le Français Michel Platini (9 buts) depuis 2016.

Ce match longtemps poussif mais finalement victorieux suffit au bonheur du Portugal qui a dompté l'équipe a priori la plus abordable de ce « groupe de la peur », avant d'enchaîner sur les Allemands samedi puis les champions du monde français le 23 juin.

Auparavant, le sommet France-Allemagne mardi soir aura livré son verdict lors d'une affiche de gala entre les champions du monde 2018 et leurs prédécesseurs de 2014, éjectés dès le premier tour du dernier Mondial.

Actant les récents progrès de son équipe, le gardien Manuel Neuer refuse néanmoins de croire qu'une victoire allemande serait une surprise: « Nous arrivons la tête haute, et nous ne nous voyons pas comme des outsiders, nous voulons absolument gagner ce match à Munich, chez nous ».

Dans cet Euro à géographie variable, dans onze villes de onze pays, la jauge de l'Allianz Arena a pour sa part été limitée à 14.000 supporters, dont 2.000 à 2.500 supporters français attendus.

 Fans « gonflés à bloc »

« Maintenant, c'est parti, l'ambiance est au rendez-vous, on va mettre le feu en Allemagne et revenir avec la victoire ! », a promis Corentin auprès de l'AFP. « On est +chaud patate+, motivés, gonflés à bloc », a également lancé Julien, un autre fan.

Avant le coup d'envoi, les Bleus avaient prévu de s'agenouiller en signe de protestation contre le racisme notamment, une initiative qui a fait grincer des dents du côté de la droite et de l'extrême-droite en France.

Côté foot, France-Allemagne ranime toujours les souvenirs douloureux de Séville-82 et Guadalajara-86, mais les Français ont su renverser la vapeur depuis le quart du Mondial-2014 gagné 1-0 par la Mannschaft: deux matches nuls et trois victoires tricolores ont suivi, dont celle en demi-finale de l'Euro-2016 (2-0).

Antoine Griezmann, héros tricolore ce jour-là avec un doublé, sera opérationnel après avoir soigné ces derniers jours un mollet douloureux. Le trio d'attaque qu'il forme avec Kylian Mbappé et Karim Benzema, touché à une cuisse la semaine passée mais également remis sur pied, porte les espoirs français.

De quoi susciter beaucoup d'attente avant ce sommet franco-allemand, qui sera aussi celui des retrouvailles, entre les Français du Bayern Munich - Benjamin Pavard et Lucas Hernandez en tête - et leurs coéquipiers allemands en club, que ce soit Neuer, Serge Gnabry, Joshua Kimmich ou encore Thomas Müller, rappelé par Löw après une longue mise à l'écart.

Jeu « sale »

Le défenseur allemand Antonio Rüdiger a fait monter la température en appelant ses équipiers à jouer « sale, pas toujours gentil, gentil », quitte à « envoyer un message... et tôt » dans le match.

Les Français doivent terminer dans les deux premiers du groupe F pour être certains d'accéder aux huitièmes de finale. La troisième place peut aussi être qualificative, en fonction de leurs performances.

Loin de Munich, la bonne nouvelle du jour est venue de Copenhague: depuis l'hôpital, où il est toujours hospitalisé, Christian Eriksen a envoyé son premier message public depuis son malaise cardiaque en plein match samedi contre la Finlande.

« Je dois encore faire des examens à l'hôpital mais je me sens bien », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux sous une photo de lui souriant, le pouce en l'air.